La France étouffe le scandale des écoutes de l’Elysée

06/07/2015 – 09H00 France (Breizh-info.com) – Le Président  Vladimir Poutine l’avait dit : la France étoufferait « très probablement » le scandale des écoutes de l’Elysée – trois présidents français successifs écoutés par la NSA, de Chirac en fin de règne à Hollande. On ne peut que louer la clairvoyance du chef d’Etat russe. Parce que c’est précisément ce qui est en train de se passer. Comme l’Allemagne, la France n’a que très mollement protesté. Elle est incapable de faire plus. Justifiant qu’à l’avenir  les puissances du globe – les Etats-Unis, la Russie, l’Inde et la Chine notamment, et demain le Brésil ou le Nigéria – pourront lui marcher dessus.

Un diplomate énervé se confiait au Canard Enchaîné (1.7.2015) : « on est incapable de faire respecter notre souveraineté ». La France n’a même pas obtenu les excuses officielles de Barack Obama. Il a seulement promis d’arrêter les écoutes. C’était pourtant  une occasion en or d’arrêter les négociations pour le GMT (TAFTA). Celui-ci va soumettre notre économie aux intérêts américains et faire de l’UE une nouvelle terre promise pour le poulet chloré et le bœuf aux hormones.

C’était aussi l’opportunité de remettre en cause l’intégration de la France à l’OTAN, véritable abandon de l’indépendance stratégique de la France voulue par de Gaulle. Ce fût une erreur géopolitique majeure de Nicolas Sarkozy « l’Américain  “. 

Tellement imprégné par le modèle américain, il a changé le nom de son parti pour qu’il ressemble plus encore à celui de Bush et de McCain. Les deux partagent déjà un point commun : les mêmes approximations idéologiques pour conquérir un électorat extrême et extrêmement limité.

L’une des causes de la mollesse française est à chercher dans le fait que la France ne peut pas se passer des Etats-Unis dans plusieurs domaines. Notamment le renseignement anti-terroriste. Avec des méthodes illégales, la NSA abreuve de nombreux pays sur les nébuleuses et les réseaux terroristes. Or la France peine à suivre la trace de ses milliers d’anciens combattants du djihad. Il y aurait pourtant une solution simple et dans l’esprit du gouverne-maman, celle de leur attribuer une pension en les obligeant à pointer à la mairie ou au commissariat chaque mois. La fin annoncée du Patriot Act aux Etats-Unis inquiète profondément tous ces états bénéficiaires dont la France. Ils ont chacun èdicté une loi similaire – par exemple la désastreuse et inquiétante loi Renseignement en France.

La France dépend également  des Etats-Unis pour sa Défense. Malgré notre industrie nationale soutenue à coups de milliards publics, nous n’avons toujours pas de drones efficaces ni d’avions de transport militaires de dernière génération. L’A-400 M serait rigoureusement incapable de remplir les missions nécessaires à l’armée. Or les U.S.A  ont fait valoir sèchement la possibilité de cesser les coopérations en cours si l’Elysée insistait trop sur le dossier des écoutes.

Au Sahel, la France bénéficie de drones US et de techniciens américains auprès des trois Reaper français. La France va en acheter une dizaine de plus, ainsi que des méga-drones Global Hawk pour espionner tous les ennemis potentiels. Le Ministère de la Défense fait tout ce qu’il peut pour obtenir une livraison rapide. En effet l’armée française a  besoin de ces armements pour contrer un adversaire évanescent et très mobile. De même, les militaires font le forcing depuis des mois pour obtenir des avions cargos Hercule C130-J et des avions ravitailleurs en vol C-135 pour les avions et les hélicos qui tournent durant des heures, traquant le djihadiste en plein désert. La France ne peut pas se passer de ces achats à un  point tel qu’elle ne peut pas réagir face à ces atteintes à sa souveraineté. Comment dit-on déjà ? Cocu et content ? Et en plus on paye cash.

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