17/10/2015 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – En province, c’est rarissime. Les douaniers de Loire-Atlantique ont saisi dans la nuit du 13 au 14 octobre 1,9 T de cannabis au péage d’Ancenis et interpellé une personne, qui a été placée en gare à vue. La résine de cannabis interceptée servait à alimenter les réseaux de deal de toute la région, selon une source proche de l’enquête. Du beau travail.
Vers une heure du matin le 14 octobre, les douaniers ont contrôlé deux véhicules immatriculés en région parisienne, et ont interpellé l’occupant de la seconde voiture. Puis ils ont cherché un véhicule pouvant convoyer de la drogue et sont tombés sur un fourgon sans occupant, mais qui contenait 1,9 T de résine de cannabis. La personne interpellée, déjà connue de la justice, a été placée en garde à vue pour une durée de 96 heures. L’affaire a été transférée à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes, qui suit de nombreuses affaires de drogue en Bretagne et dans les régions limitrophes.
Il y arrive qu’il y ait de grosses saisies en province – comme ces 5,6 T de cannabis découvertes fin juillet dans une villa de Vitrolles près de Marseille, mais elles sont très rares en Bretagne. L’administration des Douanes explique : « il y a eu des grosses saisies il y a quelques années, mais désormais les trafiquants préfèrent fractionner les envois, en expédiant de 100 à 600 kilos en général ». Par peur des saisies ? « Non, pour de banales raisons pécuniaires : se faire intercepter 300 kilos fait moins mal en terme de pertes d’exploitation que perdre une ou plusieurs tonnes ». Les douaniers ne sont pas dupes : « nous n’interceptons pas tout, loin de là ».
Les saisies importantes se font essentiellement en région parisienne, en Provence, mais aussi dans les alentours de Perpignan et de Bayonne par où remontent les go-fast chargés de résine de cannabis en provenance du Maroc. « A Perpignan, on saisit 300 kilos de cannabis toutes les trois semaines », précise l’administration des Douanes. Hors du cannabis, les autres drogues ont des flux distincts. Par exemple les nouveaux produits de synthèse (NPS), « qui viennent essentiellement par la Poste, depuis la Chine », ou l’ectasy, « surtout en provenance des Pays-Bas et de la Belgique ». Autre drogue, autre porte d’entrée : la cocaïne : « on en trouve beaucoup au Havre : les trafiquants ouvrent les conteneurs, déposent un sac à dos avec quelques dizaines de kilos de coke, referment et mettent un scellé identique à celui d’origine. Puis ils comptent sur des complicités pour récupérer la drogue sur le trajet ou à l’arrivée. » Cette méthode se nomme le rip-off et le propriétaire du conteneur n’est au courant de rien. Si le Havre, proche de la région parisienne, est très touché, « à Saint-Nazaire, il y a eu quelques cas, mais c’est très très marginal ».
De source proche de l’enquête, la saisie d’Ancenis pourrait permettre de remonter sur un trafiquant d’envergure régionale, voire nationale. « Pour faire venir 2 tonnes sur Nantes, il faut avoir une très grosse structure derrière. Là, c’est du gros ou du demi-gros, et il y a ensuite un réseau de revendeurs ». En effet, à de rares exceptions près, les gros réseaux locaux, comme celui qui est tombé récemment à Vannes dans le quartier de Kercado, ou celui démantelé en juin dans le quartier nantais de Malakoff, ne font pas venir la drogue eux-mêmes mais s’adressent à des grossistes. A ce jour, l’enquête continue. La personne interpellée risque une lourde peine de prison ferme.
Photos : Douane française
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Une réponse à “Ancenis. Saisie record de cannabis par les douaniers”
Quand on voit la plaque de voiture tout est dit!