Devant une salle bondée, qui leur était largement acquise, trois intervenants ont pris la parole. : Nima Kibuanda, un congolais qui s’est présenté comme « slameur et poète, petit délinquant et ex sans papier », toutefois détenteur d’une carte de séjour de 10 ans précisa-t-il, Hélène Bertheleu sociologue spécialiste de l’immigration et des relations interethniques à l’université de Tours et Cyrille Prévaud directeur adjoint de « Tissé Métisse » association qui promeut « le vivre ensemble, l’engagement citoyen et la lutte contre les discriminations ». Le débat était animé par Antony Torzec, rédacteur en chef de la radio chrétienne de Nantes « Fidélité » et correspondant de radio Vatican, qui ne cacha pas sa communion de pensée avec les orateurs.
Pour Hélène Bertheleu, première intervenante : « la France est comme les USA un pays d’immigration structurelle depuis plus d’un siècle ». Les immigrés seraient pour elle : « 4 fois moins nombreux que dans les années 1950/60 ». Elle reconnait quand même « une reprise du phénomène depuis 20 ans ». Mais selon cette spécialiste « 40 à 50 % des immigrés repartent » et La France serait « loin derrière l’Allemagne, la Grande Bretagne ou l’Espagne » en cette matière. Elle affirme, sans citer ses sources, que les arrivants sont de plus en plus diplômés, 63% étant titulaires du bac ou plus . C’est donc là une chance économique pour la France qui n’a pas eu à payer leur formation. Malheureusement ceux-ci ont du mal à faire valoir leurs diplômes. Les femmes étant plus nombreuses que les hommes se retrouvent nombreuses dans les métiers des aides à la personne et dans les hopitaux.
Pour la sociologue : « les clandestins, c’est pas un sujet pour les chercheurs » ( sic ) ajoutant : « c’est un fantasme que les frontières sont des passoires ! ». Elle reconnait que les crises économiques ne sont pas favorables à l’immigration, alors que celle-ci est « un miroir révélant les manquement à l’égalité et à la tolérance de la société ». La France s’est construite avec l’immigration qui est « son moteur culturel et économique ». Dire que celle-ci peut créer des difficultés, alors qu’elle n’est qu’une richesse, n’est qu’un fantasme de « soi-disants bons français pas irréprochables ». Concernant l’intégration, elle refuse de cautionner ce mot : « en socio on n’aime pas », et s’insurge du mensonge répandu : « les immigrés ne veulent pas s’intégrer ».
Nima Kibuanda, dans son intervention, s’est dit « plus français que qui que ce soit avec ma carte de séjour » pour aussitôt se contredire : « je suis un humain et je laisse la France aux français s’ils le veulent ». Mais le poète qui reconnait « kiffer Barbara et Baudelaire » avoue aussi : « je suis retourné au Congo, au bout de 3 semaines j’en pouvais plus, c’est la misère là bas ! ». Ce qui ne l’empêche pas de d’affirmer plus tard : « la misère ne migre jamais ». Nima qui « crache ses pensées », voyage beaucoup, en Italie, à Athènes, mais comme la terre y tremble, alors « Saint Herblain c’est mieux ». Il ajoute menaçant : « que vous le voudrez ( !) ou pas on va faire le monde de demain, sinon français, restez chez vous ! Il y aura encore plus de noirs’ de voiles et de pédés !». S’emportant, il lâche : « vous les français… » à la grande gêne de l’animateur qui lui coupe la parole.
Pour Cyril Prévaud , Tissé Métisse « diffuse la parole de ceux qui ne l’ont jamais », est là pour promouvoir « les 100 immigrés qui font bouger Nantes et les 50 femmes qui font bouger les quartiers ». Il va disserter sur « les mains tendues », le vivre ensemble quelles que soient les origines, « le parcours collectif que la société doit faire », ajoutant « tout le monde apporte sa contribution de personne humaine dans le partage, il n’y a pas d’apport spécifique lié à l’immigration, c’est un bénéfice global » et conclut une intervention qui s’apparentait à un prêche : « on a reçu Rokhaya Dialo, elle est noire et belle, elle est française, ça se discute pas ».
