28/02/2015 – 08H00 Damas (Breizh-info.com) – Marc Le Fur, vice-président de l’UMP à l’Assemblée nationale et tête de liste pour les prochaines élections régionales en Bretagne, a décidé de briser le silence concernant la situation en Syrie et la politique étrangère française aux conséquences jusqu’ici désastreuses.
Celui qui est membre du groupe d’amitié France – Syrie à l’Assemblée nationale, revient dans une interview accordée au JDD sur le récent voyage de quatre parlementaires , qui ont rencontré Bachar El Assad, le président Syrien.
« Les chrétiens d’Orient sont menacés par Daech. Je constate que l’Etat islamique a un très grand nombre d’adversaires, dont Bachar el-Assad. Ce dernier n’est pas parfait, loin de là, mais il a le même adversaire que nous. » déclare-t-il, prenant ainsi le contre-pied de la politique étrangère suivie par La France, à la remorque des Etats-Unis dans la croisade anti El Assad.
Le voyage des 4 parlementaires et leurs déclarations font bondir ceux qui ont encouragé la formation et l’armement de l’Etat islamique, à l’instar d’un Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui avait déclaré en 2012 que « Bachar El Assad ne mériterait pas d’être sur cette terre » , pour justifier la collaboration franco – islamiste en Syrie, une collaboration dont les attentats de janvier 2015 sont une conséquence immédiate.
François Hollande – qui s’est bien gardé, dans son communiqué publié après l’assassinat par Daech de 21 coptes égyptiens en Lybie, de faire référence à leur appartenance religieuse – a vivement dénoncé l’attitude des 4 parlementaires se rendant en Syrie. Manuel Valls, sans doute mal remis de ses libations au salon de l’Agriculture, en a rajouté en dénoncant pour sa part « la rencontre avec un boucher ».
« C’est ça la realpolitik. »
Qu’importe pour Marc le Fur, défenseur résolu des Chrétiens, qu’ils soient ici ou en Orient et qui voit en Bachar El Assad une des clés afin de les protéger des massacres de l’Etat islamique – destructeur de civilisation et de patrimoine humain comme en témoignent les attaques au musée de Mossoul. « A un moment donné, il s’agit de défendre notre territoire et d’être cohérent. Nous avons été attaqués, sur notre sol début janvier, par des terroristes se revendiquant de Daech. Aujourd’hui, la France ne peut pas avoir mille adversaires et se dresser contre le monde entier. Notre ennemi, c’est d’abord ceux qui s’en prennent à nos ressortissants et à notre civilisation : Daech. Bachar el-Assad lutte aussi contre Daech. Donc, il faut en tirer les conclusions. C’est ça la realpolitik. », affirme le député de Loudéac au JDD avant de conclure qu’en toute état de cause, l’adversaire de la France, ce n’est pas Bachar El Assad.
Reste à savoir si ces arguments – qui se rapprochent clairement de la politique étrangère arabe menée par la France de Charles de Gaulle jusqu’à Jacques Chirac – feront mouche dans un hémicycle et au sein de partis politiques dont un contingent de membres éminents – Nicolas Sarkozy en tête – a fait allégeance aux Etats-Unis, à Israël, au Qatar, et en conséquence aux islamistes de Daech.
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