07/03/2015 – 08H00 St-Nazaire (Breizh-info.com) – Le 3 mars, le CACED (comité d’action contre les extrêmes droites) organisait à Saint-Nazaire une conférence débat intitulée « mains brunes sur la ville » et consacrée à la percée du Front National dans la basse Loire. Une occasion privilégiée de constater que l’extrême-gauche a le moral dans les chaussettes.
Une soixantaine de spectateurs, la plupart âgés, vétérans du militantisme politique d’extrême gauche, syndical et associatif, avaient faits le déplacement pour cette soirée présentée par Nathalie Bruneau, professeur au lycée expérimental créé par Gabriel Cohn Bendit.
Cette ancienne conseillère municipale d’extrême-gauche, qualifiée naguère par le Nouvel Obs comme « une grande gigue sympa », évoque plus en effet un personnage tiré des célèbres « Les frustrés » de Claire Brétécher qu’une militante communiste des quartiers populaires …
En hors d’œuvre fut projeté « Mains brunes sur la ville ». Tourné en 2011, ce documentaire voudrait être le portrait de deux cités : Orange depuis 1995 et Bollène depuis 2008.
Le brun, c’est la couleur du nazisme. Pourtant, dans ce pensum caricatural et bavard, rien n’évoque l’Allemagne des années 30 dans le spectacle qu’offrent les deux municipalités du Vaucluse dirigées par Jacques Bompard (Ligue du Sud) à Orange et Marie-Claude, son épouse, à Bollène.
Beaucoup plus édifiant fût le débat qui s’en suivit. Gerard Gueniffey, militant du MRAP, antiraciste et remplaciste, le présenta ainsi : « comment lutter contre ce fléau ? Comment se fait-il que le mouvement ouvrier tombe dans les griffes du FN ? » . Pour lui le premier responsable est indiscutablement le PS « qui a abandonné les classes laborieuses ».
Le programme du FN ? « il n’existe pas » déclare-t-il avant d’affirmer peu après : « il est ultralibéral (?) », « affolant (?!)», pour finalement reconnaitre : « qu’il nous emmerde bien (sic) », et que : « les travailleurs ont du mal à y répondre ».
« Intelligent et populaire »
Qualifié d’ «intelligent et populaire », le leader du FN nazairien Jean-Claude Blanchard, élu au conseil municipal, semble inspirer le respect à ces militants d’extrême-gauche. Ceux-ci y voient un homme qui « sait s’adapter aux problèmes des gens » et qui publie de bonnes tribunes dans le journal municipal.
Mais ce qui les marque le plus est le militantisme de la section locale du parti frontiste. Il a su imposer sa présence permanente sur les marchés en peu de temps. « Aucun parti sur Saint Nazaire ne peut faire pareil » reconnaitra l’un d’entre eux avec cette précision toute fantasmatique : « les militants quittent le marché au pas de l’oie » !
« Un tract FN c’est celui du syndicat, la préférence nationale en plus »
L’action menée par le FN à propos de la livraison des Mistral mériterait presque des éloges. Dans l’assistance, l’unanimité se fait sur cette réflexion « à propos des travailleurs détachés de la navale on n’a rien à répondre, il est anormal qu’à Saint Nazaire l’emploi ne profite pas aux locaux ». Un militant CGT remarque : « un tract FN c’est celui du syndicat, la préférence nationale en plus ».
Un autre intervenant souligne que : « c’est Terra Nova le think-tank du PS qui a théorisé l’abandon des classes populaires » ajoutant « quand j’entends Philippot je suis d’accord à 80% avec lui et je suis au Parti de Gauche » avant de s’interroger : « comment faire alors ? ».
Le meneur de jeu essaie de remettre de l’ordre dans les débats en assénant ce jugement moralisateur : « dans la structure FN ce sont tous des pourris et malfaisants, ce sont des gens dangereux ». Pour le démontrer, il tente de faire porter au FN la responsabilité de la mort de « l’antifa » Clément Méric. Mais rien n’y fait, la désespérance des intervenants est toujours là.
