26/07/2015 – 07h00 Vannes (Breizh-info.com) – Dernier évêque et comte de Dol, Mgr Urbain de Hercé, né en 1726, fut assassiné le 28 juillet 1795 par les révolutionnaires. Evêque résidant dans son diocèse et missionnaire à une époque où les prélats ou les abbés passaient plus leur vie à la Cour voire dans leurs domaines, il défendit avec acharnement la Foi catholique face aux atteintes révolutionnaires. Emprisonné à Laval, il s’échappe et s’embarque en 1792 pour l’Angleterre. Il débarque à nouveau sur sa terre natale avec l’armée des Emigrés le 27 juin 1795 à Quiberon. Jusqu’au bout, il refusera d’abandonner ses compagnons de combat. C’est avec eux qu’il mourra fusillé le 28 juillet de la même année. Le général républicain Hoche n’avait pas hésité à trahir sa propre parole de laisser la vie sauve à tous les prisonniers de Quiberon.
A 10 h 30 Monseigneur Centène, évêque de Vannes célèbrera la messe en sa cathédrale. La cérémonie sera suivie d’un dépôt de gerbe au plateau de La Garenne. L’après-midi le souvenir Chouan de Bretagne (SCB) organise une visite commentée au Champ des Martyrs de Brec’h-Auray puis au mausolée de La Chartreuse. On peut trouver plus d’informations sur le blog du SCB ou au 06.08.42.16.58
Voici l’historique détaillé de la vie de Mgr Urbain de Hercé, fait par le Souvenir Chouan de Bretagne. Par ses vertus, son engagement et son martyre, il fait incontestablement partie des grands hommes de l’histoire bretonne. Par ailleurs, c’est l’un des seuls évêques assassinés en Bretagne – le précédent, à Vannes, est l’évêque Bili, lors d’un raid viking en 919.
Monseigneur Urbain de Hercé (2 février 1726 – 28 juillet 1795 /69 ans)
Evêque de Dol (15 juin 1767, sacré le 5 juillet 1767- 12 juillet 1790 Décret de la Constituante supprimant l’évêché de Dol de façon arbitraire, sans aucun pouvoir canonique)
La vie d’Urbain -René de Hercé, dernier évêque et comte de Dol, n’est pas la vie d’un évêque dont le champ d’action fut restreint aux limites d’un diocèse, dont les vertus furent communes et dont les talents se bornèrent à une intelligente administration ecclésiastique.
Le champ d’action de Mgr de Hercé s’étendit au delà du petit diocèse de Dol, au delà même des frontières de la Bretagne ; il se trouva un moment au cœur même de la France, à la Cour de Versailles.
Ses vertus, surtout pour l’époque où il vécut, furent extraordinaires. On n’était guère habitué, à la fin du dix-huitième siècle, à voir un évêque garder la résidence ; on n’avait guère le spectacle d’un prélat parcourant les campagnes et se faisant missionnaire dans les bourgades. Finalement, ces vertus furent héroïques, puisque, à défaut de tout autre, le saint prélat brava la disgrâce pour parler au Roi de France le langage des Apôtres ; puisque, pour maintenir son peuple dans la vérité religieuse, oubliant sa vieillesse et ses infirmités, il quitta l’exil et affronta le martyre.
Les talents de Mgr de Hercé se manifestèrent sous maintes formes, dans les nombreuses et importantes fonctions qu’il eut à remplir. Le diocèse de Dol, les Assemblées du Clergé, les États de Bretagne, la Cour de France, furent témoins de la haute intelligence, des talents oratoires et littéraires, de la profonde connaissance théologique et de l’art administratif, dont était doué le dernier évêque de Dol.
Ce qui rend la vie de Mgr de Hercé plus mouvementée et lui donne un caractère du plus vif intérêt, c’est cette circonstance que ce prélat vécut sous deux régimes, dont l’un, finissant, astreignait l’évêque à des devoirs dont l’accomplissement intégral et consciencieux demandait, en plus de grandes vertus, une activité et une intelligence non ordinaires ; et dont l’autre, commençant, soumettait aux épreuves les plus terribles, par le renversement de tout l’ordre social et religieux antérieur, les âmes les plus fortement trempées.
