21/11/2015 – 08H00 Brest (Breizh-info.com) – Le port de commerce de Brest a-t-il enfin pris conscience de son retard dans la course à l’attractivité avec ses concurrents de l’Arc Atlantique européen ? C’est ce qui explique peut-être la volonté de la place brestoise à prendre part à l’aventure des autoroutes de la mer, ce fameux concept de la fin des années 2000 pour désengorger les grands axes autoroutiers européens et limiter les émissions de CO2.
Ainsi, l’idée d’une ligne maritime régulière entre l’Angleterre, la Bretagne et le Portugal via les ports de Liverpool, Brest et Leixoes fut d’abord présentée en mars 2015 au programme européen CEF-Mos destiné à la mise en place de ces autoroutes maritimes puis retenu par la Commission européenne au mois de juin. Le coup d’envoi du projet, baptisé « Atlantis » pour Atlantic Intermodal Services, a officiellement été donné lors du salon Safer Seas et de la conférence sur la stratégie maritime Atlantique, qui réunissaient de nombreux acteurs de l’économie maritime les 28 et 29 octobre derniers dans la cité du Ponant.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Brest, coordinatrice du projet et par ailleurs gestionnaire du port, précise qu’Atlantis consiste «à apporter des solutions innovantes pour soutenir l’émergence de nouvelles lignes maritimes et en garantir la pérennité. L’innovation en matière de modèle économique, d’instruments financiers et d’outils informatiques permettra de constituer un réseau unifié de transport multimodal impliquant l’ensemble des acteurs : investisseurs, ports, armateurs et partenaires. Cette nouvelle approche des autoroutes de la mer fait d’Atlantis un projet « pilote », tant pour les partenaires que pour la commission européenne, les états et les acteurs du transport multimodal. Les résultats pourront être appliqués à d’autres services d’autoroutes de la mer ».
D’un point de vue financier, c’est un budget de 3,6 millions d’euros qui est annoncé pour le lancement d’Atlantis tandis qu’un cofinancement de l’Union européenne est attendu à hauteur de 1,8 millions d’euros. Quant au calendrier, la mise en service de ces nouvelles lignes est envisagée pour le début de l’année 2017 budget du projet est annoncé à 3.6 million d’euros, pour un cofinancement européen de 1.8 million d’euros. Ce développement est censé s’inscrire dans le concept de croissance bleue ayant pour volonté de pérenniser l’économie maritime européenne et ce, de façon durable.
Il peut être bon de souligner qu’au-delà de ces trois ports, ce sont également leurs hinterlands respectifs, autrement dit leurs zones d’influences et « arrière-pays » qui vont être mis en relation. Et c’est là que la métropole brestoise et plus largement l’ouest breton doivent faire preuve d’attractivité mais également y voir une solution alternative à leur éloignement relatif vis-à-vis de l’axe rhénan, artère centrale du commerce européen. Et puisque l’opportunité est enfin donnée aux bretons de non plus imiter leurs élus en regardant vers l’Est via Paris mais de faire face à l’Atlantique, gageons que les acteurs économiques locaux sauront en tirer profit.
On restera prudent cependant en se rappelant des espoirs refroidis depuis le lancement en 2010 de la ligne Montoir-de-Bretagne – Gijón, qui s’est vue suspendue en septembre 2014 avant un nouvel appel d’offre courant 2015, la liaison étant toujours en stand-by à l’heure actuelle. En effet, le coût des autoroutes de la mer restant sensiblement plus élevé que le transport par voie terrestre et les financements publics indispensables à leur fonctionnement s’avérant de plus en plus incertains, rien n’est acquis d’avance pour maintenir les ambitions brestoises à flots.
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3 réponses à “Brest tente de se replacer sur l’Arc Atlantique”
De toute façons le colbertisme républicain est bien ancré en Bretagne , seul l ‘indépendance de Breizh pourra développer nos ports bretons.
Il est ancré partout en France, peut-être un peu moins en Alsace. Mais le problème de la Bretagne, c’est que c’est la Nation de France la plus soumise à Paris. Modulo les Alsaciens pour d’autres raisons mais j’espère que Paris-Jacobie va se mordre les doigts de l’avoir rayée de la carte; Vu la puissance économique alsacienne, c’est de chez eux qu’un mouvement peut se lancer. Si l’allégeance alsacienne se rompt, c’est toute la digue qui explosera. La Bretagne pourrait tenir ce rôle mais elle est trop fragile, et tronquée, pour ne pas laisser place à la peur en l’avenir et la soumission.
Si l’indépendance est une solution, l’union des Provinces pour mettre à terre Paris en est une autre. Les Bretons s’uniront d’autant mieux si les leaders sont capables de s’unir avec ceux des autres Provinces. En voyant une unité politique et économique basques, corses, alsaciennes…les Bretons, plus nombreux mais plus légitimistes, seront plus susceptibles d’ouvrir les yeux. Les Bretons ont du courage mais qui s’exprime seulement couplé à la colère, c’est un point faible.
Une colère bretonne construite peut aller au bout aussi.