19/09/2015 – 06H00 Zagreb (Breizh-info.com) – Comme c’était prévisible, le fait que la Hongrie ferme sa frontière avec la Serbie n’a rien changé. Les envahisseurs – avec l’aide des autorités serbes – ont trouvé une nouvelle voie, via la Croatie.
Le Premier ministre Croate Zoran Milanovic a bien tenté de se poser en dirigeant respectueux des droits de l’Homme : il a affirmé le matin du 17 septembre : « il n’y a pas de raison pour paniquer, ce n’est pas une invasion. Les migrants ne font que traverser le pays vers l’Autriche et la Slovénie », et en a profité pour tacler son homologue hongrois : « nous ne déploierons pas de barbelés comme la Hongrie ». Mais il a dû capituler devant la réalité : alors qu’il prévoyait le passage de 20 à 30.000 migrants dans les deux prochains mois, au matin du 18 septembre à 9 h, 14.052 migrants étaient entrés dans le pays sur les trois derniers jours. La frontière échappe à tout contrôle et les rues de la petite localité de Tovarnik, près de la frontière serbe, sont emplies de migrants illégaux.
La Croatie a dû fermer dans l’urgence la plupart des checks-points, mais les deux principaux, ceux de l’autoroute A5 et la nationale DC7 restent ouverts. Même si le pouvoir croate a appelé l’UE et les pays voisins à l’aide, il conserve une attitude passive afin de se débarrasser le plus vite possible de ces arrivants, puisque le pays ne fait pas partie de l’espace Schengen. De tous les migrants qui sont entrés en Croatie, seule une femme accompagnée de plusieurs enfants a demandé l’asile dans le pays. Les autres poursuivent la route vers la Croatie et la Hongrie, où 497 migrants venus de Croatie ont déjà été arrêtés mercredi 16 septembre.
La Slovénie rejoint la résistance
De son côté, la Hongrie a annoncé qu’elle a commencé la construction, toutes affaires cessantes, d’une nouvelle clôture sur la frontière avec la Croatie ; une première tranche de 47 km devrait être achevée dans les plus brefs délais. Beaucoup plus au nord, la Finlande a très nettement renforcé ses contrôles à la frontière avec la Suède, dans les environs de Tornio. La ville au bord de la Baltique est devenue le point d’entrée des demandeurs d’asile en provenance d’Irak pour l’essentiel : 1200 d’entre eux entrent chaque semaine dans l’état nordique, réputé pour sa politique sociale généreuse.
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