06/11/2015 – 05H00 Ploërmel (Breizh-info.com) – L’avenir ministériel de Jean-Yves Le Drian demeure incertain. Remettra-t-il sa démission de ministre de la Défense au lendemain de sa réélection comme président du conseil régional de Bretagne qui aura lieu le vendredi 18 décembre ?
D’abord, M. Le Drian avait laissé planer le doute. Lors de sa déclaration comme « candidat tête de liste » (16 octobre), il avait confié à François Hollande le soin de trancher la question : « il reviendra au Président de la République de prendre le moment venu, les décisions qui conviennent ». Sous entendu, à lui de décider si, après mon élection, je reste ou pas ministre.
« Le scénario, cependant, se révèle fortement urticant. Parce que la « charte de déontologie» gouvernementale, adoptée en 2012 après l’élection de François Hollande, exclut le cumul d’une fonction gouvernementale avec « toute autre activité ». Et parce qu’une forme de jurisprudence a été établie à l’occasion des députés du gouvernement de François Rebsamen et de Carole Delga : le ministre du Travail, hollandais canal historique comme M. Le Drian, avait dû quitter son poste pour récupérer son fauteuil de maire de Dijon, en août, et la secrétaire d’Etat au commerce et à l’artisanat avait fait la même chose en juin pour mener sa campagne en Languedoc-Roussilon-Midi-Pyrénées.» (Le Monde, 17 octobre 2015).
Les conseillers du ministre le verraient bien conserver les deux casquettes, « Jean-Yves le Drian avance étape par étape » confie l’un d’entre eux. « Dans deux mois, on ne sait pas ce que seront le contexte géopolitique et l’état de la France » poursuit-il, ajoutent que Le Drian « aime les Bretons et aime l’armée» (Le Monde, 15 octobre 2015).
Il semble qu’en haut lieu, on ait tranché : « mais vous connaissez la règle ! On ne peut pas être président de région, maire d’une grande ville et être membre du gouvernement » a forcément rappelé le Premier ministre (RMC, 15 octobre). Même son de cloche avec François Hollande : « s’il est élu, il connait parfaitement la règle, la règle je l’ai posé, c’est celle du non-cumul » (RTL, 19 octobre).
Message enregistré cinq sur cinq par Le Drian qui, dès le lendemain de son annonce, précisait que, s’il est réelu président de la Région, il appliquera la règle de non-cumul entre la présidence d’un exécutif et une responsabilité ministérielle.
C’est dans ce cadre qu’intervient une petite opération menée par Paul Anselin, ancien maire de Ploërmel, ancien conseiller général, ancien conseiller régional, ancien conseiller ministériel. Un homme qui n’a jmais vu d’inconvénient au cumul que ce soit pour lui ou ses patrons (Alain Madelin, Raymond Marcellin …). Le cumul , c’est davantage de pouvoir et, éventuellement, d’avantage d’efficacité. C’est aussi un bon moyen pour écraser les petits élus de secteur.
Dans une déclaration publiée dans «Les informations de Ploërmel» (21 octobre 2015), Paul Anselin, homme de droite, apporte son soutien à Jean-Yves Le Drian, homme de gauche. Puisque « les situations exceptionnelles requièrent de rechercher l’efficacité, la France comme la Bretagne ont besoin de Jean-Yves Le Drian sur ces deux fronts de combat ». Ce qui signifie que Le Drian ministre et Le Drian président feront bon ménage. Car « il y a au moins trois ou quatre formules de délégation qui permettent d’être efficace tout en gardant les manettes » (sic). Dans ces conditions, il serait beaucoup plus simple d’élire directement les « délégués » , puisque, au final, ce ont eux qui font le travail !
Cette déclaration a beaucoup fait jaser à droite. Si Marc Le Fur ne savait pas que Paul Anselin était un personnage imprévisible, maintenant il est au courant. La composition de sa liste dans le Morbihan a apporté une nouvelle humiliation à M. Anselin, après deux défaites aux élections municipales à Ploërmel : en effet, en troisième position, on y trouve Patrick Le Diffon (LR-), actuel maire de Ploërmel, ancien premier adjoint de …Paul Anselin. Quel que soit le résultat obtenu par Marc Le Fur, M. Le Diffon deviendra conseiller régional. Ce que Paul Anselin a évidemment du mal à supporter. Or la vengeance est un plat qui se mange froid.
Mais tout cela n’explique pas tout. En effet, Jean-yves Le Drian et Paul Anselin entretiennent depuis longtemps des liens amicaux. Officiellement, ce sont des opposants politiques, mais dans la pratique, ils ont toujours su se rendre service.
Comme Le Drian a la réputation d’être un type « réglo», une fois élu, il s’empressera de renvoyer l’ascenseur à son copain Anselin. Des missions ou bien la présidence d’un machin dépendant de la Région feront l’affaire.
Bernard Morvan
Photo : DR
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2 réponses à “Ploërmel. Paul Anselin soutient Jean-Yves Le Drian : une solidarité très « fraternelle »”
Bonjour. L’article n’est pas consultable. Firefox indique votre serveur ne redirige pas correctement vers celui-ci.
Est-on obligé d’accorder un moindre crédit à ce vieux con sous prétexte que quelques kilos de granit ont été sculptés sous les traites de saint Jean-Paul II ? La réponse est clairement non. Ceux qui ont dépassé 60 ans ne doivent pas être pris en compte car la sénilité est déjà à l’œuvre dans leur caractère infecte et gerbant !