19/07/2015 – 06H00 Pornic (Breizh-info.com) – Le groupe familial mayennais Réauté qui était en procédure de sauvegarde judiciaire a été racheté par un breton. C’est l’entité CB Expansion qui a repris plusieurs sociétés du chocolatier mayennais fondé en 1954 et qui avait commencé le développement de son réseau de points de vente en 1998. Aujourd’hui, il y a 60 points de vente dont 32 en franchise, organisés selon un concept original – des magasins de 300 m² en libre service situés dans des zones commerciales périphériques.
Les trois entités reprises sont Réauté Chocolat, SARL Roland Réauté et SARL du Pin. Les deux premières fabriquent les produits, la troisième les commercialise. Cela concerne 19 magasins en propre et deux usines – Azé (près de Vendôme dans le Loir-et-Cher) et Chateau-Gontier en Mayenne – tandis que huit succursales seront fermées. Les 19 personnes dont les postes seront supprimés seront reclassées. Par ailleurs le groupe Buton a annoncé qu’il maintiendrait tous les contrats de franchise (26 franchisés pour 33 magasins). En tout, 165 salariés sont concernés.
CB Expansion dépend du groupe familial Buton. Démarré à partir d’une boulangerie, il emploie aujourd’hui 700 salariés. Il possède 9 sites de production et fait en 2014 100 millions d’€ de CA, dont un tiers à l’export. Il devrait donc pouvoir éponger les 12 millions d’euros de dettes accumulées par les sociétés du groupe Réauté – dont 9 millions pour la seule SARL Roland Réauté. Par ailleurs le réseau des points de vente de Réauté, essentiellement situés dans des villes moyennes de la moitié nord de la France, apporte une visibilité intéressante pour le groupe Buton.
Le site spécialisé de Franchise Magazine énumère les raisons qui ont pu pousser le chocolatier mayennais dans le gouffre. Parmi elles, la baisse de la fréquentation de ses points de vente à cause de la crise, le manque de notoriété de la marque hors du Maine, des investissements trop importants faits dans ses usines de production. Il faut ajouter que l’objectif d’ouvrir 100 points de vente s’est traduit par une course à l’ouverture des boutiques. Il en est résulté des doublons dans les mêmes villes, ou encore des ouvertures dans des zones commerciales peu chères mais en perte de vitesse ou peu fréquentées. On peut citer par exemple l’Orée de Sologne à Vierzon, excentrée, plombée par plusieurs fermetures d’enseigne et dont l’extension vient d’être abandonnée par le promoteur.
Des maux qui touchent de nombreuses chaînes de magasins et qui s’aggravent tant en ampleur qu’en casse sociale à mesure que la taille d’un groupe augmente. Exemple type : la Halle aux Vêtements où 1600 postes et 244 magasins sur 608 seront supprimés , ainsi que 37 des 247 points de vente André. Le groupe paie cash son endettement ainsi que l’hyper-concurrence dans le secteur du textile.
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