03/12/2015 – 06H30 Nantes (Breizh-info.com) – L’association britto-angevine Nexus, composée de citoyens « proposants » en matière de transports publics, a interpellé le chef de file de la liste PS aux régionales en Pays de Loire Christophe Clergeau, et à travers lui les autres candidats. L’association a développé une stratégie complète pour exploiter les possibilités de l’étoile ferroviaire nantaise – avant-gare à Nantes-Malakoff, mise en place d’un RER pour desservir l’ile de Nantes, création d’une desserte ferroviaire de l’aéroport Nantes-Atlantique etc.
L’association part des propositions détaillées par Christophe Clergeau en matière de transports ferroviaires fin octobre : pas de nouveau franchissement de la Loire, mais une liaison en 50 minutes entre Nantes et Rennes – ce qui laisse présager une nouvelle LGV – ainsi qu’une voie nouvelle entre Nantes et Angers, ainsi que le maintien des lignes Nantes – Cholet, Nantes – Bordeaux et Caen – le Mans.
Nantes – Rennes : plutôt qu’une LGV, utiliser le potentiel de la ligne de Châteaubriant
« Nul besoin de gaspiller énergie, capitaux, terres agricoles » pour une nouvelle liaison entre les deux villes majeures de la Bretagne, estime l’association. Car il existe la ligne qui passe à l’est par Châteaubriant – 122 km contre 155 via Savenay et Redon – qui est sous-exploitée et n’est pas surchargée comme la ligne de Redon qui relie aussi la métropole nazairienne et les côtes sud de la Bretagne à Nantes. Cette ligne, selon l’association, « possède une largeur de plateforme compatible avec la pose d’une seconde voie » et son profil est compatible « avec des vitesses de 160,180, 200 km/h voire plus ».
Cependant l’association note que « ce choix de liaison par Châteaubriant mettra quelque peu dans l’embarras deux ou trois élus à la région Pays de Loire pour avoir imposé sur cette ligne un matériel roulant (tram-train) lent et totalement inadapté au potentiel vitesse de cette ligne ». Outre de gros problèmes de matériel lors de la mise en service de la ligne, le choix du tram-train au sud de Châteaubriant – et l’absence de modernisation entre Châteaubriant et Rennes – a conduit à une véritable hérésie ferroviaire en gare de Châteaubriant, coupée en deux par des butoirs. Il faut changer de matériel pour aller de Nantes à Rennes, ce qui rend impossible – en l’absence d’un nouvel aménagement et a minima d’une électrification de la section vers Rennes – toute liaison rapide entre les deux grandes villes bretonnes.
En tout état de cause, une modernisation de la ligne Nantes – Rennes via Châteaubriant sera bien moins chères – en terme de coûts financiers, mais aussi écologiques et sociaux – qu’une LGV nouvelle. D’autant plus que selon ses promoteurs – c’est à dire les élus UMP (LR), UDI et PS ainsi que les milieux d’affaires et du BTP nantais, elle doit desservir le site du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes, dossier hautement sensible, et donc éventrer les zones humides locales que les opposants défendent avec ténacité depuis plusieurs décennies.
Nantes-Angers : un nouvel axe par la Vendée
Comme la ligne entre Nantes et Redon, la ligne Nantes-Angers est elle aussi surchargée, car cette ligne classique supporte à la fois des TGV, des trains Intercités (l’Interloire qui relie Orléans à Nantes), des TER et des trains de marchandises. Par ailleurs, elle ne peut être doublée sur place, car elle passe dans un environnement contraint à la fois par l’urbanisation et le relief – à savoir les coteaux entre Le Cellier et Mauves.
L’association Nexus propose donc de doubler la ligne en passant par le sud de la Loire, ce qui aurait comme conséquence « un gain de temps de 50 à 70 minutes pour la Vendée » et une attractivité renforcée qui pourrait sauver le tronçon La Roche-sur-Yon – Luçon – la Rochelle particulièrement menacé sur l’axe Nantes – Bordeaux. Accessoirement, la nouvelle voie alimenterait aussi le flux des passagers sur la ligne Nantes-Cholet, et renforcerait l’attractivité des Mauges. Quant à la ligne Caen – le Mans – Tours, Nexus préconise qu’elle soit raccordée à la ligne à grande vitesse Bretagne – Pays de Loire afin de faire d’une pierre deux coups : relier entre elles les villes de Basse-Normandie, du Maine et de Bretagne, mais aussi maintenir une radiale peu encombrée qui permette de relier la Normandie au sud-ouest via les nœuds ferroviaires du Mans et de Tours.
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.