Philippe de Villiers à Nantes : « métapolitique d’abord ! »

20/12/2015 – 08h00 Nantes (Breizh-info.com) – Près d’un millier de personnes ont participé le 13 décembre à La Chapelle sur Erdre à la journée du Livre organisée par les Éditions de Chiré, La Diffusion de la Pensée française et la Librairie Dobrée de Nantes.

Les Éditions de Chiré publient des auteurs traditionalistes et contre-révolutionnaires appartenant aux divers courants des droites catholiques et monarchistes. Elles rééditent aussi d’anciens auteurs dont les ouvrages étaient devenus introuvables, comme par exemple l’abbé Barruel, dont les Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme, aux thèses complotistes et antimaçonniques, fleurent bon leur XIXème siècle.

A l’exception des historiens Reynald Sécher et Anne Brassié, des essayistes Béatrice Bourges et Joachim Velliocas, peu d’auteurs présents étaient connus du grand public. Comme les précédentes années, c’est Philippe de Villiers qui était l’invité vedette. Celui-ci dédicaçait son dernier livre, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu. Un grand succès de librairie : plus de 200 000 exemplaires vendus depuis sa parution le 1er octobre.

Le fondateur du Puy-du-Fou le présentera au cours d’une conférence coruscante devant plusieurs centaines de personnes. En introduction,  l’auteur prévient son auditoire : « dans ce livre je dis tout, mais j’en ai vu d’autres, alors c’est le début d’une série ».Et il raconte « mon éditeur m’avait prévenu,   vous allez avoir un procès par page. Il n’y en aucun pour le moment car j’ai des biscuits ».  Mais cet essai est avant tout pour lui, un livre d’alarme : « la France s’effondre de l’intérieur alors qu’elle est submergée de l’extérieur », mais c’est aussi un livre d’espérance comme ont pu l’être les samizdats en Union soviétique. Aujourd’hui la parole politique est inaudible, ce qui lui fait dire, reprenant l’analyse faite en son temps par la Nouvelle droite : «  C’est le combat métapolitique qui doit être mené en premier. Ce combat répond aux attentes des jeunes, des étudiants qui  ont soif d’analyses ».

L’orateur trace ensuite un portrait en haut en couleur de Cohn Bendit qu’il a bien connu au Parlement européen. C’est pour lui le type même  du faux révolutionnaire : « bobo qui a toujours été en accord avec le patronat et la bourgeoisie ». Avant de poursuivre : « le boboïsme nous détruit chaque jour davantage ». Pour lui c’est Giscard qui en est un peu le père avec son idée que « la France a fait son temps ».

Ce qui amène de Villiers à attaquer les grandes entreprises « a-nationales qui ne rêvent que de transformer les Européens en ‘nomades,consommateurs convulsifs, désinhibés et post névrotiques’ ».  Il ajoute même que, tout ce qui infecte l’Europe, « vient d’Amérique, de Jean Monnet au TAFTA ou au transhumanisme ! ». C’est au moment du référendum sur le traité de Maastricht que tout a basculé. C’est la fin du clivage gauche/droite remplacé par souverainisme/ mondialisme.

Comme Charles Péguy, Philippe de Villiers croit aux « patries charnelles ». Même si « nous allons encore souffrir », il n’est pas pessimiste car « une petite lumière s’allume » c’est l’espérance qui, citant Bernanos, est « le désespoir surmonté ».En effet, le rêve des élites post nationales va s’effondrer car « il était tramé dans un tissu de mensonges comme Schengen ou l’euro qui sont morts dans le cœur des peuples ».

En politique étrangère, de Villiers demande une diplomatie libre. Cela implique la sortie de l’OTAN et d’étroites relations avec la Russie de Poutine qui considère comme lui que « l’Amérique est déclinante ». Et il conclut : « le monde est désormais multipolaire ».

S’il ne supporte plus les prêches pour l’accueil de l’Autre du style « on est tous frères », cela ne l’empêche pas de s’écrier : « P…, bientôt on aura le droit d’être et chrétien et patriote ! » y ajoutant cette citation latine de Guibert de Nogent lors  la première croisade « Gesta Dei per Francos », l’œuvre de Dieu passe par les Francs.

Photo : Breizh-info.com
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