12/11/2015 – 05H00 Carhaix (Breizh-info.com) – Le programme économique de Marc Le Fur (LR) est connu en partie. On peut lui reprocher de baigner dans les généralistés et de n’avancer aucune proposition forte. Ainsi, M. Le Fur propose de créer des zones franches en Bretagne Occidentale : « il faut convaincre l’Etat de créer des zones affranchies de cotisations sociales, par exemple, pour atténuer les contraintes de ceux qui se bougent et qui veulent créer de l’emploi » (Le Télégramme, 16 octobre 2015).
Pour un libéral, avancer ce genre d’idée est parfaitement logique. Car le libéral déteste les impôts, les cotisations sociales et d’une manière générale tout ce qui alourdit le bilan des entreprises.
Encore faut-il, dans le cadre d’une campagne électorale, faire preuve de suffisamment de précision pour emporter la conviction et le soutien des élus et des populations. Ce que ne sait pas faire Marc Le Fur ; il reste dans le vague. En effet, en Bretagne Occidentale, plutôt que de vouloir « créer des zones », franches qui ne verront jamais le jour, il serait préférable de retenir un seul lieu et de se battre en faveur de ce projet.
C’est ce qu’avait fait Yves Rocher, dans les années 2000, avec un projet de création d’une zone franche à Carhaix. Dans cette zone défiscalisée, s’il comptait favoriser l’implantation d’entreprises, il prévoyait de se servir le premier en installant une unité Petit Bateau spécialisée dans la vente par correspondance. Ce projet ne fut jamais indiqué d’ailleurs.
L’affaire donna lieu à une campagne intense ( pages publicitaires dans les journaux, motions votées par les conseils municipaux, nombreuses interventions auprès des « grands » élus). Finalement, l’opération échoua faute de soutien de Josselin de Rohan (RPR), président du conseil régional de Bretagne, et de Jean-Yves le Drian (PS), qui était le leader de l’opposition.
Il est vrai que tous les deux avaient de solides raisons de se méfier du bonhomme Rocher que tous les politiques considéraient comme peu fiable. De Rohan et Le Drian se contentaient de donner leur accord sur l’objectif…sans lever le petit doigt.
La création d’une zone franche ne peut se faire qu’avec l’autorisation de la Commission européenne (Bruxelles). Autant dire que pour obtenir le feu vert à ce niveau, le soutien du gouvernement français est indispensable. Et sans un exécutif régional motivé, ni Matignon ni Bercy ne bougeront.
Ne disposant pas des relais nécessaires, le projet d’Yves Rocher tomba à l’eau. D’autant plus que l’un des commissaires européens sur lequel il comptait – le Breton Yves Thibault de Silguy – venait d’être destitué.
Bernard Morvan
Photo : DR
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2 réponses à “Les « zones franches » de Marc Le Fur : un refrain connu à Carhaix”
Très bonne la salade Mr Marc Le Fur, un régal.
Zone franche avec quelle stabilité ? 5 ans par mandat élyséen.