14/04/2015 – 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) – Le rapport d’activité 2014-2015 de la chambre régionale des comptes de Bretagne vient de paraître : concernant le spectacle vivant et son financement, dont nous avons plusieurs fois évoqué les larges dérives dans nos colonnes , la CRCB recommande d’en « améliorer le cadre juridique et le fonctionnement ».
Le spectacle vivant regroupe regroupe les arts de la scène : art dramatique, danse, musique, arts du cirque, arts visuels ou de la rue. Se classent ainsi dans cette niche un opéra et un festival de Djembé, une pièce de Ionesco et un battle de slam. Tout se vaut et qu’importe la gestion : « En Bretagne, cette branche professionnelle compte environ 700 organismes et emploie près de 10 000 personnes, dont une majorité d’intermittents du spectacle , pour une masse salariale de 34 millions d’euros » écrivent les magistrats.
Constitué principalement d’associations loi 1901 (à 85%) le spectacle vivant en Bretagne souffre d’un manque de transparence et d’une large dépendance vis à vis des collectivités et institutions, c’est à dire du contribuable.
Ainsi, la chambre régionale insiste sur le fait par exemple que les collectivités territoriales confient les politiques culturelles à des professionnels moyennant des conventions comportant objectifs et attribuant des moyens sous forme de subventions annuelles.
Pour ces grosses structures professionnelles – qui peinent déjà à établir un équilibre financier, ce qui laisse imaginer l’état des petites structures – les recettes en provenance des spectateurs sont limités. « En moyenne, la chambre a constaté que les contributions publiques représentent entre 60 et 85 % des moyens de financement des structures. Par rapport à un coût de revient total de la place évalué à 75 €, un spectateur acquitte ainsi environ 15 €, soit seulement un cinquième. ».
Traduction : les collectivités financent un Spectacle Vivant qui n’attire pas forcément les foules recherchées prioritairement (les classes populaires) et ont un coût significatif pour l’ensemble de la communauté. « La réalisation de la démocratisation n’est de surcroît pas facilitée par la méconnaissance des origines sociales et démographiques des spectateurs, malgré une politique tarifaire incitative. » explique la CRCB.
Les collectivités publiques, accusées de « faible implication » dans la gestion du spectacle vivant qu’elles financent pourtant, sont renvoyées dos à dos avec « les entreprises culturelles » dont le fonctionnement quotidien « n’est pas exempt de critiques, qu’il s’agisse de l’encadrement des dépenses courantes, de l’évolution des charges de personnel ou de la mise en concurrence des fournisseurs dans le respect des règles de la commande publique.» Reste à savoir si, en ces temps de restrictions budgétaires, ces observations seront suivies d’effet…
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