Le concept du continuum – La recherche du bonheur perdu, est un essai édité en 1975 puis réédité en 2006 par les éditions Ambre et rédigé par Jean Liedloff, journaliste qui a travaille notamment pour la revue américaine « The Ecologist ».
L’auteur participa à plusieurs expéditions dans des jungles au Venezuela et vécut plusieurs mois au sein des tribus Yékwanas. En partant, elle ne savait pas encore ce qu’elle cherchait… mais très vite elle nota des différences flagrantes entre leur attitude , leur façon de vivre, et le modèle de vie occidental.
Ces êtres ont en eux un calme et une joie de vivre intrinsèques, un bien être intérieur. Ces tribus ne souffrent pas de dépression, leurs enfants ne sont pas agités, ne se battent pas entre eux, ne crient pas, pleurent peu. Leur relation au travail est également très particulière. Aucun jugement n’est porté les uns sur les autres, ils s’acceptent, les anciens sont particulièrement respectés.
Selon Mme Liedloff, ces conséquences résultent d’un concept qu’elle va définir et qui deviendra l’objet de son livre : leur relation entre la mère et l’enfant. Elle nomma ce concept le continuum.
A la naissance, selon Jean Liedloff, le corps tout entier du bébé est dans l’attente. Son odorat est dans l’attente de l’odeur de sa mère, sa peau est dans l’attente de toucher la peau de sa mère et tous ses sens sont programmés dans l’attente de ce maternage. Chez les Yékwanas, le bébé est justement porté à partir de sa naissance et jusqu’à ce qu’il éprouve lui-même le besoin de découvrir le monde qui l’entoure. Son continuum comblé, il acquiert une assurance et un sentiment d’être « le bienvenue » dans ce monde.
Il devient un être doué d’une capacité à apprécier la vie comme elle l’apprécie, et à vivre l’instant présent.
Le bébé est donc avec sa maman, mais celle-ci vaque à ses occupations. C’est le bébé qui s’adapte à son environnement, pas l’inverse. Ce qui compte c’est que sa maman soit disponible quand il le demande.
Un point important que souligne Liedloff est que l’enfant naît sociable et fera ce qu’on attend de lui, il se conformera aux règles de la tribu sans aucune pression, mais par imitation. Si on « attend » d’un enfant qu’il tombe en lui disant « attention au ravin tu vas tomber » on suggère qu’il est capable de tomber dedans. Les Yékwanas attendent que l’instinct de survie de leurs bébés les protègent ; chez eux les accidents sont très rares alors que les adultes n’exercent pas sur eux une surveillance particulière.
Selon l’auteur le continuum n’est pas respecté dans nos sociétés actuelles, l’intellect étant trop utilisé les premiers mois de la vie de l’enfant et interférant négativement sur notre instinct quand il est mal utilisé. Ainsi une mère va plutôt écouter des « conseils » extérieurs et refouler son instinct devant son bébé qui pleure par exemple.
Un continuum non respecté amène des conséquences dramatiques. Selon elle tous nos actes seraient alors guidés par notre continuum non comblé durant l’enfance : l’incapacité à vivre le moment présent, la soif de vouloir incessamment combler des besoins et la prise de drogue par exemple.
Nous ne sommes pas des Yékwanas et notre mode de vie peut laisser penser qu’il est impossible d’élever nos enfants dans leur continuum.
Il y a effectivement des choix à faire. Les premières années de l’enfant étant primordiales il peut être judicieux de s’organiser pour être à ses côtés. « Il encore temps » comme dit l’auteur.
Ce livre est une ode à la vie, une réconciliation à retrouver en nous-mêmes, un sentiment profond à réveiller. Il est particulièrement conseillé aux futures mamans. Les mamans qui auront laissé pleurer leurs enfants seuls dans une chambre sur les conseil du médecin risquent d’être chamboulées. Mais une prise de conscience n’est jamais sans douleur !
Jean Liedloff – le concept du continuum, la recherche du bonheur perdu – Editions Ambre
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Une réponse à “Éducation. Le concept du continuum – La recherche du bonheur perdu, par Jean Liedloff”
Grosse erreur de rédaction :
« C’est le bébé qui s’adapte à son environnement, pas l’inverse »
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Non, c’est exactement le contraire : le bébé va à son rythme, c’est donc que « c’est L’ENVIRONNEMENT QUI S’ADAPTE AU BEBE, PAS L’INVERSE »
(si le bébé doit s’adapter, il est en souffrance)
V.