29/09/2015 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Le 25 septembre vers 22 heures, un match opposant le Pépite futsal club de Saint-Herblain et le club Nantes Doulon Bottière a viré à l’affrontement. Un nouvel épisode de la guerre que se livre des bandes rivales issues des quartiers dits sensibles de l’agglomération nantaise.
De quinze à vingt « jeunes » ont fait irruption par petits groupes dans le gymnase de la Sensive, situé au cœur du quartier de Bellevue. La bande s’est attaquée à un joueur du club de Doulon issu du quartier de Malakoff, situé à l’est du centre-ville nantais. Bien que blessé à l’arcade sourcilière, celui-ci n’a pas souhaité porter plainte.
De source proche de l’enquête, la police a été avisée vers 22 h 16. Un groupe – des « jeunes » de Bellevue selon la plupart des témoins – s’est introduit dans la salle à la recherche de deux joueurs du club doulonnais issus du quartier de Malakoff. L’un d’eux s’est caché, l’autre a été blessé. Selon l’un des témoins de la scène « tout s’est passé très vite. Les agresseurs sont entrés dans le gymnase, ils ont suivi un joueur au niveau de l’un des vestiaires et l’ont attaqué. Nous, on s’est interposé, et le joueur blessé a réussi à se cacher dans les toilettes. »
Les jeunes agresseurs ont alors tenté de forcer – en vain – la porte des WC avant de finalement repartir au bout d’un quart d’heure. Selon ce témoin, la police ne serait intervenue qu’« une bonne demi-heure après le début de l’agression ». Ce qu’un autre confirme : « la police a été prévenue immédiatement, mais est intervenue 35 minutes après les faits. Curieux, non ? ». Un autre encore précise cependant que les « policiers sont venus en force, avec plusieurs véhicules. Rassembler des forces, ça prend du temps ». C’est effectivement ce qui s’est passé – le premier véhicule de police a été alerté 3 minutes après l’appel police secours à 22 h 16, mais il ne pouvait pas intervenir tant que les 12 véhicules prévus pour le dispositif – une vingtaine d’agresseurs étaient en effet signalés – ne s’étaient pas rassemblés. Ce qui a pris 27 minutes exactement.
Au passage, les agresseurs en ont profité pour pénétrer dans le vestiaire des arbitres. Ils ont embarqué leurs téléphones ainsi que les clés de la voiture de l’un d’eux. Ladite voiture a été volée aussi. Un des arbitres a porté plainte à Angers pour le vol de son portable.
Entendu par la police, le joueur victime de l’agression a expliqué qu’il l’a été « parce qu’[il] habite Malakoff ». En revanche, un certain flou règne sur le nombre d’agresseurs, qui étaient de quatre à cinq selon certains témoins, et de quinze à vingt pour d’autres.
La police a établi un signalement précis de deux d’entre eux, l’un de type nord-africain, l’autre de type africain. Tous étaient des jeunes majeurs. Autre point flou – le nombre d’armes qu’avaient les agresseurs. D’après un autre témoin de la scène, « il n’y avait pas d’arme à feu. En revanche j’ai vu un marteau et une barre de fer. Peut-être il y en avait d’autres ».
Selon un autre témoin, qui lui aussi n’accepte de témoigner que protégé par l’anonymat, « les clubs n’y sont pour rien dans les événements. C’est à cause de la guerre entre les quartiers, qui dure depuis des années. ». La drogue ? « Non, surtout un conflit entre bandes, pour des territoires, ou des rivalités personnelles, aggravé par les vantardises sur les réseaux sociaux. C’est à qui fait le truc qui fera le plus de bruit ». Par exemple venir tirer des coups de feu en plein milieu d’un quartier – à Malakoff le 11 mars 2015 – ou agresser les membres des bandes rivales sur leur territoire – place Mendès France à Bellevue le 9 mars 2015.
L’irruption des rivalités de quartier dans le sport, « c’est quelque chose de nouveau », affirme notre source. Pas tout à fait : il y a eu un précédent en décembre 2014 lors d’un match qui opposait le club de futsal de Nantes-Doulon et un club de Nantes-Nord. Des « jeunes » appartenant aux deux quartiers étaient venus régler des comptes, y compris avec des joueurs des deux clubs. A l’époque, les matchs avaient été suspendus pendant deux mois.
la Ligue Atlantique de Football a décidé, suite à cette affaire de suspendre le championnat senior de DH Futsal jusqu’à nouvel ordre. Les rencontres de coupe nationale Futsal en Loire-Atlantique sont reportées sine die. Une nouvelle réunion est prévue le 6 octobre pour décider de la suite des événements.
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