19/10/2015 – 07H30 Paris (Breizh-info.com) – Le dernier numéro de la revue Éléments, qui sort ce mercredi, va faire du bruit. L’une des plus anciennes revues d’idées françaises – elle existe depuis 42 ans – inaugure en effet une nouvelle formule tout quadri, avec une pagination renforcée et une large diffusion en kiosque. Avec en couverture Michel Onfray, celui à qui Manuel Valls avait reproché en pleine Assemblée nationale de préférer Alain de Benoist à BHL…
Inutile de dire que l’interview, par Alain de Benoist, de l’animateur de l’Université populaire de Caen, ne pouvait pas passer inaperçu. L’artillerie des médias du système a déjà lancé quelques salves. D’Hélène Jouan sur France inter (16/10/2015) – Éléments, « une revue racialiste » (sic) – à Kevin Poireault qui y consacre une chronique dans Les Inrocks, en passant par Yvan Najiels sur Médiapart – Onfray,« l’idole pourrie d’une partie non négligeable de la gauche franchit le Rubicon qui le séparait de la pure et simple extrême-droite » – tout le petit monde médiatique y va de son couplet sur la rencontre entre les deux philosophes.
Sur le mode inquisitorial – tendance « humaniste » pure et dure – on appréciera à sa juste valeur le papier que l’ineffable Bruno Roger-Petit (BRP) commet dans Challenges. Sous le titre évocateur « Onfray en Rouge Brun décomplexé, c’est maintenant ? », BRP décrit Onfray en « mannequin complaisant de l’extrême droite décomplexée, la chemise noire (!) anti-BHL, le col ouvert, les mains dans les poches du jean, le regard rebelle tourné vers un horizon incertain ». Pas moins. Dans le style « je vous l’avais bien dit, Onfray a tourné facho. Infréquentable etc. etc.», la suite est du même tonneau. BRP a relu ses fiches – qui manifestement datent – mais n’a pas dû lire Éléments depuis bien longtemps. Trop fatigant, sans doute.
« L’avantage, avec Bruno Roger-Petit, c’est qu’il ne nous déçoit jamais : il est tellement prévisible qu’on peut réciter d’avance ce qu’il va écrire. Dans le rôle de chantre de la bien-pensance, il est irremplaçable», remarque un de ses fidèles lecteurs. Gageons que Renaud Dély, Laurent Joffrin, Edwy Plenel et quelques autres ne devraient pas tarder à tremper leur plume dans du vinaigre. D’ailleurs Onfray s’y attend et trouve ça bien normal : « Que la gauche institutionnelle, de Hollande à Mélenchon, de Libération à Mediapart, ne m’aime pas et me calomnie est plutôt une bonne nouvelle. Le contraire m’inquiéterait. »
Comme on peut lire aussi, dans le même numéro d’Éléments, un passionnant entretien avec Patrick Buisson, l’ex-conseiller – mode sulfureux – de Nicolas Sarkozy, les théoriciens du complot « rouge-brun » ont des munitions pour clouer Onfray au pilori. Il y a des voisinages qui ne pardonnent pas, des rapprochements qui sentent le souffre et des rencontres maléfiques.
Dans La nouvelle inquisition (Labyrinthe 1994), Charles Champetier, ancien rédacteur en chef d’Éléments, remarquait déjà : « Les grandes mutations idéologiques sont toujours fatales aux dinosaures de l’esprit : les ultimes crispations de leur vindicte sont aussi les dernières convulsions de leur agonie ». Vingt ans après, le pronostic semble toujours d’actualité. A une exception près, toutefois : la taille des dinosaures d’aujourd’hui a singulièrement régressé.
P.L.
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Une réponse à “Michel Onfray dans la revue Éléments : les bien-pensants n’apprécient pas du tout”
@Revue_elements Le pire, chez les bien-pensants, c’est qu’à présent, ils ne pensent plus du tout… Juste le camp du BIEN…