19/05/2015 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Dans le cadre de la semaine culturelle du Loquidy – un collège « privé » nantais censé être l’ilot d’une certaine élite privilégiée voire, pour certains, « moisie » – qui se tient jusqu’au 22 mai, les élèves de 3ème auront la chance de voir successivement Musée haut, musée bas, une pièce de Jean-Michel Ribes – figure emblématique de la « gauche bobo », puis Welcome de Philippe Lioret.
Véritable apologie de l’immigrationnisme, le film de Lioret décrit l’histoire de Bilal, un jeune clandestin kurde cherchant à rejoindre depuis le port de Calais la terre promise, l’Angleterre. Selon le synopsis « il devra faire face à l’autorité brutale et totalitaire des représentants de l’ordre, mais pourra heureusement compter sur le soutien de Simon – ex champion de natation – dont la conscience éveillée de la torpeur par sa sensible future ex-compagne, l’aidera en vain à traverser la Manche, au mépris de tout risque de condamnation pour désobéissance civile». Edifiant.
A l’époque, le film avait reçu un accueil enthousiaste de la critique bien-pensante. Dans Télérama, Pierre Murat parlait ainsi du travail de Lioret: « Voilà ce que nous dit, nous montre Philippe Lioret, sans emphase ni condescendance. Ce n’est pas un pamphlétaire, Lioret, mais un philosophe : il sait bien que chacun a ses raisons, même s’il arrive que tout le monde ait tort… Son film, intense et beau, donne le frisson. Il finit mal, bien sûr, parce qu’il ne saurait en être autrement. Mais, comme dans ces vieux chefs-d’œuvre italiens où il suffisait qu’un gamin glisse sa main dans celle de son père humilié pour que l’espoir renaisse, ce sont des fragments de fraternité que l’on emporte. Une photo déchirée que Bilal montre à Simon. Une bague perdue, soudain retrouvée. Une improbable soirée pizza, improvisée par un Lindon gêné et génial. Et, dans une piscine déserte, la silhouette d’un adolescent se glissant dans l’eau pour y poursuivre son rêve. »
Seule fausse note, Laurent Dandrieu évoquait « une tarte à la crème ultra-conformiste, qui relève plus d’un manifeste politique sanspapiériste que du cinéma proprement dit ». Pour le critique de Valeurs actuelles, « il y a longtemps que les cinéastes français, souvent plus compétents dans le maniement des clichés politiquement corrects que dans l’art de raconter une bonne histoire caméra en main, “nous les brisent menu” comme aurait dit Audiard, en nous donnant des leçons sur notre insuffisant accueil des immigrés, et le prétendu racisme des Français… ».
Interrogé sur la programmation de ce film, un collégien remarque: « pour la majorité des élèves, il s’agit de louper les cours ! Pour ceux qui le regarderont, ils s’apitoieront sur le sort des malheureux migrants, mais comme on n’en reparlera pas ensuite cette impression restera, sans plus de réflexion sur ce sujet difficile ».
Gageons pourtant que, même si ce n’est pas prévu dans l’emploi du temps des élèves, de nombreux débats se tiendront avec des enseignants – adultes référents – pour évoquer la délicate question de l’accueil des clandestins et plus généralement de la politique d’immigration plus que d’actualité en 2015.
J.M.A.
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Une réponse à “Nantes. Welcome to Loquidy !”
Il ne faut pas croire que le bourrage de crâne pour tous est l’exclusivité de l’école publique. Que Najat se rassure, le privé est également sous contrôle…