04/03/2015 – 08H15 Nantes (Breizh-info.com) – Démondialisation, localisme, relocalisation des activités économiques : face aux ravages et à la déprédation du grand marché mondial, nombreux sont ceux qui souhaitent revenir à un mode de vie plus sain et enraciné. Une des solutions les plus viables est de rejoindre une des nombreuses AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui sont « destinées à favoriser l’agriculture paysanne et biologique face à l’agro-industrie, le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s’engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et en payant par avance » (www.reseau-amap.org). Ainsi environ 120 AMAP sont actives dans le seul département de Loire-Atlantique, dont près de la moitié se trouvent dans l’agglomération nantaise (site www.amap44.org).
Le concept des AMAP vient de loin. Au cours des années 1960, des mères de familles japonaises s’inquiètent de voir l’agriculture s’industrialiser avec un recours massif aux produits chimiques. Les premiers « teikei » (qui signifie « coopération ou collaboration » en japonais) font leur apparition, « dont le principe de fonctionnement est le suivant : en échange de l’achat par souscription de la récolte du paysan, ce dernier s’engage à fournir des aliments cultivés sans produits chimiques » (voir sur Wikipédia). En France, les premières AMAP apparaissent au cours des années 1990 et le phénomène s’amplifie dès les années 2000.
A Nantes, l’AMAP Zola voit le jour en 2006, sous l’impulsion d’un groupe de consommateurs désireux de se procurer des produits frais et de nouer une relation de confiance avec les producteurs locaux. Les produits mis à disposition sont nombreux et variés selon le rythme des saisons (légumes, pains, viande bovine, produits laitiers, volaille, poisson, jus de pommes, vins, miel …). Les producteurs et leurs clients se retrouvent tous les jeudi soir pour la distribution des paniers (entre 18h et 19h30) sous le préau de la Maison des associations Rue Prinquiau.
Le dispositif fonctionne comme un cercle vertueux, où d’un côté le producteur garantit la qualité (les récoltes proviennent uniquement de l’agriculture biologique) et la diversité (de nouveaux produits sont proposés régulièrement, et il est possible de passer des commandes à l’avance, ce qui assure une certaine souplesse). Par ailleurs ce dernier sécurise ses rentrées d’argent et a l’opportunité de rencontrer directement les personnes qui achètent sa production. De son côté le consommateur évite les contraintes inhérentes aux grandes surfaces (sur l’origine et la qualité des produits, le temps d’attente en caisse, les déchets d’emballage …) et peut créer un lien de proximité avec un exploitant local, assurant par là même le dynamisme économique de sa région.
A l’heure du nomadisme financier et de la consommation de masse, les AMAP représentent une réelle alternative pour ceux qui veulent renouer les liens fondamentaux que nos gouvernements successifs s’attachent à briser chaque jour un peu plus. « Le système dominant repose sur le déni de cohérence et le déni de réalité, face au mondialisme économique : faire jouer le localisme, la préférence locale, la préférence nationale, la préférence européenne, le patriotisme économique, face au déracinement pratiquer une écologie humaine et prochaine : reprendre le contact avec son territoire de vie et la nature qui l’entoure, accepter comme des contraintes bienfaisantes les lois de la géographie et du climat » (voir à ce propos le Manifeste pour une nouvelle dissidence, sur le site de la Fondation Polémia, 2010).
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Une réponse à “Nantes. Une AMAP près de chez vous”
Existe il des AMAP dit identitaires, dissidentes, partiotes ou nationalistes ?