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Nantes. Tchétchène vs Arménien, ou les ratés du vivre ensemble

16/07/2015 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Le parquet de Nantes vient d’ouvrir une information judiciaire après la tentative de meurtre dont a été victime, le 3 juillet dernier, un demandeur d’asile tchéchène.

A Sainte-Luce sur Loire, le 3 juillet, deux Caucasiens – tous deux demandeurs d’asile, hébergés dans un hôtel social de cette petite ville  située à l’est de Nantes le temps que durent leurs démarches de régularisation –  ont manqué s’entre-tuer pour un prétexte en apparence futile. La veille, un enfant arménien de 13 ans avait jeté une bille à la tête d’un enfant de 6 ans tchétchène. Il faut savoir que dans le Caucase on démarre une vendetta pour moins que cela – un acre de terre disputée bien qu’il n’y pousse que des cailloux, par exemple. Alors une bille à la tête – dans la culture des peuples caucasiens, c’est un affront personnel qu’une famille fait à une autre, surtout si elles sont de peuples et de religions différentes – les Arméniens sont chrétiens et les Tchétchènes en très grande majorité musulmans, quand bien même leur islam est bien moins rigoureux que celui professé par les Saoudiens. Les parents s’en sont mêlés – un Arménien âgé de 36 ans et un Tchétchène de 26 – et il y a eu une bagarre. Le lendemain, l’Arménien est revenu se venger, avec un couteau ou un cutter – l’arme n’ayant pas été retrouvée – et le Tchétchène a dû être admis à l’hôpital, très grièvement blessé à la poitrine.

Il est maintenant hors de danger. L’agresseur, qui avait pris la fuite, s’est rendu aux gendarmes. Il a été mis en garde à vue, avant d’être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Nantes.

Le capitaine Assou, commandant de la compagnie de gendarmerie de Nantes, dont les services ont mené l’enquête, avoue que « ça a été dur d’enquêter et d’interroger les témoins : il y a une grande omerta qui règne, aggravée par des tensions entre les communautés, et les pressions réciproques ». Selon le commandant de gendarmerie, « il y a beaucoup de caucasiens dans les hôtels sociaux de l’est de l’agglomération », notamment à Sainte-Luce, Carquefou et sur la route de Paris, « et il y a souvent des querelles qui sont en fait des règlements de comptes intra-communautaires ». Rien d’étonnant quand l’on vient à considérer l’histoire du Caucase, une mosaïque de peuples que souvent tout oppose – intérêts, lieux de vie, religions, philosophies, alliances politiques – et qui s’entassent dans un espace arable très réduit et néanmoins stratégique. « On intervient lorsque les gérants des hôtels sociaux ou des personnes extérieures nous le demandent », conclut le commandant Assou : « trois fois depuis le début de l’année dans l’est de l’agglomération nantaise. Mais bien souvent quand on arrive tout est redevenu calme et c’est l’omerta ».

Depuis mars 2012, 34 familles de demandeurs d’asile, en attente de papiers, sont accueillies dans le motel 1er Prix de Sainte-Luce-sur-Loire. L’établissement a été transformé en « hôtel social » et chaque chambre bénéficie d’un coin cuisine.  Une façon de s’adapter au flux croissant des clandestins qui arrive en France, et particulièrement vers la plus importante métropole bretonne, vivier d’emplois non qualifiés. En novembre 2011 il y avait déjà 180 familles de demandeurs d’asile sur la seule agglomération de Nantes, réparties entre les diverses communes. D’autres sont installées un peu partout dans le département, notamment dans la campagne, comme à Blain où vivent depuis quatre à cinq ans plusieurs familles originaires du Caucase (Tchétchénie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Daguestan).

La difficulté de cohabitation entre ces familles, issues pour l’essentiel de l’Afrique Noire et de divers peuples ennemis du Caucase, aux destins ballottés et aux cultures très différentes, est une réalité quotidienne. Selon Le Canard social, un site liquidé en juin 2013 mais dont les archives restent en ligne, des travailleurs sociaux de l’Anef-Ferrer sont présents sur place pour tenter de faciliter le « vivre ensemble ». « Le compliqué c’est que ce sont des familles de nationalités différentes et de cultures très variées » reconnait l’une d’entre eux. On ne saurait mieux dire.

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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3 réponses à “Nantes. Tchétchène vs Arménien, ou les ratés du vivre ensemble”

  1. pichevin simone dit :

    des caucasiens ! des peuples qui s’entre-tuent pour des futilités ! mais ou nous emmènent ces politiciens de merde ? la réponse va être cinglante dans les urnes!!

    • Envoie Le Beat dit :

      “qui s’entre-tuent” Oui donc en quoi sa te dérange ils ne vont pas venire chez toi pour te tuer hein rassure toi

      • Fabrice Bailly dit :

        Vous trouvez ça normal la France devient une zone de non droit dans certaines villes ou quartiers de futurs prémices a une guerre civile!

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