La meilleure façon de manipuler les gens et leur faire faire ce que vous voulez est de leur faire peur. C’est ce qu’ont toujours utilisé les politiciens. La politique de la peur consiste, pour un gouvernement, à provoquer la peur au sein de sa population pour faciliter l’adoption de lois sécuritaires.
En réduisant ainsi la liberté individuelle, il espère pouvoir assurer son maintien. Les citoyens, quant à eux, en échange d’une hypothétique sécurité sont conditionnés pour renoncer progressivement à leurs libertés.
Si l’on a pu considérer la « politique de la peur » comme l’une des caractéristiques des dictatures, l’emploi de cette expression dans une démocratie sous-entend que les hommes politiques instrumentalisent des craintes avérées ou non de la population pour atteindre leurs objectifs.
Il s’agit-là d’une forme de manipulation de l’opinion, de manière indirecte ou subliminale, qui réveille les pulsions les plus abjectes de la xénophobie et du racisme.
Les discours alarmistes et anxiogènes ainsi que la désignation d’ennemis intérieurs servent alors à légitimer des mesures disproportionnées qui portent atteinte aux droits fondamentaux, dans le but de mieux contrôler la population.
La classe politique, impuissante devant l’oligarchie financière qui dirige l’économie mondiale, a besoin pour rester au pouvoir d’agiter le chiffon rouge de la peur pour détourner l’attention du peuple.
Concentrée sur des « guerres perpétuelles », méfiante et divisée, l’opinion publique mondiale n’est plus tentée par la remise en cause du système politiquo-économique en place.
Pour aller plus loin voici :
Un article de Noam Chomsky : La Manipulation de la Peur
Un livre à télécharger gratuitement sur le même thème : La politique de la peur – Serge Quadruppani : Format EPUB ou Format PDF
Résumé :
La politique de la peur, c’est celle qui, menée par la droite comme par la gauche, empile les lois liberticides, développe sans relâche les techniques de surveillance et les fichiers, et choisit de brandir toujours plus haut la menace « terroriste ». C’est celle qui, au nom du 11 septembre, s’en prend quotidiennement aux étrangers, aux jeunes, aux internautes, aux prostitués, aux chômeurs, aux autres, à tous les autres. Celle qui, avec l’active complicité des médias, fabrique des ennemis imaginaires (le « groupe de Tarnac », Cesare Battisti…) pour mieux détourner notre attention des oppressions quotidiennes. Pour les dirigeants politiques qui tentent vainement de gérer l’économie globale, la politique de la peur permet de compenser leur quasi-impuissance par un activisme répressif surmédiatisé. C’est enfin une « politique de civilisation » qui est à la fois la négation de la politique et de la civilisation.
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