30/07/2015 – 06h00 Bretagne (Breizh-info.com) – Mieux vaut être catholique traditionaliste à Nantes, Rennes, Brest ou Saint-Malo qu’à Redon, Pontivy ou Carhaix. Voilà la conclusion de notre recensement des lieux de culte où est célébrée la messe traditionnelle catholique en latin – dite de rite extraordinaire ou tridentin. Cette messe que les fidèles ont toujours connue, contrairement à l’actuelle messe, issue du concile Vatican II et nettement raccourcie. Nous publions la carte des lieux de culte où la messe en latin est célébrée en Bretagne.
En tout, cela fait 36 célébrations dans 35 lieux de culte. En effet, dans le Morbihan, chez les Dominicaines du Saint-Esprit, il y en a réalisées tant par des prêtres du diocèse que de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP).
Parmi ces lieux de culte, 17 sont ceux de la Fraternité Saint Pie X (FSSPX), véritable pilier de la tradition et qui a bien prospéré en Bretagne, terre promise des frondeurs en tous genres. Sept autres accueillent des célébrations faites par des prêtres diocésains : 3 dans le Morbihan (dont un du diocèse des Armées à Coëtquidan), 2 en Loire-Atlantique, 1 dans l’Ille-et-Vilaine (Saint-Malo) et 1 en Finistère (Brest).
Quatre sont des communautés Ecclesia Dei. Deux dépendent de l’ICRSP (Institut du Christ Roi souverain prêtre) : la chapelle Saint-François à Rennes http://www.icrsp-rennes.com/ et la basilique Notre-Dame d’Espérance à Saint-Brieuc, maintenue dans le giron du diocèse. Deux autres dépendent de la Fraternité Saint Pierre (FSSP), à savoir une communauté à l’église Saint-Clément de Nantes – qui partage les lieux avec une paroisse diocésaine – et une autre paroisse autour de l’église et de l’école des Dominicaines du Saint-Esprit dans le Morbihan.
Enfin 8 lieux de culte dépendent des sédévacantistes , qui sont eux aussi très présents en Bretagne. C’est l’un de leurs bastions mondiaux avec l’Argentine, le Québec ou encore la Belgique. Cela reste cependant un mouvement très minoritaire, même s’il est bien implanté autour des centres urbains de l’est de la Bretagne (Nantes, Rennes, l’agglomération de La Baule), Lorient.
Ceux-ci sont des traditionalistes bien spécifiques, car contrairement aux autres ils ne reconnaissent plus la légitimité des papes depuis le concile Vatican II. Ils estiment en effet que le concile est contraire à l’enseignement historique de l’Eglise. De ce fait, les doctrines défendues par les papes successifs sont contraires au dogme proclamé par leurs prédécesseurs, couverts par l’infaillibilité pontificale. Si ces derniers n’ont pu se tromper, alors le concile et les papes successifs sont une monumentale erreur, selon la logique sédévacantiste. D’ailleurs, leur messe, dite « non una cum » car elle ne cite pas le nom du pape en cours, est invalide selon Rome. La plupart de leurs célébrants, qu’ils aient été ordonnés par l’évêque Ngo Dinh Tuc ou par des évêques qu’il a sacrés, sont eux aussi considérés comme illégitimes par Rome, les ordinations de Ngo Dinh Tuc ayant été condamnées en bloc par le Vatican.
Du côté de la répartition des lieux de culte tradis en Bretagne – toutes paroisses et mouvements confondus – l’on constate aisément qu’il est plus facile de pratiquer en ville qu’à la campagne et plus simple de suivre la messe en latin sur les côtes bretonnes ou dans les grandes villes que dans le centre du pays. Le grand Nantes compte ainsi 7 lieux de culte tradi (dont la chapelle du collège de la Placelière à Château-Thébaud, qui dépend de la FSSPX) auxquels s’ajoutent deux lieux de culte dans l’agglomération Saint-Nazaire – la Baule, à Pornichet (FSSPX) et La Baule (sédévacantistes). Même constat à Rennes (trois lieux de culte), Saint-Malo (3), Brest (4), Vannes (2) ou Guer-Coëtquidan (2).
La Fraternité Saint Pie X a le meilleur maillage territorial, puisqu’elle est présente seule dans d’autres zones moins propices à la messe tradi, comme Saint-Brieuc, Morlaix (deux lieux de culte), le sud-Finistère (le monastère du Trévoux à Lanorgar) ou encore Dinan. Les sédévacantistes ont deux lieux de culte dans des endroits où la messe tradi est quasi absente du paysage, à Abbaretz entre Rennes et Nantes, et à Bourbriac au centre des Côtes d’Armor. Il apparaît néanmoins d’importantes zones grises – où la Tradition est absente et les messes issues du concile voient aussi leur affluence décliner. Parmi elles, le nord et le nord-ouest de la Loire-Atlantique, le pays de Retz, l’est de l’Ille-et-Vilaine de Martigné-Ferchaud à Fougères et Combourg, le centre et le sud du Finistère (à l’exception notable de l’abbaye du Trévoux) et tout le centre de la Bretagne, de Carhaix jusqu’à Redon, en passant par le sud des Côtes-d’Armor et le nord du Morbihan. Ceux qui aiment la messe en latin ou souhaitent la découvrir en sont quitte pour se rabattre sur les littoraux ou les grandes villes, ce qui induit des déplacements assez importants.
