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Vins effervescents. Des bulles pour les fêtes !

A la veille des fêtes de fin d’année, une sélection de vins effervescents de qualité à tous les prix. À consommer avec modération, evel just !

Le  meilleur rapport qualité/Prix : cuvée Renaissance, Gratien et  Meyer

Le temps où le critique  Tom Stevenson,  une autorité en matière de champagne équivalente à celle de Robert  Parker pour les vins, décriait  sans ménagement les Crémants de Loire ne remonte pas à si loin. A l’époque, les vignerons n’accordaient que peu de considération à leur méthode traditionnelle  perçue comme un débouché commode pour des vendanges altérées  par des  maturités incomplètes. D’ailleurs, l’inclémence du millésime guidait souvent le choix de convertir le vin tranquille en bulle  dans une logique de sous valorisation qui ne servait pas sa cause. En Loire, les conséquences d’un tel état d’esprit  ont durablement entaché la qualité des crémants,  car le chenin blanc imparfaitement mature lestait les fins de bouche   d’une amertume très déplaisante.

Au départ, ce cépage n’est pas le mieux disposé pour obtenir une méthode traditionnelle élégante en raison d’un fruité capable de prendre un tour aromatique  par  trop envahissant, mais aussi  de s’oxyder assez rapidement avec le temps. Aujourd’hui il faut bien admettre   que ce constat n’a plus cours, la bulle raide et grossière des crémants de la vieille garde cède la place à  des petites merveilles de raffinement et de légèreté à prix tout aussi menu. Les maisons du Saumurois ont pris la tête de cet aggiornamento  et la découverte de leurs grandes cuvées  s’impose à l’amateur comme une source de ravissement et de précieuses économies. La nouvelle cuvée étendard de la maison Gratien et Meyer en offre une  vibrante démonstration. A rebours du crémant de grande diffusion, elle bénéficie d’un élevage sur lattes prolongé de 3 ans qui lui confère une complexité et une finesse s’exprimant sur des notes chaudes de fruits secs. La suavité  de son effervescence  témoigne du soin apporté à une cuvée  très accessible dans son tarif qui redresse de belle manière l’image d’une maison au style assez conventionnel. En me régalant sur cette bulle fine et délicate un  fameux slogan publicitaire me revient en tête : il faudrait être fou pour dépenser plus !

7.5€ chez Leclerc

Le nec du Crémant  de Loire : cuvée Quadrille  Extra brut 2007, Langlois-Château

A l’échelle du Saumurois, la maison Langlois-Château cultive une sincère tradition artisanale, elle produit  500 000 bouteilles par an, quand Bouvet-Ladubay ou Ackerman  répandent 3 à 4 millions de cols  sur le marché. De surcroît, une partie notable de ses approvisionnements  en raisins  provient  des  vignobles tenus en propre, ce qui aide forcément à la maitrise de la qualité de la matière première. L’esprit  des grandes cuvées champenoises s’est propagé dans  les maisons saumuroises désireuses de magnifier leur savoir-faire dans une cuvée porte-drapeau au tirage limité et à l’affinage prolongé. Si les réussites sont nombreuses, au jeu de l’excellence, le domaine Langlois remporte la palme grâce à une cuvée de très haut vol taillée pour les puristes du genre. Quadrille se distingue avec  sa ligne aromatique  épurée conférée par  la faiblesse du dosage à moins de 6 grammes par litre (la quantité de liqueur d’expédition ajoutée après dégorgement)  .Agité d’une bulle aérienne et nonchalante, ce crémant n’en reste pas moins  très intense et sa persistance aromatique fait jeu égal avec de grands champagnes. Ce vin possède  la  pureté d’un   diamant et  se savoure à l’apéritif pour l’éveil des papilles, bien que sa dégustation puisse se prolonger sur une entrée d’huîtres chaudes pour apprécier toute sa vinosité et son étoffe exceptionnelle.

Prix direct propriété 18€. Langlois-Château, 3 Rue Léopold Palustre, 49400 Saumur Téléphone : 02 41 40 21 40

La plus originale d’entre toutes : « Perles du Mont Blanc » 2011, Domaine Belluard

Une méthode traditionnelle issue à 100% du gringet, un vieux cépage autochtone savoyard dont il reste moins de 20 hectares dans le monde. Ce plant très confidentiel  à la réputation  de donner des vins violemment minéraux, la cuvée « le Feu » en vin tranquille est particulièrement aiguisée avec un goût pierreux et une austérité non consensuelle. Tout l’intérêt de dédier une méthode traditionnelle à ce cépage de forte personnalité réside dans l’exploration de ses contours aromatiques révélés par le soutien de l’effervescence. Sous l’emprise de la bulle, le cépage tempère son expression minérale et se déporte sur un spectre floral beaucoup plus avenant .A la dégustation, pas de précipitation, le premier nez pourrait se montrer  carbonique  et la bulle un peu trop vive, le temps de s’assagir et  de pénétrants parfums de fleurs,  portés par de délicats trains de bulles révéleront  une complexité unique en son genre. Les perles du Mont Blanc sont à leur aise devant un saumon gravlax  dans un face à face  tout en contraste entre l’apprêt du saumon et sa  puissante  marinade à la vodka  et  la vivacité du vin.
Cette petite rareté est commercialisée au prix de 14€  par la  jeune société nantaise « Adoptez un vin », un coût somme toute modeste, au regard d’un plaisir follement inédit.

