09/12/2015 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Il a porté le FN à un niveau historique en Pays de Loire – même s’il reste en-dessous de sa moyenne nationale. Il compte rééditer l’exploit au second tour. Pascal Gannat, plébiscité dans son fief sarthois, surclasse avec 30% des voix la droite classique. Il a accepté de répondre à quelques questions de Breizh Info.
Breizh Info : Pascal Gannat, que pensez-vous de ce premier tour des régionales et quelle analyse faites-vous de vos résultats ?
Pascal Gannat : C’est un très bon résultat, puisque nous triplons nos voix depuis 2010. Nous sommes tout de même en Pays de Loire. Dans la Sarthe, nous gagnons même 5300 voix depuis les départementales. La Sarthe vote comme les départements limitrophes du centre de la France, et probablement pour les mêmes raisons. C’est un département très rural, loin de tout, où le Mans est un ilot de gauche isolé – enfin de gauche, plus tellement, on y fait 20% [19.57%]. C’est une ville qui en plus est totalement en déclin à cause de la gauche.
En revanche, je note qu’on perd 1700 voix en Loire-Atlantique et 2700 en Vendée. Dans ce dernier département, il y a sans doute un phénomène Retailleau. Pour la Loire-Atlantique, il y a plusieurs raisons. La présence de DLF (Debout la France) par exemple. Ou notamment le fait que notre électorat ouvrier à Saint-Nazaire et même nos électeurs nantais ne comprennent pas que l’on s’oppose à l’aéroport de Notre-Dame des Landes.
Breizh Info : allez-vous faire évoluer votre position sur le sujet du projet d’aéroport ?
Pascal Gannat : non, bien sûr. En politique, il faut savoir parfois avoir raison avant tout le monde. Il y a encore des gens qui croient à des mythes ouvriéristes, le grand chantier, comme le Canal de Suez, cette manne céleste qui donnera du travail à tout le monde. En réalité, cela profitera surtout aux travailleurs détachés, pas à l’emploi local. A Saint-Nazaire, aux Chantiers, il y a déjà plusieurs centaines de travailleurs détachés étrangers pendant que le chômage local augmente.
Breizh Info : quels grands axes allez vous mettre en avant pendant cette très courte campagne du second tour ?
Pascal Gannat : nous allons d’abord parler des réfugiés. Quand la gauche au conseil régional a voté 150.000 € de subventions pour les migrants, dont 50.000 pour les transports, la droite s’est abstenue.
Ensuite, il y a le domaine de la protection de l’emploi et du travail. Retailleau a beau se poser en protecteur des droits sociaux des français ici à Nantes, ses amis de l’UMP à Paris et Bruxelles détricotent la protection sociale des français et avalisent l’ouverture des frontières. Il y a clairement un problème de cohérence.
Enfin, il y a aussi beaucoup d’incohérences au sein même de sa liste. Le Modem et l’UDI vont faire un groupe indépendant au conseil régional et pourront complètement prendre en otage Retailleau. Si la gauche est réélue en 2017, Retailleau n’aura plus de majorité : le centre, idéologiquement proche de la gauche, s’empressera de le lâcher.
Breizh Info : l’un des enjeux de ce second tour est le vote des catholiques, les Pays de Loire étant au coeur de l’ouest catholique et chouan. Que pouvez-vous dire aux catholiques que courtise aussi Retailleau ?
Pascal Gannat : Retailleau avait répondu aux AFC et à la Manif pour Tous qu’il supprimerait la subvention au Planning Familial. Et sur France 3, il a dit qu’il la maintenait [Exactement à 22:24 ] Rien que cela donne toute la dimension de la politicaillerie du personnage.
Breizh Info : quels sont vos objectifs pour le second tour ?
Pascal Gannat : on peut encore monter. On devrait pouvoir bénéficier d’une partie des voix qui se sont portées sur DLF. On espère au moins deux points au plus, soit 23%. Ce qui nous ferait entrer au conseil régional avec 16-17 élus. Mais il y a beaucoup d’inconnues. Le vote utile, l’impact de la fixation médiatique et politique sur les résultats du FN, la mobilisation des divers camps etc. C’est difficile de prévoir ce qui en sortira.
Breizh Info : Bruno Retailleau tiendra meeting commun avec François Fillon entre les deux tours. Est-ce qu’une personnalité du Front viendra vous soutenir ?
Pascal Gannat : Honnêtement, il ne faut pas s’y attendre. Toutes les personnalités du FN sont en campagne.
Breizh Info : il y a les régionales, et une vie après. Comment envisagez-vous l’avenir ?
Pascal Gannat : Nous serons présents au conseil régional. Nous allons aussi nous réorganiser et gagner en densité sur Nantes, où notre voix ne porte pas assez. Cela va changer.
Photo : DR
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5 réponses à “Pascal Gannat (FN) : « En politique, il faut savoir parfois avoir raison avant tout le monde » [interview]”
Vas-y pascal quelque bretons se réveillent , mais ça va changer . les irréductibles bretons , quoi qu’ils disent , sont bien obligés de passer par la nationalité française pour exister . ces cons ne se rendent même pas compte que c’est eux même qui ont mis en place le régime de vichy . macron A raison , ce sont des illettrés . même pas bon à planter des carottes
Après avoir voté en première instance pour debout la France, je vous apporterai ma voix au second tour. Bonne chance à vous.
Un bon catholique francais ce gannat:
http://www.presseocean.fr/actualite/pays-de-la-loire-le-candidat-fn-pascal-gannat-a-heberge-un-migrant-syrien-11-12-2015-178424
Bonjour, ça avance doucement Mr Gannat, je tiens à faire savoir que je n’ai jamais reçu votre profession de foi dans ma boîte aux lettres, la gauche et la droite déchirent les affiches , c’est anti-démpcratique, mais il ne faut pas s’attendre à autre chose de ces partis autoritaires. Bravo à Jeanne DLF en plus de ma voix, bons votes à tous…
reçues les deux aux deux tours dans l’enveloppe « urgent élections » :)