08/11/2015 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Située à l’est du centre-ville, entre le faubourg Saint-Clément et Dalby, la caserne Mellinet a été désertée par les militaires depuis 2010. Elle devrait être transformée en nouveau quartier – plus de 1700 logements sont prévus et leur construction devrait commencer en 2016-2017. D’ici là, le site est muré et gardienné. Un groupe nantais d’adeptes de l’urbex – l’urban exploration, c’est à dire la visite de friches en tous genres – a pu la visiter pendant les Journées du Patrimoine.
Avant la caserne, il y avait déjà un domaine, appelé l’Eperonnière, alors situé quasiment à l’extérieur de la ville. Sa chapelle, Saint-Jean de Lesperonnière, existait déjà au XVe siècle ; c’est la famille Chauvin de Léperonnière qui en disposait. En 1594, le château appartenait au duc de Mercoeur, vaillant ligueur et gouverneur de Bretagne. Sous la Terreur, comme la Marière et le Plessis-Tison – actuellement le lycée Blanche de Castille – elle accueille une prison où en 1794 « elle renferme quatre cent femmes ou enfants de la campagne, dans un état de maladie plus ou moins grave ». Après le 27 juillet 1794, elle est transformée en hospice et nommée « l’Hôpital des Réfugiés ». La municipalité de Nantes nourrit 234 ex-prisonnières malades. Après la Révolution, l’Eperonnière accueille un couvent, celui des Dames du Sacré-Coeur. Elles rénovent en 1833 une petite chapelle qui existait avant la révolution. La loi de 1905 chasse les sœurs au profit des militaires, et ainsi débute l’histoire de la caserne.
Même si une grande partie des constructions du couvent sont détruites, la chapelle existe encore de nos jours – de 1910 à 1940 la chapelle a été utilisée comme atelier par le 51 ème et le 356 ème régiments d’artillerie, puis elle a été rendue au culte et rénovée dans les années 1990. Un gymnase, qui ressemble beaucoup à une église, lui a été accolé sur le flanc nord. Le projet prévoit aussi la conservation de 19 des 80 bâtiments qui parsément les 14 hectares du site – dont le village des cavaliers au sud (côté rue de la Mitrie) et la plupart des bâtiments historiques. Des équipements publics et des logements y seront installés.
Aujourd’hui, pour le protéger du vandalisme et des vols, le site de la caserne acquis par la mairie de Nantes est très surveillé. Des vigiles se relaient jour et nuit, tandis que le système d’alarme mis en place par l’armée – avec alarmes silencieuses, caméras et détecteurs de présence sur tout le pourtour du site – a été conservé et fonctionne. Du reste, celui qui entrerait ne trouverait pas grand chose d’intéressant : tous les bâtiments sont murés, à l’exception de quelques uns qui sont ouverts lors des visites officielles du site organisées de temps à autre. Les leçons du passé – alors que le vandalisme et les squats ont défiguré les anciens abattoirs, la Glacière et de nombreuses autres friches ou ex-friches – ont été retenues.
Photos : E.N.L / Urbex Mood
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