25/04/2015 – 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) – La réforme territoriale se décline en trois volets. Le premier portant sur les métropoles a été défendu par Jean-Marc Ayrault. Le second portant sur la délimitation des régions est l’oeuvre de Manuel Valls. Le troisième, en cours de discussion au Parlement, intitulé NOTRE (Nouvelle organisation territoriale de la République), tente de démêler les compétences des collectivités territoriales.
L’obsession de Jean-Marc Ayrault s’appelle « métropole ». Toute son action, à Nantes, que ce soit en faveur du Grand-Ouest ou du projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, s’articule autour de cette conviction que les métropoles sont l’avenir de l’homme. Donc Nantes doit tout faire pour jouer dans la cour des grands, Lyon, Barcelone, Milan, Munich …
Le « progrès » l’exige. Dans un entretien accordé à Ouest-France, il persiste et signe : « La première loi votée, que je revendique et dont on verra progressivement les effets, c’est la loi sur les métropoles. Je l’assume, car les métropoles sont des moteurs de croissance et de solidarité territoriale.».
Cette vision urbaine correspond bien à la philosophie des dirigeants du PS, c’est-à-dire à leur vision du monde mais également à leurs intérêts électoraux. Avec une classe dominante (les élites) représentant 10% de la population et les classes moyennes 40%, ils estiment ne plus avoir besoin des classes populaires (50%).
D’où leur engouement pour les métropoles qui concentrent l’essentiel de ces deux catégories les plus favorisées .
Et c’est payant électoralement : « les grandes métropoles se dégagent du lot par leur surreprésentation des professions du tertiaire supérieur, indiquant des territoires performants sur le plan économique, bien intégrés à la mondialisation. Ce sont les territoires où le vote protestataire, en l’occurence d’extrême droite, est le moins élevé. Par contre, l’abstention y est importante car les populations issues de l’immigration, qui y sont nombreuses, votent peu. » explique le géographe Laurent Chalard (Le Figaro, 15 avril 2015).
On en a eu la confirmation lors des récentes élections départementales : à Brest, la gauche a emporté quatre cantons sur cinq ; à Nantes, sept sur sept ; à Rennes, six sur six. C’est pourquoi, dans ces trois départements, la droite aura les plus grandes difficultés à devenir majoritaire au conseil départemental. Seul un front «rural» pouvait parvenir à faire basculer ces assemblées.
Bernard Morvan
Photo : DR
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Une réponse à “Réforme territoriale en Bretagne. Les métropoles contre la ruralité.”
ce n’est pas métropoles contre ruralité…c’est la ruralité qui s’enfonce toute seule.
Depuis 35 ans les petits élus ruraux se partagent le gâteau de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire pour maintenir chacun une démographie très, très légèrement positive. Et ils sont fiers d’eux: mépris total des documents d’urbanisme, vente à gogo de terrains agricoles par les agriculteurs élus ou leurs copains de manière totalement anarchique, mépris total de l’environnement etc etc…La cause est bien la médiocrité de ces petits élus ruraux à qui on donne beaucoup trop de pouvoir!
Alors quoi, c’est la ruralité qui a 30 ans de retard ou les métropoles qui ont 30 ans d’avance?
Les deux mon capitaine! Les métropoles suivent la course, les ruraux s’enfoncent, rien de plus logique.