L’un remarque : « les gens se disent qu’il n’y a pas d’autre politique possible que celle du FN pour faire changer les choses. On a à faire à un vote d’adhésion, à un vote d’idée ».
Un autre comprend l’écho favorable des campagnes du FN sur la sécurité : « c’est vrai, les vols se multiplient dans certains quartiers » ajoutant : « celui qui a acquis sa maison à la force du poignet n’a pas envie de se faire cambrioler ».
Et l’assistance n’hésite pas à sourire quand certains proposent de « mettre l’accent sur les Droits de l’homme qui sont notre culture » ou d’augmenter « le brassage culturel ».
En désespoir de cause l’animateur lâchera : « mais quel type de réponse voulez-vous ? Je suis preneur ». Il conclut les débats par un très pontifical : « n’ayez pas peur ! » et se reprend pour asséner un dernier argument en forme de point godwin : « j’ai oublié ( sic), ce sont des gangsters, des abrutis, des fascistes en un mot, et n’oubliez pas de dire qu’entre 39 et 45 on a expérimenté le fascisme ! ».
Ce soir là, l’extrême gauche nazairienne n’avait pas vraiment les idées à l’endroit et son moral était au plus bas. Cela peut se comprendre.
François Cravic
Photo : DR
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7 réponses à “Saint-Nazaire. L’extrême – gauche a le moral dans les chaussettes.”
qu’elle bande de rigolo ces gugusses de l’extrême gauche ! Complètement déconnecté de la triste réalité…
Enfin une bonne nouvelle ! Qu’ils aillent au diable .. rejoindre leur pape staline ………..
galloued er maez!
On devrait les mettre dans un théatre. A ce stade, ils pourraient avoir du succès. On croira au second degré ou à de l’humour noir.
le 22 mars il l’auront ailleurs
Ah qu’ils sont bien embêtés ces vilains gauchistes ! Ils se veulent les représentants du peuple, et le bon peuple les rejette. Quel malheur !
Regardez l’exemple de la CGT des Chantiers de l’Atlantique (STX aujourd’hui, Aker Yards hier, Alstom avant hier, et demain qui sait ? Daewoo?). Ils feignent de croire qu’il n’y a que des ouvriers aux Chantiers alors qu’il y a plus de cadres et de techniciens. Les ouvriers qui sont en 3*8 gagnent au minimum 2400 euros net par mois. Beaucoup plus que les techniciens qui émargent à 1600-1700 euros net par mois, et autant voire plus que les jeunes cadres. Donc cette population ouvrière non seulement est « riche » mais en plus elle vote FN ! Tout fout le camp ma pauvre dame !
Secundo, la CGT ne sait plus sur quel pied danser. Attaquer le Grand Capital, plus personne n’y croit. Demander la priorité d’embauche des travailleurs du bassin nazairien ? Ils n’oseront pas.
Aujourd’hui la CGT survit grâce à une sorte de conscience de classe historique. Vivement l’avènement d’un syndicalisme patriotique, si cela était possible. Dans tous les syndicats, nous sommes nombreux à devoir fermer notre gueule sous peine d’exclusion, mais il faut persévérer. Voter et faire voter FN. Et entraver toute décision politique descendue de Paris.
Alors nous pourrons mettre dehors les illuminés de Lutte Ouvrière qui mettent en danger nos entreprises, et particulièrement les Chantiers.
Au passage, bravo à Mr Blanchard ! Ses affiches du FN enragent les gauchistes qui sont beaucoup moins mobilisés.
http://fn-loire-atlantique.fr/?p=6566
En peinture,quand on mélange du rose (ou rouge) avec du vert,cela donne du brun. Dans la machine à laver politique, des chemises roses mélangées aux chemises vertes, faut pas s’étonner que cela donne des chemises brunes.