24/05/2015 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Il a été entendu à La Roque d’Anthéron et, bien sûr, aux Folles Journées de Nantes. Bertrand Chamayou est, depuis cinq ans, l’étoile montante du piano français. Il revient à Nantes (les 9 et 10 juin) et à Angers (les 7 et 11) pour un Concerto en sol de Ravel qui devrait être, comme on dit, d’anthologie. Chamayou pratique ce Concerto depuis plusieurs années, et l’a notamment joué outre-Atlantique avec l’orchestre de Toulouse, sa ville-conservatoire d’origine. Il termine actuellement l’enregistrement d’une intégrale des œuvres pour piano seul de Ravel, qui devrait sortir en janvier prochain chez Erato. Pour ceux qui aiment le second mouvement, très mozartien, de ce magnifique concerto, et son contraste avec le troisième mouvement, teinté de souvenirs de jazz, voilà une soirée à ne pas manquer.
D’autant moins que l’ONPL donne au cours du même concert, sous la direction de Thierry Fischer, une œuvre rarement jouée, la 10e Symphonie de Dimitri Chostakovitch (1953). C’est l’une des plus sombres du compositeur, à peine remis d’une condamnation pour ‘formalisme’ infligée en 1949 par l’administration stalinienne des Arts et Lettres. C’est aussi son œuvre la plus puissante et la plus expressive. L’incroyable premier mouvement, d’une longueur et d’une lenteur hypnotiques, est interrompu par la vivacité, la brièveté et la sauvagerie du second, et suivi de deux autres mouvements alternant expressivité rêveuse et puissance rythmique. Depuis Rimsky-Korsakov et Borodine, jamais l’école russe n’avait montré une telle maîtrise des couleurs orchestrales et des climats qu’elles suscitent. Pour ceux qui ne l’ont jamais entendue, voilà une œuvre à découvrir, de celles que les admirateurs du compositeur mettent au-dessus de toutes les autres, aux côtés de son 8e Quatuor à cordes.
A noter : l’originalité qui ouvre le concert, la 1ère Symphonie de Haydn, rarement jouée elle aussi. Une dizaine de minutes pour une œuvre de jeunesse en trois mouvements, qui montre déjà une rare maîtrise des pupitres de cordes auxquels viennent se joindre, dans les mouvements rapides, les cors et les hautbois. Une fraîcheur vivifiante.
J.F. Gautier
Renseignements : ONPL
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