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Réforme des collèges. Pour un programme d’histoire eurocentré ! Par Thomas Ferrier [tribune libre]

19/05/2015 – 07H00 France (Breizh-info.com) – Alors que le débat sur la réforme des collèges fait rage en France, mais que ses opposants semblent à court d’arguments pertinents et de contre-réforme, Thomas Ferrier, polémiste qui anime notamment le PSUNE ainsi que son blog Internet, livre ses propositions pour un programme scolaire eurocentré, détonnant.

Face aux réformes europhobes et même eurocidaires, car destinées à briser la mémoire historique des Européens, et notamment celles en préparation par le gouvernement PS en France, nous devons opposer un contre-programme de résistance. Voici quelques éléments de réflexion en ce sens de ce que pourrait être un programme d’enseignement de l’histoire de l’Europe destiné à promouvoir notre longue mémoire au lieu de chercher à la détruire au nom d’un « multikulti » délirant destiné à faire place libre. J’utiliserai ici la terminologie française classique (6ème à terminale) mais des équivalents existent dans tous les pays d’Europe.

L’enseignement de la sixième doit être exclusivement centré sur la Grèce classique, de l’époque mycénienne à l’époque hellénistique. C’est notre matrice civilisationnelle, aussi un an complet dédié est un minimum. On pourra l’associer à une initiation au grec ancien. Les élèves devront connaître la mythologie, les grands évènements historiques, la résistance de la « petite » Grèce face aux appétits de l’Asie conquérante, la démocratie athénienne.

En cinquième, une année sur Rome, des origines à la fin de l’empire romain. L’élève devra apprendre le destin exceptionnel d’une cité de paysans qui put conquérir en quelques siècles tout le bassin méditerranéen. Il méditera sur la ruine de cette civilisation, sur les raisons internes et externes de sa chute. Le christianisme sera analysé sans complaisance mais sans hostilité de principe non plus. C’est à ce moment là qu’on associera l’initiation au latin.

En quatrième, l’Europe « barbare » sera enfin évoquée et en détail. L’élève européen saura qui étaient les Celtes, les Germains et les (Balto-)Slaves. On lui fera découvrir nos origines communes indo-européennes, avec en outre quelques heures dédiées à l’Iran et à  l’Inde. Les invasions « barbares », à l’ouest comme à l’est, seront étudiées. L’enseignement englobera les temps mérovingiens et jusqu’à Charlemagne. La christianisation du monde barbare fera partie de cet enseignement. Elle sera là encore étudiée sans a priori.

En troisième, c’est l’Europe médiévale au sens fort qui aura son année. Cela comprendra l’Europe occidentale, le monde scandinave et l’empire byzantin. L’islam ne sera étudié que par son impact sur la civilisation européenne. Les conquêtes arabes et turques seront en ce sens évoquées, de même que la chute de Constantinople et la Renaissance.

En seconde, la période 1500-1789 sera étudiée. On évoquera la dimension scientifique du renouveau de la civilisation européenne, les grandes découvertes, la reconquête balkanique, l’expansion de la Russie, la colonisation de l’Amérique.

En première, l’année d’histoire sera dédiée au grand XIXème siècle, depuis 1789 jusqu’à 1914. La révolution et l’empire, la naissance des nationalismes, l’unification de l’Italie et de l’Allemagne seront à l’honneur. Il s’agira aussi de comprendre ce qui en nous a mené à la première guerre mondiale, si funeste en toutes choses.

Enfin, la terminale sera consacrée à une période charnière, à savoir 1914-1957. Elle sera étudiée dans une perspective européenne et non pas nationale. Les révolutions totalitaires, fascistes comme communistes, seront analysées sans ménagement et à égalité. Leur impact et leurs conséquences sur l’Europe contemporaine seront décryptées. Il ne s’agira pas de faire dans l’hypermnésie compassionnelle mais dans une analyse rigoureuse de ce qui a amené à la ruine morale de notre civilisation. L’objectif n’est pas de jeter au visage des élèves un passé « qui ne veut pas passer » et dont il devrait se sentir coupables, mais de comprendre pour ne pas répéter les mêmes erreurs. La mort de Staline en 1953 clôturera cet enseignement. La période ultérieure, trop récente, ne permet pas de s’apprécier avec suffisamment de recul et certainement pas pour des élèves de collège ou de lycée.