Crédit photo : ICRSP
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7 réponses à “Messe en latin : où aller en Bretagne ?”
Les sédévacantistes ne sont pas catholiques car hérétiques. Leurs « messes » sont nulles et non avenues et ça n’est pas parce qu’ils se considèrent catholiques qu’ils le sont ; mouvement sectaire à fuir de toute urgence pour le salut de son âme…
Dans chaque diocèse, il y a des messes selon la forme extraordinaire du rit romain (parler de « rite extraordinaire » est inexact), pleinement dépendantes du diocèse et en communion totale avec Rome : la messe chez les dominicaines de Pontcallec en Berné, ouverte à tous, la messe dominicale de l’église Saint-martin à Brest, la messe basse de l’église saint Donatien à Nantes…
Effectivement, comme le dit l’article, les messes St Pie V en accord avec les diocèses ne sont pas très nombreuses. Si l’on habite Carhaix, Redon ou Loudéac, l’accès à la messe traditionnelle tous les dimanches est quasiment impossible puisqu’il faut faire un allé-retour en voiture de 120 km.
L’assistance à la messe traditionnelle découle dans tous les cas de figures d’un rejet de la « nouvelle messe » issue du concile Vatican II, rejet légitime puisque la nouvelle messe, composée par le père Anibale Bugnini à la demande de Paul VI, est un remake de la cène protestante de Cranmer et de Luther. L’un des textes fondateurs du « mouvement catholique traditionaliste » est justement une petite étude critique de la nouvelle messe : « Le bref examen critique du Novus Ordo Missae » signé par le Cardinal Ottaviani, préfet du Saint Office sous Paul VI. Etant donné que cette nouvelle cène protestante est devenue la « messe officielle » des diocèses et des évêques de Bretagne, c’est normal que ces derniers ne soient pas très chauds pour multiplier les possibilités pour les fidèles d’assister à la messe d’avant Vatican II, et de leur permettre de comparer… et de choisir :
Si vous ne croyez plus en la présence réelle du Christ dans l’hostie, après la consécration : alors vous pouvez assister sans problème à une « nouvelle messe » très bruyante où le prêtre récite une messe sans offertoire, une consécration à voix haute sous la forme d’un récit, et surtout où vous recevez, sans confession, la communion dans la main, donnée par une gentille mamie ayant l’air de distribuer des biscuits aux enfants bien sages. Vous finissez par avoir la même foi que les protestants : un repas, un mémorial et non plus un sacrifice.
Si par contre, vous avez foi en la présence réelle du Christ dans l’hostie après la consécration, alors vous ne pouvez qu’assister à une « messe traditionnelle, beaucoup plus silencieuse, avec un vrai offertoire, une consécration à voix basse sous la forme d’un sacrifice propitiatoire, où vous recevez la communion après confession, sur la langue, donnée par un prêtre ou un diacre, escorté d’acolytes portant cierges et plateaux.
Finalement, ce n’est plus du tout un problème de latin, mais de foi.
Récemment, un évêque à Rome, Mgr Athanasius Schneider, a publié un livre pour dénoncer le nouveau rite de communion dans la main. Preuve que cette question liturgique de deux messes pour une seule Eglise, est loin d’avoir fini d’agiter les rives du Tibre…
eh oui. Avant le concile, la messe était un sacrement. Après c’est devenu un repas, comme chez les protestants. L’évolution du vocabulaire liturgique est assez intéressante.
Merci de cet article intéressant. Toutefois, precisons que les catholiques appelés « sedevacantistes » reconnaissent la primauté et l’infaillibilité du Pontife Romain mais ne peuvent exercer l’acte de foi theologal vis à vis d’une autorité qu »ils considèrent en rupture avec ses prédécesseurs. Le problème est plus complexe qu »il n’y paraît du fait d’une réalité ecclésiale hors du commun.
tout en partageant votre avis sur les sédévacantistes, je tiens à signaler que la fraternité St Pie X parfaitement catholique selon (excusez du peu !) le Pape Benoît XVI, offre la possibilité de messes traditionnelles (devenues tristement « extraordinaires !) …
Article intéressant mais en ce qui concerne les écoles traditionnelles catholiques, quelqu’un aurait-il une liste d’adresse en Bretagne à tout hasard ?
Est-ce la vérité qui compte, la fidélité à ce qu’a institué N S J-C ou le meilleur maillage sur la Bretagne…? Sommes-nous des consommateurs de messe en latin ou de faibles créatures qui s’efforcent de rendre un culte digne à Dieu? Que signifie ce fameux terme « una cum »? Faire « un avec »! Alors ne pensez-vous pas que faire un avec l’hérétique et apostat François est une offense grave à Dieu? Oui, ces messe « una cum » de la Fraternité et autres communautés amies, sont SACRILÈGES! Posez-vous aussi les bonnes questions sur le missel de 62, promulgué par Jean XXIII, et le bréviaire également promulgué par ce franc-maçon…? Que peut valoir devant Dieu cette liturgie et ces prières frelatées par un suppôt du démon?