Italie. La gauche accélère la répression à l’encontre des forces d’opposition.

16/04/2015 – 07H00 Rome (Breizh-info.com) – Depuis quelques années, l’Italie traverse une longue phase de transition politique. L’aménagement de la soi-disant « Deuxième République », polarisé autour de la figure de Silvio Berlusconi, a volé en éclats en raison de la perte graduelle de lucidité de l’ex « premier » et d’ennuis judiciaires de plus en plus pressants, mais aussi par les attaques sans précédant des pouvoirs financiers. En 2011, après que Berlusconi fut contraint de démissionner grâce à un véritable coup d’état, l’Italie a connu trois présidents sans véritable légitimité populaire : Mario Monti, Enrico letta et Matteo Renzi.

Si les deux premiers étaient de pâles bureaucrates de l’oligarchie, l’actuel « premier » italien est le seul à avoir réussi à imposer une vision gagnante, en ayant réussi à mettre en difficulté la gauche d’inspiration communiste, désormais reléguée à une minorité insignifiante dans le parti de Renzi, le PD ( Partito Democratico). D’un autre côté, Renzi apparait pour beaucoup comme une continuation de l’ère Berlusconi mais avec d’autres moyens (si la France connait l’UMPS, en Italie on parle ouvertement de « Renzusconi »), en utilisant un langage typique de « chef d’entreprise » et un marketing politique anticonformiste.

La gauche ayant été poussée dans les cordes et la droite, héritée du Mouvement social italien (historiquement le parti neo-fasciste,) réduite à une représentation ultra-minoritaire, le paysage politique s’est beaucoup modifié, laissant le champ libre à des formations populistes déjà présentes dans d’autres pays européens.

C’est le cas de la Ligue du Nord de Matteo Salvini, qui a abandonné ses thématiques sécessionnistes et s’est repositionné comme force post-idéologique, capable de parler aux couches populaires autochtones de tout le pays et de dialoguer sans complexes avec les forces nationales révolutionnaires, même celles d’inspiration fasciste.  Cela finit par souvent monopoliser les débats politiques dans les talk show télévisés : les représentants de la Lega sont contraints de subir de véritables procès médiatiques de la part des journalistes de gauche qui, en pleine crise économique et avec l’Isis à nos portes, posent des questions sur des faits remontant à 70 ans, afin de pouvoir établir si ces politiciens élus par le peuple sont légitimes.

Le fait que cela se passe justement au moment où l’Italie affronte une des plus grandes urgences migratoires de son histoire, que seule la Lega dénonce, ne fait que disqualifier la classe médiatico-intellectuelle et donner raison aux légistes.

En attendant, les forces nationales antagonistes doivent affronter une répression policière qui croît en même temps que leur visibilité médiatique, l’appui du peule et donc la possibilité d’accéder à des postes au pouvoir.

Ce qui s’est récemment passé à Cremona en est un exemple, même s’il présente quelques aspects ambigus. Le 18 janvier dernier, un centre social antifasciste de cette paisible cité lombarde, dénonçait une attaque de 50 fasciste armés liés à Casa Pound . Un militant de gauche (qui s’est révélé être un ex membre de la scène « White Power » passé à l’autre bord), est resté dans le coma pendant plusieurs jours. Dans ce cas précis, les enquêteurs se sont montrés relativement honnêtes; ils ont examiné les vidéos, écouté les témoignages pour reconstruire les faits qui se sont révélés très différents de ce que les antifascistes leur avaient raconté : le groupe de CasaPound était composé de 10 personnes désarmées (et non de 50) et avaient en réalité été agressés par un groupe d’antifascistes armés…

Les réflexes rapides des jeunes de CasaPound, qui n’ont pas reculé devant l’embuscade et ont réussi à se défendre, avait entraîné des effets opposés à ceux espérés par les antifas.

Mais si la vérité sur les faits a été rétablie, la vision de la justice est paradoxale : pour s’être défendus au lieu de fuir, les jeunes gens de Casapound ont commis un délit et aujourd’hui deux d’entres eux sont poursuivis sous l’accusation gravissisme de tentative d’homicide. Le système judiciaire italien, semblerait-t-il, pousse à être lâche.

Les temps sont durs pour les coeurs courageux.

Adriano Scianca (traduction Danielle Borer)

Photo : DR
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