12/11/2015 -10H00 Nantes (Breizh-info.com) – À l’initiative des AFC 44 – Associations Familiales Catholiques – et avec le soutien d’ ICHTUS, du cercle Jean-Paul II, de Radio fidélité et de l’INHL – Institut Nantais Historique et Littéraire – les catholiques nantais étaient invités samedi 7 novembre à voir comment agir concrètement dans la société. Pour cela, de nombreux exemples étaient présentés dans six tables rondes.
Après la messe célébrée par le Père Brétéché, Bruno de Saint-Chamas, président d’ICHTUS, rappela que les catholiques locaux sont depuis longtemps en pointe dans ce domaine. Ce fût le cas avec le comité du 4 décembre qui organisa en 1982 la première manifestation pour la défense de la liberté de l’enseignement. Cela s’est reproduit dans la mobilisation contre la loi Taubira instaurant le mariage pour les couples homosexuels. Cet engagement est d’autant plus nécessaire que » la dictature du relativisme » s’est imposée à la société française. Pour s’y opposer, » il faut déstructurer les idéologies qui en sont à l’origine« . Mais il insiste « sur le fait d’être d’abord des forces de proposition, dire ce que nous voulons « , plutôt que de contestation. » Nous sommes les seuls à avoir une proposition pour le bonheur de l’homme » affirme t-il. Il s’appuie sur le livre Agir de Jean Ousset, manuel de l’anti-léninisme qui donne les méthodes pour : » vider le mal par le bien « . C’est en » voulant le bien des autres, par le don de soi que l’homme s’accomplit « .
Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, s’est interrogé sur » comment rendre compte de l’espérance dans un monde où l’homme n’a même plus envie de se sauver? « . Après avoir montré » que le bonheur terrestre est confondu avec le plaisir », il propose des raisons d’espérer. D’abord, c’est » quand on est au cœur de la nuit qu’on sait que l’aurore va venir « . Ensuite » les idéologies actuelles sont remises en cause par le retour du réel ». En effet, notre combat n’est pas uniquement moral. Il donne des réponses aux conséquences néfastes des décisions mortifères actuelles. Il l’illustre entre autres exemples par le cas de l’Allemagne où Mme Merkel décide d’accepter l’entrée de centaines de milliers de migrants pour faire tourner l’économie allemande faute de naissances allemandes.
Ensuite, chacun pouvait suivre au choix trois des six tables rondes.
Une réunissait des élus locaux comme Roch Brancour, adjoint LR du maire d’Angers et son collégue Grégoire Lainé, Modem, Ghislaine Carrez, EELV élue de la majorité de Saint Herblain, Jean-Daniel Lecaillon, maire SE de Saint Sulpice des Landes, Blandine Krysmann, PCD élue d’opposition de Nantes, et des militants comme Jérôme Duchesne, responsable régional de Sens Commun, Thomas Lardjane de Debout la France. Motivés par la volonté de mettre en œuvre leur conviction catholique dans la vie de la cité, ils n’ont pas caché les difficultés qu’ils rencontrent.
Une autre était consacrée à l’éducation. Il s’agit de trouver des solutions pour pallier les échecs de l’Education Nationale. Les écoles hors contrat comme le cours Charlier ou Notre Dame d’Orveau offrent aux parents une alternative pour un enseignement de qualité dans un cadre chrétien. La fondation » Espérance banlieues » redonne une chance aux jeunes des quartiers difficiles.
Celle traitant de la famille et de la vie permettait de mesurer le travail de l’Alliance VITA, représentée par F.X. Pérès, des AFC avec C. de Castelbajac, LMPT – La Manif Pour Tous -avec F. de Lantivy, de Teenstar avec E. de Villeneuve et » Marraine et vous » avec M.A. Goldie. Cette dernière organise le soutien à de jeunes mères en situation d’isolement par des familles marraines. Teenstar propose sur 15 semaines un parcours de séances d’une heure d’éducation affective et sexuelle en groupe non mixte d’une douzaine d’adolescents.
Celle sur la Culture illustrait les grandes possibilités en ce domaine même avec peu de moyens. Reynald Secher en donnait une preuve avec le succès de ses combats pour la mémoire du combat des Vendéens, pour la diffusion de notre histoire par la BD, pour la rénovation de monuments religieux. Mais les actions plus locales de T. Monniaux, animatrice culturelle d’une association paroissiale de campagne, de F. Hélie de la Harie, avec les vitraux sur les guerres de Vendée » Mémoire de lumière « , les cycles de formation de N. Avot dans le cadre d' » Eveil et Patrimoine » ou de S. Margottin avec » Apprendre à voir « , les représentations théâtrales de V. Saint Loubert Bié avec la troupe de la Miséricorde, démontrent qu’il est loisible de diffuser cette vision catholique du » Beau, du Bien et du Vrai » à un large public partout où l’on vit et l’on travaille. Mme Avot , qui intervient dans les écoles dans le cadre d’un contrat avec le rectorat, l’a illustré par des anecdotes sur la façon de contourner les oppositions qu’elles rencontrent.
Celle, intitulée » Agir aux périphéries « , traitait des engagements au service des pauvres ou des laissés pour compte. Cela peut se faire avec une ONG dans des pays comme Haiti ou Madagascar. Mais, on peut le réaliser ici dans les associations qui s’occupent d’insertion. Ainsi » Lazare » procure des logements à des SDF avec l’accompagnement d’une famille. Il en est de même pour » Simon de Cyrène » qui s’occupe de personnes handicapées.
Celle sur l’économie portait en fait sur la vie des entreprises. Dans ce domaine, le défi est particulièrement difficile. En effet, l’idéologie ultra libérale a réduit leur objectif à la seule réalisation du profit. Les dirigeants d’entreprise présents ont rappelé que cela ne les empêchaient pas » de placer la recherche du bien commun » au cœur de leur stratégie. Cela rend le traitement de certains dossiers plus complexe mais favorise l’harmonie sociale et, au final, la bonne marche de leur société. Notons que ce sont toutes des PME familiales. Il faut également avoir un discours de vérité avec ses équipes, ce qui permet de créer la confiance. Ces entrepreneurs peuvent se faire aider par le Centre d’Etudes des Entreprises. Cet organisme de formation et de conseil inscrit son action dans la mise en œuvre de la doctrine sociale de l’Eglise. Ils peuvent aussi adhérer à l’association » Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens « . Une douzaine de groupes d’une dizaine de membres existe en Loire Atlantique. Ils se réunissent une fois par mois, commencent par prier ensemble avant de réfléchir sur comment gérer leur entreprise dans cette ligne.
Monsieur Guillaume de Prémare, délégué général d’ICHTUS, a clôturé cette journée. Citant abondamment le pape François, il s’inscrit dans l’héritage du catholicisme social d’Albert de Mun. Il veut transformer la mobilisation de tous ces catholiques qui se sont engagés avec La Manif Pour Tous. Devant « la faillite de la chose publique », il indique de grandes orientations : « Nous devons nous appuyer sur la réserve morale de notre peuple », « nous appuyer sur ce que nous sommes…retrouver notre façon de construire le vivre ensemble », « être des acteurs et non des quémandeurs », « agir dans le particulier avec la conscience du global ». Face à l’immensité de la tâche, il rappelle la leçon d’espérance de Mère Teresa : « Toutes ces petites gouttes feront un océan ».
Photo : DR
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2 réponses à “Nantes : l’ambition du bien commun au colloque « Catholiques en action »”
@Guillaume_Machy le forfait communal qui paie l’école privée est du bien commun ?
[…] L’article de Breizh Info ici […]