Monseigneur de Hercé est peu ou point connu. Dans le territoire qui fut son diocèse, il a laissé un souvenir de piété, de charité et de bonté. Mais ce souvenir est vague ; et ceux qui, en quelques pages, ici et là, ont voulu préciser des faits, ont créé des légendes. Il est même arrivé qu’on a voulu mettre en doute la pureté de l’acte suprême de l’évêque de Dol : « Mgr de Hercé, a-t-on dit, périt de mort violente, lors de la funeste expédition de Quiberon; il fut victime de sa foi politique autant, pour le moins, que de sa foi religieuse. »
Pour parler ainsi, il faut ignorer que l’évêque de Dol fut condamné à mort, uniquement, parce qu’il avait violé la loi de déportation interdisant le territoire français à tout prêtre insoumis à la Constitution civile du clergé, et que, dans ces conditions, la « mort violente » de Mgr de Hercé doit s’appeler le « martyre ».
Les recherches sur sa vie font disparaître le petit évêque aux mœurs simples, pour faire place à l’une des plus belles, des plus pures, des plus sympathiques et en même temps des plus énergiques et des plus héroïques figures de l’épiscopat breton et même français.
En janvier 1788 il proteste devant le roi et les ministres contre l’édit royal en faveur des protestants et des juifs. Il reçoit l’ordre de rentrer dans son diocèse. Devant le ministre-archevêque de Toulouse, Étienne-Charles de Loménie de Brienne, il affirme : « J’ai étudié neuf ans en Sorbonne, et jamais on ne m’a enseigné qu’un évêque, ministre de son roi, pouvait être le protecteur des hérétiques ». Finalement rappelé, devant l’assemblée du clergé il dénonce les édits qui violent les immunités du Parlement de Rennes, et contre l’emprisonnement de quatorze députés de la noblesse.
Pressentant les dangers de la révolution à l’égard de la religion catholique il manifeste à plusieurs reprises sa désapprobation et dès le 3 décembre 1790 il adhère à la déclaration des évêques-députés contre la Constitution civile du clergé.
Après la suppression de son évêché il se retire au manoir des Ormes à 9 Km de Dol, puis ensuite dans sa famille en Mayenne. Il est emprisonné aux Cordeliers de Laval et arrive à s’échapper, embarque à Saint Malo pour l’Angleterre en octobre 1792.
Le 25 janvier le Pape Pie VI le nomme Vicaire apostolique et Grand-aumônier de l’armée. Monseigneur de Hercé choisit avec soin les prêtres destinés à prendre part à l’expédition de Carnac-Quiberon. Il ne voulut pour compagnons que des âmes fortement trempées.
Ils revêtirent leurs soutanes (dont l’interdiction du port était une des conditions de l’accueil des prêtres émigrés dans l’anglicane Angleterre) pour bien montrer qu’ils rentraient en France. Au moment de quitter la quiétude de l’Angleterre l’Evêque de Dol, auquel des amis présentaient les dangers de l’équipée et s’inquiétaient pour lui répliqua : « Cessez de craindre pour nous. Que peut-il nous arriver de plus que de perdre la vie pour Jésus-Christ ? Ne savez vous pas qu’on a détruit toutes les anciennes reliques dont la France était en possession ? Eh bien ! nous allons lui en fournir de nouvelles ! » (Source Chanoine Jean Gaignet).
Embarqué à Southampton le 16 juin 1795 Monseigneur de Hercé pose le pied sur la plage de Légénèse le 27 juin.
Aurait-il parlé breton ? Cela expliquerait l’enthousiasme avec lequel les Chouans l’ont accueilli. Le 28 il célèbre la messe pour eux à peu près à l’endroit où se dresse la Croix des Emigrés (il y aurait eu près de 10 mille chouans (et leurs familles). Il passe son temps en pasteur du troupeau égaillé sur la presqu’île de Quiberon.
