18/10/2015 – 07H00 Rennes (Breizh-info.com) – D’après Didier Gourin (Ouest-France, Bretagne, 3-4/10/15) , il pourrait y avoir douze listes à prendre le départ aux élections régionales de décembre. Comme l’argent se trouve depuis toujours au cœur de la politique, on s’étonne de la participation de petites listes ne possédant ni adhérents, ni militants, ni cadres. Et, surtout, sans financement clairement établi. Petites listes dont les promoteurs savent qu’elles ne franchiront pas le seuil des 5% des suffrages exprimés – par conséquent pas de remboursement par l’Etat de la campagne officielle (coût du papier, impression des bulletins de vote, affiches, circulaires et frais d’affichage).
Deux exemples se rapportant aux élections européennes de mai 2014. Dans la région « Ouest », « Debout la République » obtient 3,62% des voix et l’ « Union populaire républicaine » 0,36%. Autant dire qu’à l’occasion de cette consultation électorale, ces deux formations ont ramassé un bouillon financier. Curieusement, ils repartent au charbon en décembre, avec le risque évident de ramasser un nouveau bouillon. Dans les partants recensés par Ouest-France, on trouve d’autres curiosités. Ainsi la liste « Notre chance l’indépendance » (sic) avec le Parti breton, et celle du « Rassemblement citoyen de Bretagne », avec d’anciens militants du Parti de gauche. Tous les deux assurés de se trouver en dessous de la fameuse barre des 5%. Et pourtant cette dure réalité n’a pas l’ai d’effrayer leurs responsables. Comme si l’argent n’était pas un problème…
Notons également que les européennes et les régionales ne répondent pas aux mêmes difficultés pour les « petits ». Dans le premier cas, il suffisait de trouver 18 candidats dans l’ »Ouest ». Dans le second, 91 sont nécessaires (17 pour les Côtes d’Armor, 25 pour le Finistère,28 pour l’Ille-et-Vilaine et 21 pour le Morbihan) en Bretagne (4) ; tous domiciliés dans la région.
Les « initiés » savent que, dans ce genre d’affaires, il y a en réalité deux sortes de listes. D’abord les « vraies » qui correspondent à une famille politique, avec une clientèle électorale, et qui défendent une part du marché. Ensuite celles montées pour l’occasion, constituées de bric et de broc, et qui sont envoyées en « mission » ; pour le commanditaire, il s’agit de contrer une liste dont on redoute la progression. Affaiblir cette dernière apparait nécessaire à un parti de gouvernement. Des opérations de grande envergure furent organisées dans le passé. Ainsi pour les régionales de 1992, Mitterrand inventa Génération écologie pour endiguer les Verts. Il n’est pas exclu qu’aux élections régionales de décembre, nous assistions à l’apparition de listes qui n’auront pour seul objectif que de grignoter 1% au Front national ou au Front de gauche. Avec 1% en plus ou en moins, on franchit – ou pas – la barre des 5% (possibilité de fusion) et celle des 10% (qualification pour le second tour). Nihil novi sub sole.
Bernard Morvan
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5 réponses à “Régionales. Petites listes : d’où vient l’argent ?”
Dans les partants recensés par Ouest-France, on trouve d’autres curiosités. Ainsi la liste « Notre chance l’indépendance » (sic) avec le Parti breton .
c’est breizh info qui utilise le mot curiosité ou ouest torchon !
12 listes aux régionales = 12 curiosités.
Pour l’instant il y a pas mal de cumulards, miam miam.
Pourquoi ce « sic » au juste ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sic
Etrange remarque pour notre liste, notre collecte de fonds est publique (55% du budget collecté) http://t.co/Gx4jGYGAHk