18/06/2015 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Mohammed W., en séjour irrégulier depuis plusieurs années se dit syrien, mais sa demande d’asile a été rejetée. Il a deux obligations de quitter le territoire français, qui courent jusqu’en 2017, mais est toujours là. En revanche, il s’est parfaitement intégré à l’économie parallèle, puisqu’il a un casier chargé pour de nombreux vols.
Ce mardi 16 juin, il passe en comparution immédiate pour trois vols – un en flagrant délit à Rezé le 4 mai 2015 et deux à Nantes, le 14 septembre 2013 (des bijoux, un appareil photo et un Ipad) et le 15 juin 2014. Ces deux derniers aggravés par des dégradations. Lorsqu’il a été pris, il avait cinq bouteilles de parfum dans un sac doublé d’aluminium pour passer les portiques du magasin. Les policiers ont relevé la très bonne qualité dudit sac.
Dans l’espoir d’attendrir la juge, il explique que sa compagne attend un enfant et qu’il travaille en touchant 1200 euros par mois de salaire. D’habitude, cela fonctionne. Sauf que le prévenu travaille en intérim très irrégulièrement et qu’il refuse de donner le nom de sa compagne.Pour ne rien arranger, il fume. Dix joints par jour. Et il a un Iphone tout neuf. Surtout, il est connu de la justice. Il a été condamné en 2013 après avoir donné une autre identité – Omar Pattala. Et sous la sienne en septembre 2014 (3 mois) et janvier 2015 (2 mois), les deux fois pour des vols aggravés et avec sursis.
La victime du vol du 15 juin 2014 – une voiture fracturée place de la Petite Hollande – se constitue partie civile et demande 500 € de dommages et intérêts, dont 350 de préjudice moral. Dans sa demande, la partie civile remarque que « c’est la seconde effraction de mon véhicule en six mois dans la ville. Après ça j’ai eu longtemps peur de revenir à Nantes ». Le procureur s’engouffre dans la brèche. « Il y a beaucoup de vols aggravés place de la Petite Hollande, ça devient un peu une zone de non-droit ». Il balaie la défense malhabile du prévenu : « j’ai l’impression d’être un peu le dindon de la farce ». Tout comme sa justification de ses revenus : « 1200€ au black, ça fait pâlir d’envie ceux qui gagnent difficilement leur vie au SMIC ».
Le procureur demande six mois ferme, ainsi que le maintien en détention et la révocation des sursis prononcés auparavant. Délinquant habituel, ancré dans le vol, récidiviste, le dossier n’est pas à l’avantage du prévenu. Le juge est à peine plus clément : quatre mois ferme et cinq mois de divers sursis révoqués sans aménagement possible. Cela fait neuf mois de détention. Le prévenu repart l’air sombre.
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