Devant l’échec du combat, le 20 juillet, son entourage le presse de se rembarquer (certainement à Port Haliguen) pour se mettre à l’abri. La réponse fusa : « Ne gênons point le rembarquement, allons où le devoir nous appelle ».
Lui et les autres prêtres, accomplissant leur ministère auprès des blessés et des mourants, sont faits prisonniers le 21 juillet et emmenés dans la nuit à Auray. Confiants dans la parole de Hoche à Sombreuil de vie sauve, aucun des milliers de prisonniers ne chercha à s’échapper. Là on les enfermât dans la chapelle de la Sainte Trinité, d’autres dans l’église Saint Gildas, d’autres dans l’hôpital. Au matin Monseigneur de Hercé et ses compagnons d’infortune sont mis dans la prison (où fut enfermé Georges Cadoudal en 1793 puis en 1794).
Une commission d’inspection constate le 26 juillet qu’ils n’ont reçu ni eau ni nourriture.
Le 27 juillet, la Commission Barbaron (ou Barbaroux selon les écrits) siège à Auray dans les halles (emplacement de l’actuelle mairie) : Raymond Barbaron, chef du 1er bataillon de la Gironde, président ; Ducarpe, capitaine au même bataillon ; Moysset, lieutenant au 1er bataillon du 8ème régiment d’infanterie ; Bouvet, sergent-major au 1er bataillon des 83 départements et Cuny, caporal au même bataillon ; Husson, secrétaire.
Les prévenus lui sont présentés :
Monseigneur de Hercé 69 ans et ses 15 compagnons d’infortune : le Chanoine François de Hercé, 62 ans, vicaire général (de son frère) de Dol de Bretagne, le Chanoine François-Dominique Castin de La Madeleine, 58 ans, Evêché de Saintes, le Chanoine René Vincent Gilart de Larchantel, 46 ans, Cathédrale de Quimper, le Chanoine François-Pierre de Rieussec, 41 ans, vicaire général de la cathédrale de Lyon, l’abbé Nicolas Boulard, 57 ans, curé de Tours, natif de Montlouis, l’abbé Pierre-François Bréhéret, 37 ans, curé de Bonchamp (Mayenne), l’abbé François Frotin, 34 ans, vicaire de Saint Thual (Ile et Vilaine), natif de Lennen-Pommerit (Côtes du Nord), l’abbé Jean-Baptiste Gaignet, 34 ans, vicaire de Doix (Vendée), natif du Loroux Béconnais, l’abbé Julien-Pierre Gautier, 29 ans, curé de Tréffendel (I et V), natif de Plélan le Grand, l’abbé Jean Gérard, 29 ans, Curé de Saint Mervou (I et V) natif de Montauban (I et V), l’abbé Jacques-Pierre Gouraud, 56 ans, curé de Saint André sur Mareuil (Vendée), l’abbé Louis-Raymond Legall, 31 ans, natif de Bréal (I et V) , le Marquis Charles Vireaux (ou Virot) de Sombreuil, 25 ans, natif de Limoges, René Vincent de La Landelle, 30 ans, lieutenant en second de d’Hervilly, natif de Vannes, François Petit-Guyot, 62 ans, capitaine dans le régiment de Franche-Comté, natif d’Apremont.
Le jugement est un déni de justice : nom, âge, qualité, date d’émigration, le verdict , Prêtre n’ayant pas prêté le Serment à la Constitution ou émigré rentré : la mort dans les 24 heures. Or, rappelons une fois de plus que Monseigneur de Hercé et ses frères prêtres réfractaires n’ont que « violé » la loi qui les obligeait à la déportation pour n’avoir pas prêté le Serment à la Constitution civile du clergé !
Dans la soirée ils sont conduits à Vannes , y arrivent à la nuit et sont internés à la Porte-prison.
