Bretagne. Un homme décrit le calvaire des paysans Bretons. [vidéo]

01/04/2015 – 08h00 Bretagne (Breizh-info.com) ‑  Pour défendre un ami, éleveur de chèvre à Tal-Ar-Hoat, en Guengat (29) M. Trapp, a réalisé une vidéo qu’il nous a adressé pour dénoncer l’abandon dont sont victimes les paysans, en Bretagne et en France, mais aussi l’hypocrisie autour de ceux qui, hier encore, formaient le maillon essentiel de la société .
Son regard extérieur à la Bretagne lui permet d’être de surcroît plus objectif, plus distancé dans ses commentaires, avec cette vidéo émouvante, véritable cri du coeur en faveur de la sauvegarde d’une paysannerie à qui l’Etat et les grandes institutions technocratiques ont voulu enlever leur fierté.

« J’ai toujours défendu une certaine idée de la liberté. J’ai fait beaucoup de métiers dans ma vie, dont plusieurs à mon compte (comme restaurateur, éleveur de lapin et pleuroticulteur). » nous confie M. Trapp. « Aussi quand je vois comment le pouvoir traite les seuls capables en France de créer des emplois, de préserver les valeurs auxquelles je crois et les nuisances de ces gens juste bon à être des bonimenteurs de foire, cela me révolte. D’un autre côté, j’ai toujours aimé l’écriture. Dans les années 2000, plusieurs de mes articles d’une page entière ont été publiés par le journal papier national (La Une), puis la collaboration avec le journal du net (Conscience Politique) pendant deux années, et enfin la publication de mon livre (L’Autre bout de la Lorgnette) » avant d’expliquer la genèse du projet :

« Pour changer un peu de style, j’ai passé quatre années à adapter mes histoires en PPS, sur le site Ma planète et pour finir en vidéo. C’est sur ce site que j’ai connu cette personne incroyable, éleveur de chèvres toute sa vie, n’ayant ni télé ni journaux et pourtant se servant mieux que moi d’un ordinateur. À 80 ans, obligé de reconstituer un troupeau de chèvres uniquement pour pouvoir manger, totalement oublié par ces professionnels de la solidarité dont ils ne se servent que pour nous manipuler.
Le connaissant depuis plusieurs années, j’avais envie d’expliquer un peu ce qu’avait été sa vie, aussi j’espère qu’il pourra servir d’exemple, pour ouvrir les yeux de certains, sur cette vie artificielle que l’on voudrait nous imposer alors qu’une bonne partie des problèmes ne vient que d’élus censés les résoudre.»

Paroles de la vidéo :

Un monde qui se meurt sous nos yeux, la plupart du temps dans l’indifférence la plus totale, je sais bien que cette histoire est banale, heureusement que quelques reportages encore en parle. Pourtant ces femmes et ces hommes, vivant de leur passion, aimant leur indépendance, qui sont le cœur de la France se meurt en silence.

Imaginez un maçon faisant un ravalement de façade et qui ne sait pas quand ni même combien il va être payé… ou encore ce fonctionnaire ayant finit son rapport lui ayant pris quelques semaines ou mois, tout en sachant que si celui-ci part à la poubelle, son salaire fait de même !

Inimaginable, diront certains, et pourtant c’est bien le lot quotidiens de ceux qui représentent encore les racines de notre pays, qui l’entretient et grâce à qui nous avons notre pain. Je parle de nos paysans, bien évidemment, montré comme une lointaine tribu d’Amazonie, raconté par des anthropologues dont la compassion dégouline de nos écrans, ayant un quart d’heure à combler, entre deux atrocités.

C’est beau la liberté, mais bien cher payé quand on ne peut compter, grâce à d’innombrables formalités, que sur des subventions qui vous enlèvent en plus votre fierté.

