14/06/2015 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Depuis longtemps, le secteur de la Mutualité a reçu toutes les attentions du Parti socialiste. Il n’est pas surprenant que Marisol Touraine puis François Hollande soient venus entretenir ces liens à Nantes pour le 41e congrès de la Mutualité Française. Ils se sont gardés d’évoquer les dérives que cela a pu entraîner.
Ainsi, le gouvernement Bérégovoy comprenait René Teulade, comme ministre des Affaires sociales. Ce socialiste corrézien, après avoir exercé le métier d’enseignant, a fait carrière dans la Mutualité. Il est ainsi devenu président de la Mutuelle de retraite de la fonction publique. À ce titre, il a été poursuivi pour avoir bénéficié indûment, entre autres, d’un appartement, d’une voiture de fonction, d’une carte de crédit de la mutuelle etc. Il faudra dix ans de procédure pour qu’un jugement intervienne en 2011 le condamnant à 18 mois de prison avec sursis. Cela ne l’a pas empêché d’être suppléant de François Hollande, maire d’Argentat et sénateur de Corrèze.
De même, l’actuel secrétaire national du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a été condamné à 6 mois d’emprisonnement avec sursis dans l’affaire d’abus de biens sociaux et de détournement de fonds publics de la MNEF (Mutuelle nationale des étudiants de France), rebaptisée LMDE en 2000.
Dès 1982, la Cour des comptes dénonçait la gestion douteuse de ce fief de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France). Cette mutuelle a servi pendant des années à salarier ou rémunérer des prestations plus ou moins réelles à des militants en particulier des trotskistes et des socialistes. Cela se faisait soit directement, soit à travers ses multiples filiales. Cette affaire a mis en cause de nombreux dirigeants actuels ou passés du PS, dont Jean Marie Le Guen, Manuel Valls, Fodé Sylla, Dominique Strauss-Kahn, Julien Dray, Harlem Désir, etc…
La plupart ont réussi à échapper à toute sanction, en particulier grâce à une amnistie présidentielle. Olivier Spithakis, qui en a été un des principaux acteurs, a pourtant été finalement condamné en 2004 à deux ans de prison. Il a fait appel de cette décision.
Voilà un aspect méconnu de la mise en œuvre de « l’économie sociale et solidaire », vantée par ce gouvernement, comme solution miracle à la crise économique qui sévit en France.
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