27/09/2015 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Voisin du dessus de la Chambre de commerce et d’industrie de Nantes, L’Atlantide occupe l’étage supérieur de l’immeuble des Salorges. C’est donc le haut-lieu des déjeuners d’affaires nantais. Si cette seule mention déclenche chez vous un réflexe conditionné (genre « c’est bourgeois, donc caca »), inutile de lire plus avant, vous risqueriez de vous infliger des souffrances inutiles.
L’endroit est chic mais pas clinquant. La vaste salle au parquet clair domine la Loire sur toute sa longueur. La vue à 180 degrés sur le quai de la Fosse et l’ancienne île Sainte-Anne est prenante et imprenable. La décoration intérieure est minimaliste, elle ne doit troubler en rien l’attention que le convive porte à l’assiette et à la vue. Le service est à l’avenant : efficace et discret.
Un macaron au Michelin, quatre toques au Gault et Millau, membre de Tables et saveurs de Bretagne (les quarante et une plus belle tables bretonnes) : c’est dire si L’Atlantide est reconnu. Et cela ne date pas d’hier : Jean-Yves Guého y officie depuis 1997. Ce Morbihannais passé par la Nouvelle-Orléans et Hong Kong est un maître des produits aquatiques. La « pêche côtière » et la « petite pêche des bords de Loire » sont les sections majeures d’une carte cohérente et condensée. La maison sacrifie tout de même aux engouements du jour avec un burger — mais un burger de homard de pays tiède aux tomates confites et oignons nouveaux, ketchup maison, à 30 euros !
La formule du midi s’appelle ici le Déjeuner des Salorges. Le menu peut varier en fonction du marché, il n’y a pas de mauvaise surprise. On a particulièrement apprécié ce jour-là de subtiles sardines marinées accompagnées de tomates cerises muticolores et de salicornes, et en dessert un cheesecake vanillé aux figues. Les portions sont mesurées mais si l’on ajoute les amuse-bouche et les mignardises, plus le pain bio qu’on a du mal à ne pas tartiner de beurre tapé à la marque de la maison, une petite marche digestive le long du fleuve ne peut pas faire de mal. À 38 euros avec entrée, plat et dessert, l’addition ne paraît pas déraisonnable dans l’absolu : on n’a rien sans rien ! Maintenant, si vous voulez faire dans le déraisonnable, ou fêter une circonstance vraiment exceptionnelle, le Menu des Épicuriens à 98 euros et une belle cave vous ouvrent de solides possibilités.
Avant la fin de l’année, cette chronique ne sera plus d’actualité : L’Atlantide va prendre encore un peu plus de hauteur en déménageant sur la butte Sainte-Anne dans un manoir en cours de restauration. La vue sur Loire devrait être toujours aussi somptueuse. La cuisine, on l’espère, aussi.
L’Atlantide, Centre des Salorges, 16 quai Ernest-Renaud, 44100 Nantes. Tél. 02 40 73 23 23, http://www.restaurant-atlantide.net/
Photos : DR
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