Alors que de courageuses femmes leur apportent des provisions, vers 8 heures, le mardi 28 juillet, ils apprennent que leur exécution est prévue vers 10 H.
L’exécution par fusillade a lieu à 10 H 30.
Normalement le refus du serment est un acte politique et non militaire ; le fait pour un non assermenté de revenir en France reste un acte politique ou de Droit commun. La sanction est la mort…par guillotine.
Or en exécutant l’évêque de Dol et les autres prêtres par la fusillade, Blad et Tallien (rentré de la Convention avec les ordres du Comité de Salut public) auraient-ils voulu assimiler à des combattants Monseigneur Urbain de Hercé comme les prêtres qu’il avait choisis pour l’accompagner, alors que l’évêque de Dol, était là en tant que Délégué apostolique du Pape pour assister spirituellement et moralement, voire médicalement ceux dont il assumait la charge?
UNE PAGE DE L’HISTOIRE DE VANNES
Monseigneur Urbain de Hercé (2 février 1726 – 28 juillet 1795 /69 ans)
Evêque de Dol (15 juin 1767, sacré le 5 juillet 1767- 12 juillet 1790 Décret de la Constituante supprimant l’évêché de Dol de façon arbitraire, sans aucun pouvoir canonique)
La vie d’Urbain -René de Hercé, dernier évêque et comte de Dol, n’est pas la vie d’un évêque dont le champ d’action fut restreint aux limites d’un diocèse, dont les vertus furent communes et dont les talents se bornèrent à une intelligente administration ecclésiastique.
Le champ d’action de Mgr de Hercé s’étendit au delà du petit diocèse de Dol, au delà même des frontières de la Bretagne ; il se trouva un moment au cœur même de la France, à la Cour de Versailles.
Ses vertus, surtout pour l’époque où il vécut, furent extraordinaires. On n’était guère habitué, à la fin du dix-huitième siècle, à voir un évêque garder la résidence ; on n’avait guère le spectacle d’un prélat parcourant les campagnes et se faisant missionnaire dans les bourgades. Finalement, ces vertus furent héroïques, puisque, à défaut de tout autre, le saint prélat brava la disgrâce pour parler au Roi de France le langage des Apôtres ; puisque, pour maintenir son peuple dans la vérité religieuse, oubliant sa vieillesse et ses infirmités, il quitta l’exil et affronta le martyre.
Les talents de Mgr de Hercé se manifestèrent sous maintes formes, dans les nombreuses et importantes fonctions qu’il eut à remplir. Le diocèse de Dol, les Assemblées du Clergé, les États de Bretagne, la Cour de France, furent témoins de la haute intelligence, des talents oratoires et littéraires, de la profonde connaissance théologique et de l’art administratif, dont était doué le dernier évêque de Dol.
Ce qui rend la vie de Mgr de Hercé plus mouvementée et lui donne un caractère du plus vif intérêt, c’est cette circonstance que ce prélat vécut sous deux régimes, dont l’un, finissant, astreignait l’évêque à des devoirs dont l’accomplissement intégral et consciencieux demandait, en plus de grandes vertus, une activité et une intelligence non ordinaires ; et dont l’autre, commençant, soumettait aux épreuves les plus terribles, par le renversement de tout l’ordre social et religieux antérieur, les âmes les plus fortement trempées.
Monseigneur de Hercé est peu ou point connu. Dans le territoire qui fut son diocèse, il a laissé un souvenir de piété, de charité et de bonté. Mais ce souvenir est vague ; et ceux qui, en quelques pages, ici et là, ont voulu préciser des faits, ont créé des légendes. Il est même arrivé qu’on a voulu mettre en doute la pureté de l’acte suprême de l’évêque de Dol : « Mgr de Hercé, a-t-on dit, périt de mort violente, lors de la funeste expédition de Quiberon; il fut victime de sa foi politique autant, pour le moins, que de sa foi religieuse. »
Pour parler ainsi, il faut ignorer que l’évêque de Dol fut condamné à mort, uniquement, parce qu’il avait violé la loi de déportation interdisant le territoire français à tout prêtre insoumis à la Constitution civile du clergé, et que, dans ces conditions, la « mort violente » de Mgr de Hercé doit s’appeler le « martyre ».
