05/10/2015 – 04H00 Hennebont (Breizh-info.com) – Naïvement, Philippe Noguès (ex-PS), député d’Hennebont-Gourin s’attendait à ce que son départ du groupe SRC de l’Assemblée nationale provoquât une onde de choc. Il y eut une vaguelette, tout au plus. Même ses camarades frondeurs préfèrent rester bien au chaude dans la maison Solférino. Courageux mais pas téméraires …
Pendant quelques jours, le Breton têtu connut un petit succès médiatique : un portrait dans Libération (29 juillet 2015) par exemple. Mais ce ne fut pas un raz de marée. On s’intéressa à cet inconnu, puis on l’oublia. Du côté du Palais-Bourbon, son sort ne vaut guère mieux puisqu’il est tombé dans le trou noir des non-inscrits. Alors, pour montrer qu’il n’était pas mort, il a signé à la rentrée une tribune avec trois autres députés (deux écologistes et un communiste) intitulée : « pour un nouveau groupe parlementaire à gauche ». Très modestement, nos trois mousquetaires se proposent « de créer un groupe rouge, rose, vert afin d’exprimer, avec efficacité, les aspirations de la société. Il ne s’agit pas, ici , de ralliement à un quelconque groupe existant, mais d’une démarche unitaire concrète permettant la naissance d’un nouveau groupe ouvert aux élus choisissant de s’engager dans la voix d’une politique anti-austéritaire, écologiste et sociale. ». A l’Assemblée nationale, quinze députés sont nécessaires pour constituer un groupe.
Le mandat de Noguès sera achevé avant qu’il ait réussi à trouver les effectifs nécessaires !
Il est conscient que « la construction d’une alternative de gauche et écologiste n’est pas chose facile. Mais là où nous pouvons agir, dans les communes, les départements, les régions et au Parlement, il est de notre devoir de tout faire pour contribuer à reconstruire l’espoir ». Vaste programme qui risque de dépasser les forces de Noguès. Un réalisme bien placé l’aurait conduit à recenser – d’abord – les troupes qui le suivent actuellement. Combien d’élus socialistes, combien d’adhérents du PS se sont alliés à son panache après son départ ? Dans le Morbihan par exemple, terre que contrôle Jean-Yves le Drian. Or, sans militants, impossible d’agir dans les communes ou ailleurs …
Bernard Morvan
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