06/09/2015 – 07H00 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) – « Aperit et nemo claudit » (Elle ouvre et personne ne ferme). Rappelant la devise de Saint Nazaire, David Samzun (PS) a publié sur le site de la ville qu’il dirige un appel en faveur de l’accueil des « réfugiés politiques ». Face à l’invasion migratoire sans précédent que connait l’Europe, une prise de position qui se veut « généreuse » mais qui, au final, semble plus contradictoire qu’il n’y parait.
L’édile nazairien affirme en préambule que « le vaste mouvement qui jette des milliers de réfugiés politiques sur les routes et les mers impose une action résolue des Etats européens, tant en matière diplomatique, militaire que de lutte contre les réseaux mafieux qui profitent de cet exode », omettant de s’interroger sur les responsabilités des pays – France et USA en tête – qui ont provoqué cette situation.
Et de continuer sur le mode affectif qui lui est cher : « Nous sommes tous face à un rendez-vous majeur de l’Histoire, qui nous impose de prendre nos propres responsabilités. Voulons-nous d’une citadelle enfermée derrière ses barrières et ses barbelés ? Ou sommes-nous une Nation à la hauteur de son Histoire, de ses valeurs et désireuse d’accueillir les opprimés ? En tant que maire de Saint-Nazaire, convaincu du rassemblement possible de tous les humanistes, je me sens autorisé à dire que les Nazairiens souhaitent faire honneur à ce rendez-vous. » Voilà pour les grand principes.
La suite est toutefois plus réservée : « Tous ensemble, nous devons prendre toute notre part dans le réseau de solidarité qui doit se constituer en direction de ces réfugiés politiques qui quittent leurs pays pour préserver leur vie, au risque souvent de la perdre pendant le voyage. »
Le maire de Saint Nazaire ne propose donc d’accueillir que des réfugiés politiques, autrement dit des personnes répondant aux critères fixés par la Convention de Genève. Mais parmi les centaines de milliers de clandestins qui envahissent l’Europe, combien répondent à ces critères ? Si on se fie aux statistiques concernant le droit d’asile, fort peu de monde en réalité, l’essentiel des clandestins arrivant pour des raisons économiques. Ainsi en 2014, l’OFPRA a accordé le statut de réfugié à 17% des demandeurs d’asile.
« Dans cette affaire on est dans la pure opération de com’, remarque un spécialiste de la question. L’essentiel pour David Samzun est de s’afficher « ouvert » « généreux », « humaniste » etc., tout en se gardant bien de déclarer vouloir accueillir ‘toute la misère du monde’ dans une ville qui connait déjà un chômage massif ». Le minimum syndical, en quelque sorte.
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