Les recherches sur sa vie font disparaître le petit évêque aux mœurs simples, pour faire place à l’une des plus belles, des plus pures, des plus sympathiques et en même temps des plus énergiques et des plus héroïques figures de l’épiscopat breton et même français.
En janvier 1788 il proteste devant le roi et les ministres contre l’édit royal en faveur des protestants et des juifs. Il reçoit l’ordre de rentrer dans son diocèse. Devant le ministre-archevêque de Toulouse, Étienne-Charles de Loménie de Brienne, il affirme : « J’ai étudié neuf ans en Sorbonne, et jamais on ne m’a enseigné qu’un évêque, ministre de son roi, pouvait être le protecteur des hérétiques ». Finalement rappelé, devant l’assemblée du clergé il dénonce les édits qui violent les immunités du Parlement de Rennes, et contre l’emprisonnement de quatorze députés de la noblesse.
Pressentant les dangers de la révolution à l’égard de la religion catholique il manifeste à plusieurs reprises sa désapprobation et dès le 3 décembre 1790 il adhère à la déclaration des évêques-députés contre la Constitution civile du clergé.
Après la suppression de son évêché il se retire au manoir des Ormes à 9 Km de Dol, puis ensuite dans sa famille en Mayenne. Il est emprisonné aux Cordeliers de Laval et arrive à s’échapper, embarque à Saint Malo pour l’Angleterre en octobre 1792.
Le 25 janvier le Pape Pie VI le nomme Vicaire apostolique et Grand-aumônier de l’armée. Monseigneur de Hercé choisit avec soin les prêtres destinés à prendre part à l’expédition de Carnac-Quiberon. Il ne voulut pour compagnons que des âmes fortement trempées.
Ils revêtirent leurs soutanes (dont l’interdiction du port était une des conditions de l’accueil des prêtres émigrés dans l’anglicane Angleterre) pour bien montrer qu’ils rentraient en France. Au moment de quitter la quiétude de l’Angleterre l’Evêque de Dol, auquel des amis présentaient les dangers de l’équipée et s’inquiétaient pour lui répliqua : « Cessez de craindre pour nous. Que peut-il nous arriver de plus que de perdre la vie pour Jésus-Christ ? Ne savez vous pas qu’on a détruit toutes les anciennes reliques dont la France était en possession ? Eh bien ! nous allons lui en fournir de nouvelles ! » (Source Chanoine Jean Gaignet).
Embarqué à Southampton le 16 juin 1795 Monseigneur de Hercé pose le pied sur la plage de Légénèse le 27 juin.
Aurait-il parlé breton ? Cela expliquerait l’enthousiasme avec lequel les Chouans l’ont accueilli. Le 28 il célèbre la messe pour eux à peu près à l’endroit où se dresse la Croix des Emigrés (il y aurait eu près de 10 mille chouans (et leurs familles). Il passe son temps en pasteur du troupeau égaillé sur la presqu’île de Quiberon.
Devant l’échec du combat, le 20 juillet, son entourage le presse de se rembarquer (certainement à Port Haliguen) pour se mettre à l’abri. La réponse fusa : « Ne gênons point le rembarquement, allons où le devoir nous appelle ».
Lui et les autres prêtres, accomplissant leur ministère auprès des blessés et des mourants, sont faits prisonniers le 21 juillet et emmenés dans la nuit à Auray. Confiants dans la parole de Hoche à Sombreuil de vie sauve, aucun des milliers de prisonniers ne chercha à s’échapper. Là on les enfermât dans la chapelle de la Sainte Trinité, d’autres dans l’église Saint Gildas, d’autres dans l’hôpital. Au matin Monseigneur de Hercé et ses compagnons d’infortune sont mis dans la prison (où fut enfermé Georges Cadoudal en 1793 puis en 1794).
