02/10/2015 – 06H00 Châteaugiron (Breizh-info.com) – Françoise Gatel (UDI) , maire de Châteaugiron, présidente de la communauté de communes et également sénateur, est présidente de l’association des maires d’Ille-et-Vilaine. Elle cumule donc un exécutif local avec un mandat parlementaire …Mais elle est dans son rôle lorsqu’elle part en guerre contre les baisse des dotations destinées aux collectivités territoriales : diminution de 3,7 milliards d’euros en 2015, même montant en 2016 et en 2017, soit 11,1 milliards d’euros de moins sur trois ans. Ce qui représente 6,3 milliards d’euros pour le bloc communal, d’où une perte de 2,1 milliards d’euros en 2015. La dotation globale de fonctionnement, cependant, ne représente que 28% de l’ensemble des recettes. Au total, la diminution des ressources pour les communes et intercommunalités est de 1,6% pour 2015.
La Cour des comptes épingle régulièrement les collectivités territoriales. Depuis 2000, elles ont vu leurs effectifs exploser de 41%, soit 550 000 fonctionnaires de plus. Une partie de la hausse est liée aux transferts d’agents de l’Etat vers les collectivités, mais c’est loin d’être la seule raison. Si bien que la masse salariale des communes et groupements de communes a bondi de 62% en douze ans (challenges, 3 septembre 2015).
En 2011, la droite alors aux manettes décider de geler les concours financiers de l’Etat aux collectivités locales. Pour que ce soit bien clair, elle adopte une loi de programmation des finances publiques 2011-2014 qui institutionnalise ce gel. Dès 2013, la gauche confirme l’orientation, avec des dotations écornées de 1,5 milliard. Et au printemps, Manuel Valls saute une grande marche en annonçant 50 milliards de baisse des dépenses publiques, dont 11 pour les collectivités.
Mais Françoise Gatel devrait se rassurer en notant que les collectivités locales vont bénéficier d’une hausse de 0,9% des valeurs locatives – servant de base à la taxe d’habitation et à la taxe foncière – soit environ 500 millions, alors que l’inflation est quasi nulle.
Participer au redressement des finances publiques, Françoise Gatel en accepte le principe : « l’effort qui est demandé doit être réaliste et soutenable ». D’où une charge contre l’Etat : « c’est facile d’annoncer des baisses d’impôts quand vous décidez de diminuer de 28 milliards vos dotations aux collectivités sur trois ans, tout en leur transférant les dépenses que vous ne voulez plus assumer. »
Outre le fait qu’on se demande bien où Mme Gatel est allée chercher son chiffre de 28 milliards sur trois ans, on peut en soumettre un autre à son attention : 85,55 milliards d’euros. C’est le résultat budgétaire de l’Etat en 2014, en déficit bien entendu.
On peut supposer qu’à Châteaugiron, comme dans la plupart des communes, il y a ce qu’il faut en matière de ronds-points. Même observation pour les bâtiments communaux (salles multi-fonctions, par exemple). D’une manière générale, question goudron et béton, les communes ont déjà fait le maximum… donc faire des économies sur les dépenses courant ne doit pas être surhumain.
De toute manière, la dotation globale de fonctionnement ne pèse que 19% du total des recettes des collectivités. Plus de la moitié, 60%, provient des impôts et taxes qu’elles encaissent. De plus, elles ont de l’épargne. La cagnotte globale, toutes communes confondues, s’élevait à 9,7 milliards en 2013. Selon Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, « seule une trentaine de communes sont en graves difficultés budgétaires » (Libération, 18 septembre 2015).
Il faut croire que François Hollande avait entendu les inquiétudes de Françoise Gatel puisque, dès le 14 septembre, lors d’un déplacement en Haute-Saône, il annonçait la création d’un fond d’investissement d’1 milliard d’euros pour 2016, dont 500 millions pour les communes rurales.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
2 réponses à “Châteaugiron. Françoise Gatel (UDI) condamnée à faire des économies”
C’est pourtant facile de faire des économies. Il faut déjà mutualiser le personnel d’entretien des espaces verts au niveau de la communauté de communes. Ca c’est quand même pas très compliqué, l’entretien des espaces verts c’est pas de la haute technicité. Ensuite il faut faire comme chez soi : étaler les investssements dans le temps. C’est facile de différer des travaux de voierie d’un an…, des ravalements… Les poches du contribuable sont vides. Par ailleurs je doute que les fonctionnaires de toutes ces communes sont bien occupés et présents toute la durée légale du temps de travail.
La gestion d’une commune est devenue tellement aberrante que les élus sont obligés d’investir sinon, par la suite, ils n’ont pas de subventions pour d’autres projets. Il ne faut surtout pas croire qu’ils sont libres de leurs investissements, ils suivent ce que leur préconisent les têtes de nœuds qui ont les subventions entre les mains.
Des subventions pour faire du neuf, rien pour entretenir des bâtiments qui se dégradent par exemple !
Depuis qu’il y a des communautés de communes, les embauches sont démesurées. Au lieu d’indiquer qu’ils recherchent un agent des espaces-verts, ils vont vous dire qu’il faut un technicien des espaces-verts et que ce n’est pas le même travail ! Donc embauche.
La mutualisation n’est pas faîte pour faire des économies. C’est juste continuer à inventer des postes à la noix, pour avoir des électeurs.
Certains espaces verts devraient être entretenus par des écoles d’horticulture ou même des associations qui sont biens contentes d’avoir des subventions des communes par exemple. Il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études pour enlever des mauvais herbes.