13/11/2015 – 13H00 Bretagne (Breizh-info.com) – Issue de l’orléanisme et du libéralisme français, la famille centriste avait su après guerre et pendant les 30 glorieuses développer un poids politique incontournable. Le MRP sous la IVème République puis l’UDF sous la Vème République constituaient les forces politiques qui ont rassemblé les chrétiens démocrates bretons, et qui comptaient. Déjà ébranlé par le suffrage universel direct de 1962, puis par la bipartition de la vie politique française, et achevé par le positionnement adopté par Bayrou à partir de 2007, le centrisme s’est étiolé peu à peu en France comme en Bretagne. Indexée sur son évolution en France, l’évolution en Bretagne a été marquée par l’absence depuis 20 ans d’émergence de personnalité d’envergure. Les chefferies se sont fortement affaiblies, incapables de rassembler des militants et de se renouveler : la disparition des cadres et les vieillissement des partis caractérisent l’évolution sociologique du centrisme breton.
L’événement électoral que sont les Régionales permet de bien situer les niveaux d’implantation des courants. Ces élections sont également des marche-pieds pour les carrières politiques des cadres d’un mouvement.
En 2004, la liste UDF menée par Bruno Joncour avait réalisé 11,05% permettant de fusionner avec celle du président régional sortant, Josselin de Rohan (UMP). En 2010, la même liste ne dépasse pas dans tous les départements la barre fatidique des 5%, atteint péniblement 5,36% sur la Bretagne administrative, et est dépassée par les écologistes et le FN. En 2015, il n’y a plus de liste centriste.
Isolé dans deux partis, Modem et UDI, le mouvement a été laminé : seuls 4 Modem apparaissent dans la liste menée par Marc Le Fur. Quant à l’UDI, les prétentions ont été rapidement balayées, seuls subsistent les règlements de compte. Suspensions et exclusions pleuvent depuis une année dans chacune des fédérations bretonnes. L’étonnant spectacle avait commencé lors des Sénatoriales en Ile-et-Vilaine et dans le Finistère, puis s’est accéléré. Les conseillers régionaux sortants comme l’ex tête de liste Sylvie Guignard et les responsables de fédérations comme J. Le Nay dans le Morbihan sont désormais exclus par leurs instances. Dans les Côtes-d’Armor, le responsable, J.-Y. de Chaisemartin, a lui appelé à voter Le Drian.
Dans le paysage breton, les Centristes ont été largement dépassés par le FN, les Régionalistes et des Ecologistes qui s’étaient ,en 2010, invités dans une triangulaire. On ne voit pas comment, dans ces conditions et dans un contexte tel que le nôtre, le mouvement puisse être réversible.
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Une réponse à “Elections Régionales. La lente agonie du centrisme breton”
Une époque qui s’achève. Tout au long du XXème siècle, c’est les Chrétiens-Démocrates qui tenaient le haut du pavé, suite au ralliement des catholiques à la République dans le sillage du Sillon, après un siècle de royalisme intransigeant. Quand les cathos sont devenus sociaux-démocrates à la toute fin du XXème siècle, les socialistes se sont naturellement imposés…Aujourd’hui, les cathos de gauche votent socialistes, ceux de droite FN et ceux qui restent Régionalistes avec un arrière-fond d’esprit Feiz ha Breizh et de moins en moins centristes…