Le dialogue, qui suivit avec la salle, fut riche d’enseignements. Si l’unanimité semblait se faire pour reconnaitre que l’immigration est un phénomène bénéfique, » une chance pour la France » comme le titre du livre du ministre démocrate chrétien Bernard Stasi … un intervenant reconnait toutefois que les grands patrons veulent des immigrés pour faire baisser les salaires. Un autre pose la question : « l’immigration de masse n’est-elle pas de l’esclavage moderne ? ». Un autre ose même : « pourquoi les agents de sécurité sont-ils tous immigrés ? C’est une question de gène ? ». La question n’a pas eu de réponse, les intervenants pourtant diserts semblaient gênés.
A une question du public sur les actuelles migrations de « réfugiés » vers l’Europe, Hélène Bertheleu répond : « Ne dramatisons pas, il y a 97% de sédentaires dans le monde. » et ajoute : « c’est un phénomène qui accompagne le capitalisme ». Le dialogue avec le public se fait de plus en plus intéressant, les questions plus précises : « s’intégrer n’est ce pas oublier d’où on vient ? », ou « qu’est ce vraiment qu’être français ? » les réflexions aussi : « il est impossible de se défaire de ce qu’on est profondément ». Les réponses des intervenants du style : « l’idée de ‘français’ est conservatrice et dangereuse » ou « nous venons tous d’ailleurs » ou « le français n’existe pas » selon Cyril Prévaud, ou « l’identité est une idée étroite et étriquée » ne satisfont pas tous les auditeurs. L’un demande : « et ethnique, c’est un gros mot ? », un autre va même s’enhardir : « si on fait rentrer 60 millions d’africains, c’est encore la France ?». Mouvements divers dans la salle, il n’aura pas de réponse. Le maire de Saint Herblain Bertrand Affilé se lève pour clôre les débats et déclare en conclusion : « nous sommes tous des descendants de celtes, romains, sarrasins, wisigoths…, tous sont mélangés. (…) Il y a deux conceptions de la nation, l’allemande qui est construite sur une unité ethnique culturelle et religieuse, nous connaissons tous ‘les exactions’ auxquelles cela a mené et la conception française où la nation est un ensemble de personnes partageant des valeurs et un destin commun ».
Cette soirée n’est-elle pas surréaliste quand on rapproche ces discours des politiques, des élites et medias de ce que vivent quotidiennement les habitants de l’agglomération nantaise et les graves faits qui viennent de l’ensanglanter?
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
9 réponses à “Conférence à Saint-Herblain. L’ immigration, chance pour la France ? En présence du maire.”
Une salle bondée de collaborateurs.
Soirée surréaliste, Utopiales for ever, surtout ne jamais atterrir.
Sortir de la France..pour un Breton ce sera s’en sortir !
Deomp war an hentoù ar frankiz…..
votez FN est la seule solution
et tous les autres sont contre la France
Tous les autres ? qui ?
Avant de voter, soyez plus intelligent que les autres, assistez à des réunions, des débats, avec la crème des candidats qui sortent tout droit de tiroirs de l’armoire de chez mémé mariniste.
Vous connaissez les candidats qui seront aux Régionales ?
Non, vous voterez pour des fantômes alors !
Vous êtes rentrés dans « l’espérance » comme beaucoup malheureusement …
CONTRE les langues régionales,
c’est sur que écrire et parler breton est un atout sur un CV
Je défend la région Bretagne, son identité culturelle, son patrimoine, son folklore, ses traditions, sa gastronomie, ses coiffes, … bref ce que j’appelle mes racines !
Il est préférable d’écrire et de parler en Breton que d’écrire et parler en arabe.
C’est ça aussi le néo-Fn : préfère les autres que les leurs.
Votez pour les marinistes : vous n’allez pas être déçu très rapidement du résultat.
Voter c’est bien, se renseigner avant c’est mieux !
Rapprochez-vous de Pennelle, réunion, débat, … excusez-moi, tout cela n’existe pas au néo-FN, c’est une secte qui adore leur déesse.
Défendre la région Bretagne, c’est défendre ses racines, son identité culturelle, sa gastronomie, ses coiffes, son folklore, ses paysages, …
Je préfère écrire et parler en Breton qu’en arabe.
Vous comme votre parti, n’êtes que des Jacobins, mondialistes, qui préférez les allochtones que les vôtres.
Arrêtez de pleurnichez sur l’immigration, vous ne faîtes que l’accroître en voulant éliminer les régions.
Un CV en arabe sur Brest, Quimper, Rennes … il est vrai, c’est monnaie courante surtout pour avoir des postes dans les associations !