03/12/2015 – 19H00 Loire-Atlantique (Breizh-info.com) – Dans la nuit du 29 au 30 novembre, quatre magasins de bricolage ont été cambriolés à Port-Saint-Père (Aima), Saint Gildas des Bois (Danet Agri), Missillac (Réseau Pro) et Herbignac (Point P) entre minuit et trois heures trente du matin. Les voleurs, qui semblaient ne pas être à leur coup d’essai, ont embarqué des tronçonneuses et de l’outillage. Selon les premiers éléments recueillis sur place, il pourrait s’agir d’une ou plusieurs bandes proche de la communauté des gens du voyage.
A Saint-Père en Retz, les voleurs ont démonté une baie et découpé à la scie circulaire le volet roulant intérieur pour entrer. « Des vols, en 25 ans de carrière j’en ai vu, mais à la disqueuse, c’est la première fois. C’est hallucinant », confie la patronne. Les voleurs ont embarqué une vingtaine de tronçonneuses montées de marque STIHL dans les rayons du magasin, un sculpte-haies HSA 25 de la même marque et un poste à souder. Le préjudice n’a pas encore été chiffré.
Le magasin a connu trois vols depuis le début de l’année ; le dernier remonte à quinze jours. « A chaque fois ils arrachaient la porte », se souvient la patronne. « Mais là, c’était la nuit des attentats, du 13 au 14, ils sont tombés sur le volet roulant métallique intérieur que nous avons installé récemment, donc ils ont juste piqué la caisse et cassé une porte. Peut-être sont-ils revenus achever le travail ». Il y a « régulièrement » des voitures suspectes avec des gens qui font mine de faire des repérages dans la journée, « mais quand on en parle aux gendarmes, ils disent qu’ils ont autre chose à faire que de faire des contrôles sur tous les véhicules suspects », confie la patronne assez excédée.
A Saint-Gildas des Bois, vers 3 h 30, les voleurs se sont présentés en défonçant le sas d’entrée et le volet métallique au pied de biche puis ont raflé 13 tronçonneuses STIHL, toutes montées et en rayons. D’après les bandes vidéo du magasin, ils étaient quatre dans le magasin, cagoulés et portaient des gants ; les gendarmes n’ont pas relevé d’empreintes. Le magasin a eu déjà trois cambriolages depuis 2012, « mais mon prédécesseur l’a été des dizaines de fois », affirme le patron, Samuel Danet. Le fait que les voleurs s’en prennent aux tronçonneuses ne l’étonne guère : « c’est la saison, ça se revend facilement ». Il voit d’ailleurs « souvent des voitures qui repèrent. Tiens, il y en avait encore ce matin ! [le 1er décembre] Trois voitures, une Mégane, une Vel Satis, une Laguna immatriculées 35 et 36 notamment avec trois à quatre personnes dedans qui avaient l’air de fureter partout ». Un riverain de la zone a vu aussi ces voitures, avec des gens « qui avaient clairement l’air d’être des manouches dedans. Y en a souvent ici ».
A Missillac, les voleurs ont raflé des perceuses et des meuleuses de marques internes au Réseau Pro. En comptant la fenêtre brisée pour entrer, le préjudice est « inférieur à 1000€ » selon le patron du magasin, pour lequel c’est le premier cambriolage depuis le début de l’année. A Herbignac enfin, les voleurs ont embarqué des visseuses et des perforateur de marques Makita et Bosch, et pas des tronçonneuses, après avoir défoncé la porte au pied de biche. Le magasin, qui est « visité assez régulièrement, trois à quatre fois par an » selon le patron, a enregistré un préjudice « de 4000 € HT ; à la revente, c’est évidemment plus, plus près de 7000 €. Ce sont souvent les mêmes outils qui sont pris pour des montants assez semblables de préjudice, chez nous ».
