18/11/2015 – 10H00 Locarn (Breizh-info.com) – Le Monde consacrait récemment un cahier de quatre pages aux élections régionales en Bretagne (4). Ces enquêtes pratiquées par la presse parisienne présente toujours l’avantage d’offrir nombre d’informations dont nous prive la presse régionale. A coup sûr, Ouest-France et Le Télégramme font le minimum journalistique, car avant tout soucieux de ne fâcher personne ; il ne faut pas compter sur eux pour sortir de l’ordinaire quant à la préparation de ces élections.
Bien entendu, une grande place est accordée au « duc de Bretagne». Les relations de Jean-Yves Le Drian avec le patronat breton y sont abordées. « Des réseaux cultivés depuis des années et des années, voilà la grande force du ministre candidat. La majorité des industriels, terreau de ce régionalisme patronal qui défend le label Bretagne, lui sont acquis. « Je ne connais pas un chef d’entreprise qui n’ait pas été reçu après avoir demandé un rendez-vous avec Jean-Yves » affirme Pascal Piriou dont le chantier naval à Concarneau, auparavant consacré à la Pêche, construit désormais des navires destinés à l’action de l’Etat en mer. « Je peux vous dire que ça défile à l’hôtel de Brienne», témoigne un habitué qui insiste sur l’envergure internationale du maître des lieux . « Le nouvel actionnaire saoudien de Doux ? Le groupe chinois qui s’intalle à Carhaix, sur les terres du régionalistes Christian Troadec, vous pensez que ça vient d’où , franchement ? »
A Quimper, Jean-Guy le Floch’, le PDG d’Armor Lux (700 salariés) s’inquiète de la montée de l’extrême droite qui fait son miel de la déchristianisation de la région et de la dégringolade du PCF. Pout le chef d’entreprise – ex bras-droit de l’industriel Vincent Bolloré – qui a porté le bonnet rouge, pas question donc de « lâcher Jean-Yves». « Je ne vote pas PS. Je vote Le Drian. Il sait écouter et aide à résoudre les problèmes ». Ca tombe bien, parce que justement, sur le matériel électoral de Jean-Yves Le Drian, le signe du PS et de ses alliés n’apparait nulle part …
Tout le monde sait que Jean-Yves Le Drian est un peu chez lui à l’Institut de Locarn, la Mecque des patrons bretons. Son président, Alain Glon, ne peut que se féliciter des bonnes relations entretenues, depuis longtemps, avec le candidat du PS. La confortable subvention ( 450 000 euros par an- officiellement pour faire de la formation) accordée par la Région Bretagne à l’Institut montre également qu’entre Le Drian et Le Fur, le choix des patrons bretons est fait depuis longtemps.
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3 réponses à “Locarn. Le Drian (PS), chouchou des patrons bretons”
Du moment qu’il est efficace, qu’il limite les dégâts de ses collègues du gouvernement et apporte des choses à la Bretagne… les patrons bretons sont pragmatiques. Mieux vaut un tiens certes de gauche, qu’un tu l’auras de droite, mais dont la stature n’a rien à voir avec celle de JYLD. Par ailleurs la Bretagne produit de nombreux matériels pour la défense et les métiers connexes, et il était très calé dans le domaine et avec un bon réseau bien avant d’être ministre…
Marc Le Fur ne pouvait évidemment pas espérer recueillir le vote des patrons, lui l’ultra-conservateur totalement déconnecté de la Bretagne (né au Sénégal puis haut-fonctionnaire). L’UMP va réaliser un score dérisoire, Le Fur ne séduit pas la droite libérale et modérée du Finistère et de l’Îlle-et-Vilaine, la Loire-Atlantique ne vote pas avec nous, la côte du 56 ne partage absolument pas les délires catholiques du monsieur et n’avait pas du tout adhéré aux bonnets rouges, le FN réputé moins catho et plus anti-immigrés concurrencera fortement l’UMP sur tout le Morbihan dans lequel le sentiment régionaliste est très peu implanté contrairement au 29 et à l’ouest du 22. Ne reste plus que le pays de Vannes – la ville aux 8 mosquées umpistes – et les pays à cochons que sont Loudéac et Ploërmel pour voter à droite…
Ouest Torchon fidèle à lui-même. Article très intéressant.
A partir de quelle taille demande t-on un rendez-vous ? Les voix des patrons ne représent pas grand chose, surtout les plus grosses entreprises, 100, 1000 voix, aucun enjeu électoral.
D’un autre côté, Le Drian sait très bien qu’il ne peut pas compter sur ses électeurs pour maintenir l’économie. Le grand paradoxe de la gauche.