Cet accord, signé en 2005 vise à formaliser les procèdures de reconduite à la frontière des ressortissants albanais, une fois que leur séjour a été considéré comme irrégulier. Des accords similaires ont été signés avec la Macédoine, la Serbie, le Monténégro, la Moldavie, la Bosnie, le Pakistan, les îles du Cap-Vert, la Turquie, la Géorgie, la Russie etc. La coopération franco-albanaise est jugée « satisfaisante » par les rapporteurs, qui « s’appuient sur le taux élevé de délivrance de laissez-passez consulaires (86% en 2013, 92% en 2014) qui permettent de pallier l’absence de documents officiels dont se débarrassent souvent les immigrés« . Bref, l’Albanie récupère ses clandestins. Le nombre d’Albanais légalement installés en France s’élève quant à lui à 8 549 en 2013 dont le tiers en région Rhône-Alpes.
En revanche, l’immigration en provenance d’Albanie ne cesse de progresser. A cela, plusieurs raisons : depuis 2010, les Albanais titulaires d’un passeport biométrique sont exempts d’un visa pour entrer dans l’espace Schengen à condition qu’ils disposent de moyens pour subsister, d’une raison valable pour venir et de garanties de rapatriement. Les rapporteurs indiquent aussi que « l’Albanie est devenue une zone de transit pour les ressortissants d’autres pays qui souhaitent entrer en Europe« . Bien que le rapport loue le durcissement de la politique migratoire albanaise – suite à la restructuration de la frontière-passoire avec le Kosovo et la coopération douanière entre plusieurs pays d’UE dont la France et l’Albanie – il ajoute ingénument « il est certain que les réseaux mafieux albanophones sont très actifs en ce qui concerne la traite des êtres humains ou la drogue. Ces activités lucratives sont peu risquées, du fait de la corruption encore importante dans le pays« . Rien de nouveau sous le soleil.
Côté chiffres, l’évolution de l’immigration en provenance d’Albanie vers la France est impressionnante : les demandes de visas ont décuplé entre 2011 et 2013, passant de 507 à 5066. Les demandes d’asile ont quintuplé de 2010 à 2014, passant de 373 en 2010 à 1688 en 2012 et 1944 en 2014. Un pic a été atteint en 2013 avec la bagatelle de 3288 (!) demandes, mais l’OFPRA a classé la même année l’Albanie dans la liste des pays sûrs, ce qui a eu pour effet de baisser nettement les chances d’obtenir un visa et donc les demandes. En revanche, cela n’a pas suffi à faire refluer l’immigration : les Albanais sont toujours plus nombreux à arriver en France et s’y maintenir illégalement. On peut le penser en considérant le chiffre des ordonnances de quitter le territoire français (OQTF) : 574 en 2010, 2360 en 2013, 2964 en 2014; celui des reconduites à la frontière exécutées prend le même chemin : 284 en 2010, 1384 en 2013, 1700 en 2014.
Il n’en reste pas moins que le nombre des admissions de ressortissants albanais au droit d’asile est très faible – même ceux qui fuient le kanun (la vendetta du nord du pays) ne sont pas assurés de l’obtenir selon les critères européens. Le nombre d’admis, s’élevant à 56 en 2010, n’est passé qu’à 179 en 2013. Cependant en 2014, surprise. La France généreuse ouvre grand ses bras protecteurs, et 663 Albanais (!) sont admis au séjour. Presque 4 fois plus qu’en 2013. Pourtant, il n’y a pas eu de nouvelle guerre en Albanie, ni de purge des opposants par l’Etat albanais… les voies de l’universalité française sont impénétrables. Mais risquent à coup sûr de créer un appel d’air et d’encourager les candidats à l’immigration venant de ce pays.
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2 réponses à “L’immigration des Albanais en France a nettement augmenté ces dernières années”
et de quelle confession sont-ils
je vous le donne en mille . puis même pas .
Je ne suis pas sûr de comprendre l’importance de leur confession, qu’est-ce que ça change qu’ils soient chrêtiens, musulmans, juifs,… ?