Tous les cambriolages ont eu lieu en quelques minutes. L’état d’urgence n’a pas découragé les voleurs. « Au contraire » remarque, amer, un policier. « On nous prend des forces considérables pour réaliser des perquisitions et des enquêtes liées dont les résultats sont franchement limités ». A peine un dixième des 2000 perquisitions ont donné lieu à des gardes à vue, essentiellement pour détention d’armes non déclarées ou de drogues. Et les abus se multiplient, comme ces perquisitions dans les milieux zadistes à l’approche de la COP21. « Bref, quand on est à faire ça – pour ce que ça sert – on n’est pas ailleurs. Même chose quand on sécurise les centre-villes au détriment du reste. Par exemple on est moins sur les cambriolages. Les voleurs le savent et ils vont en profiter, croyez-moi ».
Vols de tronçonneuses : déjà un précédent dans le Nord
Le 21 juin 2015, le magasin de bricolage Covemaeker de Bondues se faisait cambrioler ers 3 h 30. En cinq minutes, après que la vitrine ait été défoncée par un véhicule, les voleurs raflaient tronçonneuses, débroussailleuses et souffleuses, toutes de marque STIHL. « Le magasin a été cambriolé quatre fois en 6 mois », se souvient le patron. « Une fois dans la nuit du 24 au 25 décembre 2014, une fois en février, une fois fin avril et la dernière fois en juin. Toutes les fois, ça se passait en moins de 5 minutes ; à chaque fois ils raflaient une quarantaine de machines, toujours du STIHL, en venant avec des véhicules normaux, ou des fourgons. Il y a eu un 12m3 une fois». Pour se protéger, le magasin a investi dans sa protection : « plots anti-bélier devant la façade, volets roulant sur l’exposition STIHL en magasin, alarme dedans et dehors, vidéo, vitres renforcées… c’est Fort Knox quoi. Et ça a coûté 15-20.000 € quand même ».
D’autres magasins de bricolage ont été cambriolés dans la région : deux à Orchies, mais aussi à Douai, La Gorgue, Seclin, Douai, Villeneuve d’Ascq, Lesquin etc. A Orchies justement, le magasin Lambin a connu « cinq ou six cambriolages en quelques mois, soit le soir vers 20 heures, soit vers 2 ou 3 heures du matin. Ils sont passés par le toit, et même le mur. Ils ont soulevé le bardage, viré des parpaings et après y en a un qui se baladait avec une barre à mine dans le magasin ». Les voleurs raflaient les tronçonneuses montées en magasin, de marque STIHL mais aussi Husqvarna ou Echo. A chaque fois les vols ne prenaient que quelques minutes, « la dernière fois ils étaient cinq ou six dans le magasin ». Celui-ci s’est lui aussi équipé pour se protéger : caméras, alarmes, volets métalliques… Et trouvé une méthode pour que les cambrioleurs ne s’y attaquent plus : « nous, on démonte les volants magnétiques sur les tronçonneuses, du coup elles ne peuvent plus être démarrées et ce sont des pièces détachées assez chères. La dernière fois ils nous ont piqué une vingtaine de tronçonneuses inutilisables, et on n’a plus été attaqués depuis ».
Pour ces vols dans le Nord, un roumain a été arrêté par la gendarmerie dans un camp de Seclin, trahi par les empreintes qu’il a laissées dans un magasin qu’il a visité trois fois de suite. « Il était déjà connu des forces de l’ordre et a été mis à l’ombre pour deux ans », se souvient une victime. Le reste de la bande court toujours. Aucun lien n’a pu être établi pour l’instant entre les faits dans le Nord – où des vols similaires continuent à ce jour dans les magasins de bricolage – et la vague de cambriolages en Loire-Atlantique dans la nuit du 29 au 30 novembre.
Photo : DR
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2 réponses à “Loire-Atlantique : 4 magasins de bricolage cambriolés la même nuit”
Pendant les fêtes les cambriolages sont plus fréquents.Il est temps de vous prémunir avec abcampower.Vous saurez de votre pc, de votre tablette ce qui se passe chez vous!
[…] Loire-Atlantique : 4 magasins de bricolage cambriolés la même nuit. In: Breizh Info. 03.12.2015. http://www.breizh-info.com/35717/actualite-orange-mecanique/loire-atlantique-4-magasins-de-bricolage… […]