Une vie entière à bosser, sans savoir ce qu’est un jour férié, sans jamais se plaindre ou manifester, ignorés des syndicats comme de la plupart de nos médias, ne connaissant même pas le minimum vieillesse, car sous de fallacieux prétextes, ce que l’on donne à des étrangers n’ayant jamais travaillé ni cotisé, on leur refuse à eux sous prétexte que, puisqu’ils ont des champs, ils n’ont qu’à les cultiver.

Tout ces feignants d’élus avec leurs retraites dorées, je voudrais bien les voir à soixante dix ou quatre-vingt ans sonné, remuer la terre et s’échiner, juste pour pouvoir manger.

Et voici que maintenant, bousculés dans leurs traditions, leur religion, ne reconnaissant plus ce pays où ils avaient choisit de vivre, enracinés par leurs ancêtres dans une terre qu’ils aimaient, des bobos parisiens, qui n’y connaissent rien, décident pour eux qui a le plus de droit dans ce pays, choisissent la religion qu’ils veulent nous imposer, et même leur façon de travailler qui doit se plier, à des technocrates qui n’imaginent la campagne que par des statistiques, des plans quinquennaux ou hexagonaux, peut importe, mais dont la réalité, par eux est complètement ignorée et même méprisée.

Et comme si le sort, sur eux ne s’était pas assez acharné, voici qu’une autre calamité, sur eux est tombé !

Ne pensant qu’à protéger cette bobosphère dans nos villes bien planquées, ils y ont rassemblé tous nos policiers, et de tous ces voyous les ont refoulé, au fin fond de nos campagnes reculées.

Et ce sont ces gens, vivant tranquillement bien que péniblement qui se trouvent maintenant dépossédés, de leur tranquillité, mais également et continuellement, se font agresser, voler, dépouiller de leurs outils de travail et du fruit de leur labeur, obligé de s’armer et de passer leur nuit à surveiller leurs propriétés.

Ce qui n’empêche pas nos politiques de plastronner et de se vanter, que dans telle ou telle ville, la délinquance et les agressions ont diminué, passant sous silence le fait qu’elle c’est simplement déplacé, vers une population qui sait si mal voter, et que l’on ne peut trouver vengeance plus subtil, pour opprimer ceux réfractaires à leurs idées.

Subissant une soi-disant modernité, un champ perdant toute sa valeur, estropié par un pilier, transportant la fée électricité ou par de grandes roues tournant que le tiers du temps, imposées par des écolos, ne voulant que les reléguer, à de simples jardiniers, dans leur délire d’un monde soumis et dirigé, depuis leurs bureaux ceinturés de béton et d’acier

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et si ces gens sont bien les précurseurs, d’une France qui est monté en valeur, s’ils sont bien le socle et le sens donné à un pays, aujourd’hui on les sacrifie, et cette solidarité dont on entend autant parler, jamais elle ne leur a été destinée.

Pour au moins 40 000 exploitations agricoles, le revenu par actif est la moitié du SMIC. 5000 familles par an perdent leur propriété à cause des mises en liquidation. Leurs revenus ont baissé de moitié ces deux dernières années, et suivant les critères retenus, c’est un à deux suicides par jour que subit cette profession.

Le stress, la charge de travail, l’absence de loisirs, mais aussi, chose inadmissible, une surcharge administrative générée par un nombre exagéré de gratte-papiers dont la seule occupation, est d’emmerder ceux qui les font vivre, ce qui est bien le comble de l’absurde.

Bien sûr que, pour être honnête, tous nos agriculteurs n’ont pas les mêmes conditions de vie, certains ont la chance d’avoir de bonnes terres, de faire le bon produit. Exportant et participant à l’enrichissement et la réputation de notre pays, mais vous l’avez compris, ce n’était pas le but de cette vidéo.

Aussi je laisse la conclusion de celle-ci à mon ami Gilbert, paysan sans terre, dans une région qui ne se laisse pas faire, bien connu par ses bonnets rouges et leur esprit d’indépendance qui moi, ne me laisse pas insensible, et adhère à ces valeurs auxquelles je crois..

Crédit photo : DR
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