Cet enseignement de l’histoire sera clairement eurocentré, de même que le sera aussi la géographie (vaste programme). Il n’a pas pour but de faire découvrir d’autres civilisations mais de comprendre la sienne, car « connais-toi toi-même et tu connaîtras le monde et les dieux », disait la Pythie de Delphes il y a 2500 ans. L’enseignement des cultures non-européennes n’est pas la mission de l’instruction publique. Celle-ci doit former des citoyens européens, non des « citoyens du monde », et doit rappeler à chacun qui il est et d’où il vient, de quel riche patrimoine il est l’héritier.

Thomas FERRIER

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine. 

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9 réponses à “Réforme des collèges. Pour un programme d’histoire eurocentré ! Par Thomas Ferrier [tribune libre]”

  1. rome28 dit :

    Un peu sommaire, par exemple parler des « celtes » après Rome illustre la connerie racialiste habituelle des Bretonnants : les celtes, notions vagues d’ailleurs,sont arrivés en Europe entre le 9eme et le 7eme. siècle AVANT Jésus Christ !

    • Thomas FERRIER dit :

      Rien à voir avec une question de chronologie. On étudie la Grèce et Rome puis les peuples européens « barbares » (Celtes, Illyriens, Germains, Daces, Slaves, Thraces… etc) et les autres Indo-Européens (hors gréco-romains).

    • Sual dit :

      Mhhh, vous confondez bretonnants et celtomaniaques.

      Pour le reste, ce programme ressemble plus à l’idée puérile d’un ado en quête d’identité et pétri d’imagerie d’Epinal, qu’à celle d’un passionné d’histoire.

      Soit, il ne faut surtout pas parler de l’Asie et du Magrheb. Evincer l’Egypte, le colonialisme, la révolution néolithique ou bien encore Sumer, qui ferait s’étouffer plus d’un intégriste religieux, qu’il fut de civitas ou simple agent des Frères Musulmans (lire Bottero et Kramer).

      Mais que faire du Sahara néolithique, des civilisations andines, meso-américaines, que faire de la Chine antique et du Japon médiéval, des empires perses, etc. Exit ?

      A moins que l’Histoire, avec un grand H, ne soit rabaissée qu’à un programme idéologique bas de gamme.

      De toute façon, la confusion est flagrante quand un triste sire mélange les genres :

       » Il n’a pas pour but de faire découvrir d’autres civilisations mais de comprendre la sienne ».

      J’invite donc Thomas Ferrier à ouvrir une fois dans sa vie un ouvrage d’Histoire, il y découvrira, peut être, la différence entre les idéologies qui instrumentalisent l’Histoire, et la véritable recherche historique. Allez, je suis fou. Il gagnera peut être même un ou deux points de QI.

      • Thomas FERRIER dit :

        Un programme d’histoire destiné au collège et/ou au lycée n’est pas destiné aux passionnés d’histoire mais définit ce que l’on estime qu’un jeune citoyen européen doit impérativement connaître à l’issue de sa scolarité classique. C’est donc aussi une démarche politique.

        C’est le choix conscient et assumé d’un enseignement euro-centré qui évacue totalement en effet ce qui n’est pas européen ou ne l’aborde que dans sa confrontation avec l’Europe. Un citoyen européen n’a pas besoin de savoir que l’islam a cinq piliers ou qu’on prie plusieurs fois par jour. Il doit en revanche se souvenir de la conquête de l’Espagne ou de la prise de Constantinople.

        Perse et Inde, pour la seule raison que ce sont des civilisations apparentées (indo-européennes), seront abordées au niveau de l’histoire ancienne (donc de l’empire perse, autre victime de la conquête arabo-musulmane).

