02/12/2015 – 08H00 Châteaubriant (Breizh-info.com) – A l’initiative de deux députés socialistes – Michel Vergnier (1e circonscription de Creuse) et Yves Daniel (6e circonscription de Loire-Atlantique, c’est à dire le nord-est, de Blain jusqu’à Ancenis et Châteaubriant) qui ont déposé un amendement en ce sens, une taxe de 5% sur le chiffre d’affaires des abattoirs devrait être adoptée par les députés. N’y seront assujettis que les abattoirs dont le CA dépasse les 250 millions d’€.
Le produit de cette taxe devrait soutenir à court terme le revenu des éleveurs en difficulté, mais aussi soutenir la modernisation des élevages ou les initiatives prises par les collectivités pour assurer leur approvisionnement via des circuits courts établis avec des producteurs locaux. Cependant, du point de vue des éleveurs, la mesure est critiquable. « Les abattoirs trouveront moyen de nous répercuter cette nouvelle charge, comme ils font d’habitude, et c’est le prix de la viande qui baissera encore », estime un éleveur du Castelbriantais. « Quant à savoir ce qui va revenir directement aux éleveurs… ça commence mal, vu qu’ils parlent et du soutien aux éleveurs, et de filer de l’argent aux collectivités pour les contrats de territoire, et d’aider à la modernisation… bref les fonds vont être dilués et ça n’aura aucune efficacité », s’inquiète un autre éleveur des alentours de Redon.
Cependant cette nouvelle taxe pourrait être une mesure du gouvernement pour calmer les syndicats agricoles, et notamment la FNSEA qui s’est émue mi-novembre que le gouvernement ait pris 255 millions d’euros du fonds national de garantie des calamités agricoles pour les mettre dans le budget général. Ce fonds alimenté par une taxe de 11 % sur les cotisations d’assurance des agriculteurs est censé être remplacé à terme par des assurances privées soutenues par des aides de la PAC, une évolution qui est accueillie avec une grande méfiance par les syndicats agricoles alors que les calamités climatiques et sanitaires arrivent presque chaque année. La dernière en date – la fièvre catarrhale ovine qui touche plusieurs départements du centre de la France et dont la zone réglementée s’étend sur une bonne moitié du territoire, de l’Ile-de-France au Languedoc, et de la Dordogne au Jura – vient assommer un peu plus l’élevage français plongé dans une crise profonde.
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