13/12/2015 – 06H30 Paris (Breizh-info.com) – « Ce gouvernement commence vraiment à me les briser ». Cette colère, c’est Stéphane, chef d’entreprise à Vannes, qui l’exprime. Il fait référence à la loi adoptée à l’unanimité des députés présents, dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle vise à lutter contre le gaspillage alimentaire. Sur le papier pourtant, rien ne semble choquant, plutôt même positif : interdiction aux grandes surfaces de jeter de la nourriture consommable (invendus) ou de la détruire (par javellisation notamment) et autorisation de donner les produits sous marque de distributeur, auparavant retournés. « Ils auraient du s’arrêter là, c’est une base de départ.»
C’est la suite qui fait bondir ce gérant de supermarché : « ils ont voté l’obligation de signer un protocole avec une association de solidarité pour soi-disant faciliter les dons. Encore une fois, on veut nous prendre par la main. Qui va décider à quelle association de solidarité on peut donner ? On va nous proposer de choisir parmi une liste c’est ça ? Ca sent la manipulation à plein nez, surtout que certaines de ces associations touchent déjà des fonds publics. » . Ce gérant raconte qu’il a fait l’expérience, dans son magasin, d’associations diverses et variées qui le démarchent à longueur d’années pour récupérer des stocks. « Nous donnons énormément, mais nous choisissons à qui nous donnons. Hors de question que l’Etat nous impose qui que ce soit. Et puis là, ils commencent avec les entreprises. Un jour, est ce qu’on ne finira pas avec un bénévole associatif mandaté derrière chaque citoyen qui ferait mal son tri sélectif ou qui jetterait sa nourriture ?»
Ne s’énerve-t-il pas un peu trop vite ? En effet, ce nouveau texte de loi n’indique aucunement à qui seront attribuées ces denrées. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de voir dans cette loi un aspect clairement idéologique. En pleine COP21, elle traduit la volonté de députés français d’apparaitre comme ceux « qui sauveront la planète du gaspillage alimentaire ». La lutte contre le gaspillage alimentaire sera d’ailleurs incorporée dans la très orwellienne «éducation à l’alimentation » sous la houlette des missionnaires de Najat Valaud Belkacem et de l’Education nationale.
« Le problème, c’est d’avoir besoin de voter une loi pour cela » persiste Stéphane. « Nous sommes tous concernés par la lutte contre le gaspillage. On n’a pas attendu, nous chefs d’entreprises, mais aussi citoyens, pour se prendre en main. Je déteste cette manie des socialistes de vouloir se la jouer petit professeur d’école redresseur de torts. C’est imbuvable. On est dans l’effet d’annonce. Toujours faire de la répression contre les petits, et laisser les gros se gaver. Ils en font quoi des repas non-consommés à l’Assemblée nationale ? Et puis ce sont les premiers à se prosterner devant les Chinois et les Américains, les plus grands pollueurs du monde. Stop à la connerie et à l’hypocrisie ! »
Les citoyens, qu’ils soient automobilistes, consommateurs, entrepreneurs, sont soumis à des contraintes législatives de plus en plus fortes : lutte contre le terrorisme, sécurité routière, répression de la pollution, du tabagisme ou du gaspillage alimentaire. Toutes ces réglementations permettent à l’Etat de pénétrer davantage dans la vie privée du citoyen.
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