16 Avenue du Halleray, 44300 Nantes Téléphone : 06 23 83 21 22

Un Champagne d’exception à portée de bourse : Ayala , blanc de blanc 2005

La  discrète maison Ayala qui tenait une position notable à l’exportation dans les années 20  a connu un certain  déclin de son image. En 2005, Ayala entre dans le giron de Bollinger et profite d’une rénovation de son outil de production, peu à peu l’excellence de la marque fait son retour au gré des derniers millésimes. Malgré tout, la qualité des  cuvées millésimées n’a jamais souffert de  cet endormissement et le blanc de blanc 2005 se révèle être une belle affaire pour qui  veut flirter avec la grandeur d’un champagne. Issu des meilleurs terroirs de la Côte des Blancs, affiné par un repos sur lattes de 6 ans et faiblement dosé (moins de 6g/litre), ce champagne condense l’expression d’un  millésime chaud  tout aussi atypique que le 2003. Le sérieux de la maison se vérifie dans une information d’une extrême importance pour l’achat d’un champagne millésimé : la date du dégorgement !  La contre-étiquette mentionne l’année 2012, ce qui a laissé le temps à la liqueur d’expédition, ajoutée après le dégorgement, de se fondre pour  diffuser dans le vin  les effets bénéfiques de la fameuse réaction de Maillard. Au fil  de son  vieillissement  en bouteille, le champagne est ainsi   le siège d’un  processus de transformation du sucre et des acides aminés qui    apporte les délicieuses notes torréfiées et subtilement grillées. Une fois dégorgé, l’évolution d’un champagne s’accélère et le risque de perdre sa fraîcheur aussi, alors   la dégustation  de ce millésimé parvenu à son apogée  arrive à point nommé pour les fêtes !

45€ chez Leclerc

La bulle fantaisie : Bugey-Cerdon, méthode ancestrale, domaine Bernard Rondeau

Ce petit vignoble de l’Ain tient sa réputation d’une méthode ancestrale au fruité rebondi  obtenu sur  un assemblage de poulsard et de gamay. L’effervescence procède de la première fermentation interrompue par la filtration ou le froid, le vin est soutiré et mis en bouteille. Au printemps, avec l’augmentation des températures, le résiduel de sucre et de levure repart en fermentation provoquant la libération du gaz carbonique et donc la prise de mousse en bouteille. Dans le cas du Bugey-Cerdon, le savoir-faire de la méthode ancestrale bénéficie de la reconnaissance de l’appellation d’origine. Il faut d’ailleurs se garder d’enjoliver tous les pétillants naturels, beaucoup déçoivent à cause d’une  bulle paresseuse et  d’un arrière-goût de cidre marqueur d’une oxydation prématurée. De plus, l’absence de dégorgement  peut  donner des vins inachevés  qui manquent singulièrement de rigueur .De quoi relativiser   le retour à l’effervescence naturelle et nous faire regretter la bonne vieille méthode champenoise ! Mais il faut reconnaître au Cerdon  un fruité sans pareil qui s’exalte sur un fond de sucre résiduel  généralement bien intégré, cette  douceur accompagne sans heurts le sucre d’un dessert. A un moment du repas ou le palais n’est plus disponible, le  Cerdon apporte avec  fantaisie une conclusion reposante   grâce à ses  fringants arômes  de fruits rouges.

Environ 10€, au Domaine du vigneron, 32 boulevard Gustave Roch  Nantes Tel. : 02 40 47 86 75

Raphno

Photo : DR
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2 réponses à “Vins effervescents. Des bulles pour les fêtes !”

  1. Yves Marie dit :

    Excellent article : de quoi faire un choix éclairé

  2. Pschitt dit :

    Cet article est fort intéressant, mais quel dommage quand même de n’avoir cité aucun effervescent breton, alors qu’il en est d’excellents ! Je pense par exemple à la Cuvée signée du Domaine R de La Grange (Rémy et Raphaël Luneau), un assemblage très habilement réalisé auquel la folle blanche apporte une vivacité et une finesse évoquant un champagne non dosé.

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