06/08/2015 – 06h00 Bretagne(Breizh-info.com) – Le grand problème de la politique, c’est évidemment l’argent. Avant de lancer une liste pour les régionales, il faut d’abord vérifier que l’on pourra faire face. Dans les partis de gouvernement (PS et UMP-LR) , tout est facile. Grâce au financement public et aux « sponsors », on y arrive sans difficulté . Pour les autres, l’affaire est plus délicate.
D’après l’article L.355 du code électoral : « sont remboursés les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés : le coût du papier, l’impression des bulletins de vote, affiches, circulaires et les frais d’affichage, circulaires et les frais d’affichage. Un décret au Conseil d’Etat détermine la nature et le nombre des bulletins, affiches et circulaires dont le coût est remboursé ; il détermine également le montant des frais d’affichage ». On peut donc envisager une campagne électorale minimaliste qui ne coûtera rien …si on fait 5%.
Mais pour les partis qui voient grand (journal électoral, meeting, tracts …), l’article L.52-11-1 prévoit un remboursement complémentaire. « Les dépenses électorales (…) font l’objet d’un remboursement forfaitaire de la part de l’Etat égal à 47,5% de leur plafond de dépenses. » . En effet, existe un plafond par habitant des dépenses électorales. Pour l »élection des conseillers régionaux, il va de 0,53 euros à 0,23 euros, selon la fraction de la population. Là encore, il faut obtenir 5%…
« J’autofinance ma campagne, je ne procède que par des prêts individuels de mes colistiers ou par des apports personnels. Et les fédérations de la région participent aussi au financement » explique par exemple Gilles Pennelle (FN), tête de liste en Bretagne (4).
Dans cette région, le plafond des dépenses pour le premier tour, calculé en proportion de l’importance de la population, est assez bas, autour de 400 000 euros.
Bernard Morvan
Crédit photos : DR
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2 réponses à “Elections régionales. Une campagne à 400 000 euros”
Des prêts auprès de l’association Jeanne pour changer un peu ou alors auprès de banques Russes pour le FN.
400 000 euros pour présenter une liste bretonne de 91 candidats aux prochaines Régionales ? Quand on n’émarge ni aux caisses patronales comme les syndicats, ni auprès d’organismes étatiques, c’est obliger chaque candidat à débourser nécessairement la somme de 4395 euros.
On voit bien que si le mur de Berlin est tombé, le mur de l’Argent dans nos démocraties marchandes est, lui, toujours là. Comment d’ailleurs s’en étonner ?
La nature de notre système le fait dériver inéluctablement vers la ploutocratie. Et ce, depuis 1789 où les financiers libérés de toute tutelle, gouvernent par l’intermédiaire des élus. Ce sont eux les vrais maitres de nos destinées, pas le peuple à qui les faiseurs d’opinion font croire le contraire. Leur démocratie n’est finalement qu’une fiction…
Dès lors, comment peut-on raisonnablement espérer un vrai changement quand le pouvoir financier et le mode de scrutin bloquent l’ascension de tout mouvement réellement novateur ?