        Donc pour vous répondre précisément et en utilisant l’expression que vous avez introduite: « exit ».

        Laissez donc la « recherche historique » désidéologisée. Elle n’existe simplement pas. Ceux qui la prônent sont aussi généralement ceux qui tentent de la pratiquer le moins.

        Donc, 6ème: la Grèce. 5ème: Rome. 4ème: Les autres Indo-Européens. 3ème: L’Europe médiévale. Ce qui se rapproche de l’enseignement de l’histoire classique d’avant le passage des « pédagogos ».

        Quant aux autres époques ou ères civilisationnelles que vous évoquez, on n’a pas inventé l’université pour rien…

        Et mon QI va bien, je vous remercie.

      • Sual dit :

        Un programme d’histoire n’est pas une arme pour forger une identité (une identité européenne qui ne découle de toute façon d’aucune réalité). Un programme d’histoire doit être conçu pour que l’enfant ait les bases minimales de culture et de compréhension du pays où il vit, bref, les bases de l’identité citoyenne. Pour le reste, j’estime que l’Histoire est une discipline scientifique qui doit apprendre l’enfant à développer son esprit critique, notamment via le comparatisme.

        Pour le reste, votre idée de programme est une blague. Pour reprendre l’exemple indo-européen, sa complexité est telle, il y a tellement peu de consensus sur la question, que ce serait une erreur d’évoquer cela en quatrième. De plus, je comprends bien la démarche politique qui concéderait à parler rapido presto de l’Inde et de l’Iran, mais vous savez comme moi que la nébuleuse européenne couvre aussi la turquie, le caucase, la partie du Moyen Orient, partie Sud de la Sibérie, l’asie centrale (et oui, les pachtounes d’Afghanistan et du Pakistan font partie de la nébuleuse indo-européenne), et même la Chine occidentale. Voyez la complexité, constatez la difficulté d’instrumentaliser la famille indo-européenne pour la calquer sur le « choc des civilisations ».

        D’autre part, insister sur l’identité indo-européenne, c’est faire table rase de sujets au combien plus intéressants. Vous squizez les ibéres, les tartessiens, les étrusques, les ligures, les pelasges, le complexe balkano-danubien, la civilisation mégalithique, la culture de vinca, des basques. Bref, tous ces aspects locaux qui seront certainement plus utiles pour un petit européen.

        Laissez de côtés les pédagogos et l’islam, oubliez l’Empire de Gao, mais expliquez moi pourquoi la révolution néolithique ne devrait plus être abordée. Idem sur l’origine de notre alphabet, de notre arithmétique, les religions du Livre. Pourquoi faire l’impasse sur Sumer, quand on sait que tant de choses y sont nées ? Les grandes pyramides du complexe de Guizeh aurait du être en Europe pour qu’un petit collégien aient à attendre la faculté pour en entendre parler ? Idem pour le reste du Monde ?

        Mare Nostrum n’était pas une frontière, il y a autant de génie autochtone que de synchrétismes de génie (Rome ou l’étrurie, ça doit vous parler). A vouloir politiser l’histoire antique et médiévale, avec des frontières fictives (géographiques ou temporelles), vous adoptez exactement la même démarche que les pédagogos.

      • Anton dit :

        Sual, Il règne une immense confusion dans votre esprit. Vous confondez l’étude critique, multilatérale et idéologiquement neutre du passé avec ces usages non strictement savant de l’histoire destinés à consolider symboliquement les consciences collectives des communautés socio-humaines et historiques. La première dimension, qui trouve en elle même sa propre finalité, est une élaboration intellectuelle qui ne relève que de la connaissance et de recherche désintéressée de la vérité pure, et n’est jamais le fait que de certaines catégories restreintes de la société : chercheurs professionnels, amateurs éclairés, curieux etc. La seconde dimension, qui peut bien sûr interférer avec la première, assigne en revanche une fonction identitaire à l’usage du passé afin de rassembler et d’unir une communauté historique autour d’un récit commun, nécessairement étroit, borné ou sélectif, etc. Est-il besoin de vous rappeler qu’aucune communauté ne saurait faire l’économie de ce type de récit ?

