25/07/2015 – 07h30 Monde (Breizh-info.com) – Les éleveurs aux abois bloquent la Bretagne (Redon, le Mont-saint-Michel, Morlaix, Landerneau, Quimper), la Normandie, le Poitou, l’Auvergne et le Lyonnais. Mais, loin des projecteurs, ce sont les céréaliers qui s’inquiètent. Ils s’attendaient à une année record après l’excédent de pluie qui a gâché la récolte l’an dernier. Or, cette année, c’est la sécheresse qui pourrait ruiner leurs prévisions.
Le manque d’eau se traduit par des parcelles où les grains ont mûri trop vite. De ce fait, les rendements diminuent jusqu’à 20% principalement dans les régions céréalières du centre de la France. En plus, la chaleur entraîne deux conséquences : le manque de paille et des départs de feu nettement plus importants en nombre et en surface que d’habitude. Ce qui a le don de perturber le trafic routier et surtout ferroviaire, par exemple sur l’axe Paris-Bordeaux mi-juillet.
Néanmoins, dans une longue note, FranceAgriMer prévoit une petite augmentation de la production française. Elle table sur une hausse de 1,3 % du rendement en blé tendre, la principale production française avec près de 5 millions de tonnes attendues. Les superficies concernées en blé tendre ont augmenté partout – avec une pointe en Lorraine (+21% soit 45,000 hectares supplémentaires), à l’exception du Languedoc (-17%). En revanche les surfaces ensemencées en maïs baissent partout, sauf en Bretagne (+20%). Elles se replient de 21% en Champagne, 35% en Lorraine, 12% en Aquitaine ou encore 19% en ¨PACA.
Les cours sont néanmoins poussés à la hausse à cause de la sécheresse au Canada et dans les régions méridionales de la Russie ainsi que des inondations aux USA. Par ailleurs, en Ukraine, en plus de la guerre civile qui s’installe dans la durée dans le Donbass, la crise de la monnaie nationale, la hryvnia, au moment des semis, a causé un mini-choc pétrolier qui a entraîné une baisse de la surface ensemencée en blés. Cette situation ne s’est guère améliorée. Le pays s’enfonce dans l’instabilité. Les statistiques nationales ne sont pas fiables. Les dissidents de Pravy Sektor appellent même à un nouveau coup d’état. La moisson est donc en péril. Le rendement devrait être réduit d’au moins 4%. Ceci pourrait un peu améliorer les affaires des céréaliers français, bien à la peine l’an dernier.
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