11/12/2015 – 08H30 Nantes (Breizh-info.com) – En confiant à la nantaise Sophie Van Goethem la tête de liste Debout la France pour la Loire-Atlantique, la mancelle Cécile Bayle de Jessé, qui conduisait la liste en Pays de Loire, espérait faire une bonne opération. En réalité, la liste DLF a obtenu en Loire-Atlantique un résultat inférieur à la moyenne régionale, et sur Nantes un score encore plus faible. Cela freinera t-il celle qui rêve de reconstruire autour d’elle une droite nantaise indépendante, hors de la mainmise de l’UMP et de l’UDI?
Aux municipales de mars 2014, malgré la concurrence d’une autre liste de droite indépendante emmenée par Pierre Gobet, Sophie Van Goethem était parvenu à dépasser la barre des 5% et à réunir 5376 voix pour 5.59%. Un an plus tard, pour les départementales, elle frappait un grand coup en présentant des candidats dans tous les cantons de Nantes. Ceux-ci dépassèrent la barre des 5% – sauf dans le canton de Nantes 6 – et même les 15% dans le canton de Nantes 7. Pour ce dernier, elle avait été aidée par la campagne désastreuse de la candidate de la droite officielle Yasmina Ghenaï. Jamais dans sa campagne, Celle-ci n’osa affirmer qu’elle était de droite. Résultat, les électeurs ont pris le candidat de la droite indépendante pour la droite officielle. Dans le détail, les candidats présentés par Sophie Van Goethem firent 5.48% à Nantes 1 (Frédéric Aubry et Allison Collobert), 5,32% à Nantes-2 (Anne Jacquet et Bertrand Rineau), 5,38% à Nantes-3 (Laurence Gendre et Franck Van Goethem), 5,19% à Nantes-4 (Philippe Latombe et Armelle Michelot), 8,81% à Nantes-5 (Jonathan Barbin et Sophie Van Goethem), 3,51% à Nantes-6 (Latifa Djerbi et François Fautrad) et 15,83% à Nantes-7 (Marie-Fabienne Darses et Cyrille de Lambert). Exactement 6655 voix s’étaient portées sur tous ces candidats, dont 2026 à Nantes-7.
Logiquement, il aurait du y avoir un « effet Sophie Van Goethem » à Nantes pour les régionales. Ses succès et ses campagnes aux municipales et cantonales lui avaient donné une visibilité notable. Force est de constater que les nantais cette fois n’ont pas confirmé cette progression. Debout la France n’a en effet séduit que 3,19% des électeurs, soit 2731 voix à Nantes. Ceci représente une déperdition de près de 60% des voix recueillies par les candidats de Sophie Van Goethem aux cantonales. La déception est d’autant plus grande qu’elle comptait dépasser les 5% sur Nantes et le département. Or, si Debout la France a fait 4,09% sur la région, la liste ne réalise que 3,60% en Loire-Atlantique.
Dans 84 des 221 communes du département, DLF dépasse les 4%, dans 22 la barre des 5%. Ce sont pour l’essentiel des communes où le vote de droite est déjà fort. C’est le cas de Guérande (4,21% soit 262 voix), la Baule (4,51% soit 332 voix), Le Croisic (5,25% soit 99 voix) etc. – On trouve aussi des communes situées aux marges rurales du département où la droite classique est traditionnellement en tête. Le FN y réalise aussi de bons scores. On peut citer Paulx (38 voix soit 5,69% alors que Retailleau mène pour UMP-LR à plus de 38%), Juigné des Moutiers (4,52% et 7 voix pour DLF, alors que le FN y obtient 43,2%, un record absolu pour la Bretagne) ou les deux communes où la liste obtient ses meilleurs scores dans le département, la Remaudière (8.78% et 31 voix, alors que Retailleau fait 30% et Gannat pour le FN 28%) et Grand Auverné (8.5 % et 25 voix, alors que Retailleau est à 35% et Gannat à 30%). Dans la métropole nantaise en revanche, DLF égale sa moyenne départementale ou fait moins bien. Font exception quatre communes : Carquefou (4.04% et 291 voix), Orvault (4.16% et 412 voix), Vertou (4,22% et 407 voix) et Sautron (4.25% et 150 voix). Mais ce sont là des bastions habituels de la droite.
Reste à savoir si Sophie Van Goethem pourra encaisser cet échec et continuer à être une voix indépendante de la droite nantaise. Se verra-t-elle obligée de rentrer dans le rang. « Sophie gagnerait surtout à écouter un peu plus les autres », estime un militant de droite nantais. « Et puis peut-être certaines erreurs de com criantes auraient pu être évitées. Par exemple sa photo de campagne, avec son équipe où elle est devant, les bras croisés et bien croisés. Une des règles de base de la communication, c’est que c’est une posture à éviter absolument : cela signifie une attitude fermée, tendue ».
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