14/10/2015 – 06H30 Nantes (Breizh-info.com) – En Loire-Atlantique la préfecture a présenté son plan d’adaptation de la carte des EPCI (communautés de communes) à l’évolution de la législation induite par la loi NOTRE du 7 août 2015. Le seuil minimal des communautés de communes ayant été fixé à 15.000 habitants, 4 d’entre elles sont appelées à disparaître en étant absorbées par une communauté voisine, et deux autres fusionnent de leur plein gré. Les intercommunalités seront consultées jusqu’à mi-décembre et le schéma pourra être amendé en mars 2016 en tenant compte des avis formulés par celles-ci.
Les deux communautés de communes du secteur de Derval (10.758 habitants) et de la région de Nozay (14.979 habitants), en-dessous du seuil, fusionnent entre elles. La communauté de communes Sèvre, Maine et Goulaine (14.029 habitants avec Haute-Goulaine, Saint-Fiacre sur Maine, la Haye-Fouassière, Château-Thébaud), rejoint celle de la Vallée de Clisson. Le projet a été prévu de longue et la mariée s’est embellie avant la réunion… en sortant au prix fort d’un emprunt toxique. Tout au sud, la communauté de communes de Loire-Atlantique méridionale (8.727 habitants, Légé, Corcoué sur Logne, Touvois) rejoint celle de la région de Machecoul. Au cœur du département, la république de la centrale EDF – ou la communauté de communes Coeur d’Estuaire (11.774 habitants, le Temple de Bretagne, Saint-Etienne de Montluc et Cordemais) – devra partager la manne : elle rejoint la communauté de communes Loire Sillon, dont le chef-lieu est Savenay.
Deux autres aspects sont aussi abordés par le plan de la préfecture. Le premier est la fusion prévue entre les communautés de communes de Pornic et Coeur pays de Retz : les deux EPCI ont plus de 15.000 habitants mais ont décidé de se rapprocher après l’abandon du projet de transformer Coeur pays de Retz en commune nouvelle. Parallèlement, cela lèvera aussi le dernier obstacle pour la fusion d’Arthon et de Chémeré, la première étant dans la communauté de communes de Pornic et la seconde au sein de Coeur pays de Retz. Le second est un problème de discontinuité de la communauté de communes de Vallet, puisque la Boissière du Doré en est isolée par la Remaudière, qui fait partie de la communauté de Loire Divatte. De deux solutions l’une : soit la Boissière s’en va vers Loire-Divatte, et la communauté de communes perd 300.000 € de recettes fiscales annuelles, soit Vallet et la Remaudière fusionnenpour garder la Boissière et pérenniser l’avenir de l’intercommunalité.
Le Pays de Blain sauvé de justesse mais coincé
La nouvelle carte contribue à créer des mastodontes territoriaux – notamment l’union des communautés de communes de Derval et de Nozay qui s’étendra sur 25 km du nord au sud ou encore la future intercommunalité de Pornic et du cœur du Pays de Retz longue de 45 km d’ouest en est. Il y a aussi comme un air d’inachevé : la communauté de communes de la région de Blain est coincée avec ses quatre communes entre la – déjà importante – intercommunalité périurbaine d’Erdre et Gesvres, le nouveau géant dervalo-nozéen, la communauté du pays de Redon et la communauté de Savenay élargie à Cordemais. Sauvée de justesse puisqu’elle n’a qu’un peu plus de 15.500 habitants, elle n’avait du reste guère où aller puisque ses deux pôles – Blain et Bouvron – s’opposent sur son avenir.
Le maire de Blain, Jean-Michel Buf, ex-UDI à la tête d’une municipalité mêlant citoyens non inscrits et divers droite, souhaite se rapprocher de Nozay, tandis que le socialiste Marcel Verger préfère une fusion avec Savenay. Ce qui aurait le mérite de coller avec la réforme cantonale – les cantons de Blain et de Savenay ont été fusionnés, et sur cette circonscription nouvelle, Marcel Verger a été réélu à la surprise de la droite qui se voyait déjà rafler tout dans la campagne et emporter le département. Moralité : match nul, et le pays de Blain ne bouge pas. Mais avec ses 15.000 habitants, même si la population de ses communes ne cesse de progresser, il ne pourra pas aller bien loin et aura les reins de moins en moins solides pour porter les grands projets d’infrastructures. Et dans un département où les communautés de communes rurales deviennent de plus en plus grosses pour peser face à la future métropole de Nantes – Saint-Nazaire, Blain pourra-t-elle se faire entendre ? On peut en douter.
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