      • Anton dit :

        Sual, j’ai oublié de préciser que votre approche est d’ailleurs elle-même bien loin d’être idéologiquement neutre…Il est ridicule de nier tout à la fois la parenté historique, culturelle, identitaire et anthropologique des sociétés européennes et de prétendre que la Méditerranée n’a jamais été une ligne de démarcation entre le continent européen et le monde afro-asiatique. Vous affirmez donc, bien stupidement, que l’idée d’une profonde parenté entre un Allemand et un Français (par ex.) « ne découle d’aucune réalité » pour aussitôt nous expliquer qu’il n’existait dans le fond aucune différence identitaire entre un Gréco-Romano-Germano-Slave de la rive nord de la Méditerranée et un Assyro-Egypto-Babyloniano-Arabe de la rive sud. Là où l’usage quelque peu mémoriel et politique de l’histoire pratiqué par Thomas Ferrier entend consolider symboliquement les frontières de l’Europe, votre usage du passé à vous, non moins orienté idéologiquement, entend rendre totalement perméables les frontières à tous les flux de la mondialisation (humains, culturels, financiers, etc.). Le ridicule dans tout cela est que vous vous piquez en plus de rigueur et de désintéressement scientifique alors que votre idéologie inconsciente relève à la vérité de la pire « idiotie utile » qui fût. Je ne résiste pas à la tentation de commenter une autre de vos affirmations. Votre tour de bonneteau risible à l’aide duquel vous assimilez la communauté des Indo-Européens indivis avec l’Europe au sens historique, culturel et humain (qualifiée par vous de flottement indéterminé et nébuleux) relève tout uniment de l’imposture intellectuelle. Pour information, les vicissitudes de l’histoire ont séparé très tôt la branche des Irano-Indiens des communautés indo-européennes plus occidentales (Celtes, Germains, Grecs, Italiques, etc.) qui se sont individualisées ethniquement, culturellement et linguistiquement en se greffant sur les cultures préexistantes de la vielle Europe néolithique (elles mêmes superposées sur un vieux fond européen paléolithique cromagnoïde spécifique). Pour éclairer votre lanterne défectueuse, je vous rappelle que les Irano-Indiens se sont individualisés bien plus à l’est au contact de substrat différents (élamite, dravidien, etc.) tout ou en subissant d’autres influences (assyriennes, arabo-islamiques, extrêmes-orientales, etc.). Les Indo-Européens orientaux restés définitivement dans le berceau pontico-caspien primitif des proto-Indo-Européens se sont quant à eux individualisés en mettant en place la civilisation équestre des pasteurs nomades montés des steppes froides eurasiatiques avant de fusionner avec les… Turco-Mongols…Là encore, l’amalgame avec l’Europe historique est donc évidement impossible. Votre raisonnement ô combien fallacieux est toujours le même : vous admettez la parenté indo-européenne des Européens à la seule condition de la « diluer » dans un ensemble eurasiatique indistinct et nébuleux situé de l’Inde à l’Atlantique pour aussitôt relativiser l’indo-européanité des Européens en rappelant l’existence de divers substrats locaux selon vous bien plus importants et intéressants pour nous expliquer notre identité. La cause idéologique est ainsi toujours la même : refuser la moindre identité commune et spécifique pour les Européens, quitte à affirmer une chose et son contraire en se livrant à des contorsions aussi grotesques que scandaleuses.

  2. Anton Cusa dit :

    Sual, Pour résumer, votre malhonnêteté intellectuelle consiste donc à nier les parentés étroites entre Européens (nébuleuses et sans fondement prétendez- vous) tout en sacralisant les parentés bien plus lointaines et relatives entre les deux rives de la Méditerranée (Mare Nostrum, etc.). Et ce en déguisant grossièrement tout cela sous couleur de désintéressement et de rigueur scientifiques, épistémologiques et intellectuelles, non sans plagier au passage la bonne parole de ce sacré idéologue de Démoule.

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