30/04/2015 – 10H00 Dublin (Breizh-info.com) – L’Irlande ne reconnaîtra pas le génocide Arménien. Une nouvelle rapportée d’abord par le journal Armenews. Le ministère irlandais des Affaires étrangères (DFAE) a en effet reconnu les « terribles événements qui ont abouti à la mort tragique de très grands nombres de la population arménienne dans l’Empire ottoman » sans utiliser toutefois le mot génocide avant d’ajouter «comme nous le savons bien en Irlande, le processus de réconciliation et de confrontation avec le passé n’est jamais facile. En cette année de commémoration du centenaire, l’Irlande exhorte l’Arménie et la Turquie à tirer profit de toute possibilité de progresser dans leurs relations bilatérales pour le bien de leur peuple, de la région, et de leur avenir commun.»
Le communiqué ajoute que le président Michael D Higgins avait récemment exprimé la sympathie du peuple irlandais pour l’énorme souffrance des Arméniens de cette époque au président arménien Serge Sarkissian .
Ces déclarations ont provoqué la colère d’un sénateur (Mark Daly) du parti Fianna Fail, qui a estimé que c’était la pire réponse qu’il n’ait jamais vu. Ce dernier avait en effet présenté une requête devant le Comité mixte des affaires étrangères et du commerce cherchant à ce que les massacres soient reconnu comme un génocide.
Le sénateur Daly a ensuite déclaré que l’Irlande devrait suivre l’exemple de pays comme la France et le Canada , du Vatican et du Parlement européen , en reconnaissant ce qui est arrivé comme un génocide, avant de rappeler que Mustafa Kemal Ataturk , fondateur de l’Etat turc moderne, avait lui même reconnu les événements comme une infamie avant que les islamistes aujourd’hui au pouvoir en Turquie ne fassent table rase du passé.
Le Sinn Féin, par la voix de son député Sean Crowe, a lui aussi qualifié cette non reconnaissance de position « épouvantable » et qu’il s’agissait là d’une forme de négationnisme.
En Irlande, la question de la mémoire est traditionnellement agitée, notamment concernant les luttes entre loyalistes protestants nord-irlandais et catholiques pro républicains. Chaque année, dans les deux camps, les militants, les familles, honorent leurs morts et leurs combattants durant des marches symboliques, qui donnent lieu à des regains de tension, les générations se transmettant bien souvent le flambeau de la revendication, malgré un apaisement ces dernières années.
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