Une commission d’inspection constate le 26 juillet qu’ils n’ont reçu ni eau ni nourriture.
Le 27 juillet, la Commission Barbaron (ou Barbaroux selon les écrits) siège à Auray dans les halles (emplacement de l’actuelle mairie) : Raymond Barbaron, chef du 1er bataillon de la Gironde, président ; Ducarpe, capitaine au même bataillon ; Moysset, lieutenant au 1er bataillon du 8ème régiment d’infanterie ; Bouvet, sergent-major au 1er bataillon des 83 départements et Cuny, caporal au même bataillon ; Husson, secrétaire.
Les prévenus lui sont présentés :
Monseigneur de Hercé 69 ans et ses 15 compagnons d’infortune : le Chanoine François de Hercé, 62 ans, vicaire général (de son frère) de Dol de Bretagne, le Chanoine François-Dominique Castin de La Madeleine, 58 ans, Evêché de Saintes, le Chanoine René Vincent Gilart de Larchantel, 46 ans, Cathédrale de Quimper, le Chanoine François-Pierre de Rieussec, 41 ans, vicaire général de la cathédrale de Lyon, l’abbé Nicolas Boulard, 57 ans, curé de Tours, natif de Montlouis, l’abbé Pierre-François Bréhéret, 37 ans, curé de Bonchamp (Mayenne), l’abbé François Frotin, 34 ans, vicaire de Saint Thual (Ile et Vilaine), natif de Lennen-Pommerit (Côtes du Nord), l’abbé Jean-Baptiste Gaignet, 34 ans, vicaire de Doix (Vendée), natif du Loroux Béconnais, l’abbé Julien-Pierre Gautier, 29 ans, curé de Tréffendel (I et V), natif de Plélan le Grand, l’abbé Jean Gérard, 29 ans, Curé de Saint Mervou (I et V) natif de Montauban (I et V), l’abbé Jacques-Pierre Gouraud, 56 ans, curé de Saint André sur Mareuil (Vendée), l’abbé Louis-Raymond Legall, 31 ans, natif de Bréal (I et V) , le Marquis Charles Vireaux (ou Virot) de Sombreuil, 25 ans, natif de Limoges, René Vincent de La Landelle, 30 ans, lieutenant en second de d’Hervilly, natif de Vannes, François Petit-Guyot, 62 ans, capitaine dans le régiment de Franche-Comté, natif d’Apremont.
Le jugement est un déni de justice : nom, âge, qualité, date d’émigration, le verdict , Prêtre n’ayant pas prêté le Serment à la Constitution ou émigré rentré : la mort dans les 24 heures. Or, rappelons une fois de plus que Monseigneur de Hercé et ses frères prêtres réfractaires n’ont que « violé » la loi qui les obligeait à la déportation pour n’avoir pas prêté le Serment à la Constitution civile du clergé !
Dans la soirée ils sont conduits à Vannes , y arrivent à la nuit et sont internés à la Porte-prison.
Alors que de courageuses femmes leur apportent des provisions, vers 8 heures, le mardi 28 juillet, ils apprennent que leur exécution est prévue vers 10 H.
L’exécution par fusillade a lieu à 10 H 30.
Normalement le refus du serment est un acte politique et non militaire ; le fait pour un non assermenté de revenir en France reste un acte politique ou de Droit commun. La sanction est la mort…par guillotine.
Or en exécutant l’évêque de Dol et les autres prêtres par la fusillade, Blad et Tallien (rentré de la Convention avec les ordres du Comité de Salut public) auraient-ils voulu assimiler à des combattants Monseigneur Urbain de Hercé comme les prêtres qu’il avait choisis pour l’accompagner, alors que l’évêque de Dol, était là en tant que Délégué apostolique du Pape pour assister spirituellement et moralement, voire médicalement ceux dont il assumait la charge ?
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