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Landrévarzec (29). Guyader, membre de « produit en Bretagne » et sa verrine aux onze origines

29/10/2015 – 09H00 Landrévarzec (Breizh-info.com) – Le label « Produit en Bretagne » ne rime pas forcément avec qualité et localisme. C’est le cas de la société Guyader Gastronomie. Fondée en 1930, à Landrévarzec, Guyader Gastronomie, spécialisée dans les produits de la mer, compte désormais 450 salariés répartis sur six sites de production.
Sur son site, le président de l’entreprise, Michel Guyader, explique : « De notre pays, entre terre et mer, nous avons puisé les traditions, les produits frais, les poissons, les viandes. Ouvert sur le monde et les tendances nous avons enrichi nos recettes et nos gammes de saveurs nouvelles. C’est avec le caractère et l’opiniâtreté caractérisant nos origines celtiques que nous entendons développer, tout en respectant notre environnement, le plaisir de bien manger basé sur des plats savoureux. »

Est-ce vraiment le cas dans l’assiette pour ce que nous avons pu en goûter? En effet, à l’approche des fêtes de Noël et de la nouvelle année, Guyader sort une collection « Noël 2015 ». Nous l’avons  testée.
Première grosse surprise sur le saumon fumé. La présentation indique « qu’ils sont travaillés frais de la pêche à l’assiette ». Or une simple lecture sur l’emballage permet de voir qu’il  s’agit de saumon d’élevage d’Ecosse en l’occurrence. Il est donc importé ensuite dans les usines bretonnes, ce qui n’est tout de même pas la même chose que le fruit d’une pêche en mer. L’entreprise a toutefois une certaine éthique : « Les saumons proviennent de fermes aquacoles certifiées GLOBAL GAP. Ce référentiel garantit la mise en œuvre de bonnes pratiques tout au long de la chaîne de production (reproduction, élevage, alimentation, pêche, abattage et transformation) : respect du bien-être animal (croissance de 12 à 15 mois minimum/ 9 à 12 mois dans des fermes standard); sécurité alimentaire (interdiction des farines animales, des hormones de croissance et des antibiotiques); limitation de l’impact environnemental, traçabilité.» Au niveau  goût, il n’a rien d’exceptionnel , ni de mauvais non plus. Son prix est de 13,50€ pour 210 grammes (6 tranches).

Cerise sur le gâteau de cette dégustation, les fameuses « verrines » aux Saint-Jacques, carottes et pommes fondantes. « Dans ces petites verrines s’exprime toute la créativité de Guyader » indique le site de l’Entreprise ou encore « On se délecte de chaque cuillère » . Avant même la dégustation, le mythe du « produit en Bretagne » et du localisme s’effondre. L’étiquette des verrines – outre les multiples ingrédients  mis dans une simple verrine de 40 grammes – indique en effet, onze origines de provenance… « Pérou, Mexique, Russie, Grande-Bretagne, Ile de Man, Ecosse, France, Iles Feroe, Argentine, USA, Uruguay » . Un produit dont les ingrédients ont donc réalisé le tour du monde avant de venir s’échouer dans l’usine de Landrevarzéc. On comprend mieux la volonté « d’ouverture sur le monde » affichée par l’entreprise par ailleurs adhérente du réseau « Produit en Bretagne » comme indiqué en début d’article.
Ce label affiché sur de nombreuses entreprises bretonnes, n’est en effet aucunement gage d’origine locale des produits consommés. Pour être membre, il faut notamment « avoir son siège ou un centre de décision en Bretagne, ainsi qu’une unité de production (pour les entreprises qui fabriquent des produits) » , ce qui permet tout et son contraire. Ce n’est donc  un gage de localisme, qu’ au niveau de l’emploi.

Pour revenir aux verrines, la liste des ingrédients nous avait déjà en partie découragés. Outre les origines, une verrine saint jacques carottes et pommes fondantes est faite pour 53,5% de ces 3 produits, le reste étant composé d’huile de colza, d’eau, de crème liquide, de lait, de protéines de lait, d’oeuf, de farine de blé, dextrose, sel , persil, arômes caramel, purée de citron, sucre inverti, tapioca, gomme xanthiane, E472b,  zeste d’orange, ail, cannelle ….
Tous ces ingrédients mis ensemble pour un résultat proche du néant gustatif. De simples carottes mixées avec deux noix de st jacques, des pommes, un peu de crème fraiche et un zeste de citron mettraient K.O ce produit, à fuir.

Même verdict  – les origines n’étant pas, cette fois-ci, indiquées – pour les mini cakes et mini bouchées. Pas de goût, une consistance totalement industrielle, artificielle.

Cette malheureuse expérience, à propos de produits alimentaires transformés de la société Guyader, en concerne de nombreux autres. Ils sont souvent vendus dans la grande distribution. Ils brillent par leurs multiples ingrédients sans utilité, leurs multiples origines exotiques et par une qualité sans rapport avec leurs prix.

En conclusion, il faut bien regarder les étiquettes des produits , même lorsqu’ils mettent en avant l’aspect « local », à la mode actuellement. Mieux, on peut mettre la main à la pâte et  cuisiner ces ingrédients soi- même, en un rien de temps et avec moins d’argent dépensé.

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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3 réponses à “Landrévarzec (29). Guyader, membre de « produit en Bretagne » et sa verrine aux onze origines”

  1. Marie Martin dit :

    « Produit en Bretagne » = Institut de Locarn
    Le Drian, Troadec, Glon, et toute la clique.
    De la fumisterie pour que les industriels s’en mettent plein les poches.

  2. Enez Gwezennek dit :

    Un peu idiot de distinguer « Grande-Bretagne, Île de Man, Écosse » : l’île de Man et l’Écosse ne sont certes pas l’Angleterre mais sont bel et bien des parties de la Grande-Bretagne. De plus, pour des produits de la mer, les pêcheurs bretons vont plus loin que la mer d’Iroise tout en étant des entreprises bretonnes : que la Grande-Bretagne, les Îles Féroé, le golfe du Mexique (USA et Mexique) ou l’atlantique sud (Argentine, Uruguay) apparaissent sur l’étiquette n’a rien de scandaleux.

  3. sual dit :

    Avec 20 ans de retard, breizh-info pense lever un lièvre sur les arnaques de l’industrie agroalimentaire française et des labels. Et bé !
    Seul bémol : si tout le monde se met au fourneau et cuisine du produit local, vous pensez que les dernières ressources halieutiques bretonnes tiendront longtemps ? Si on y rajoute le braconnage des jeunes bretons, dans 50 ans, la coquille st jacques, le pousse pied, l’ormeau, le saumon et bien d’autres, rentreront dans la légende, un truc dont on a déjà entendu parlé mais qu’on a jamais vu, un peu comme les promesses d’Hollande, ou un indépendantiste bretonnant/gallesant.

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